Photo : L’ancien président putschiste du Nigeria, Général Dr Yakubu Gowon
Actuellement sur le lit de mort dans ses derniers jours, le Général Dr Yakubu Gowon, homme d’État nigérian et ancien chef d’État du Nigeria entre 1966 et 1975, avait pris le pouvoir par un coup d’État en 1966, mais fut destitué par celui du Général Muritala Muhammed neuf ans plus tard. Durant son mandat, le pays a connu une histoire génocidaire mémorable pour les nigérians, notamment les Igbo. Il s’agit de guerre du Biafra. Une guerre civile qui s’est déroulée dans le pays du jeudi 6 juillet 1967 au jeudi 15 janvier 1970. À son origine, la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s’autoproclame République du Biafra sous la direction du Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu avec pour capitale Enugu. Le bilan macabre de cette guerre portée au régime Gowon, hante certainement aujourd’hui le principal putschiste.
Le seul vivant des pères créateurs de la CEDEAO
D’abord, il faut rappeler qu’en signe d’honneur et d’engagement à promouvoir les idéaux de ses pères fondateurs, la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a accueilli, le samedi 19 octobre 2024, la conférence du 90ème anniversaire de l’ancien chef d’État du Nigeria et le dernier témoin vivant de la création de la CEDEAO. Général Dr Yakubu Gowon était présent avec 15 autres chefs d’État et de gouvernement à Lagos, la capitale économique nigériane, lors de la création de la CEDEAO en mai 1975. Dans son allocution, l’ancien président du Nigeria, le Général Olusegun Obasanjo, a décrit le Général Gowon comme un homme d’État qui mérite d’être célébré au niveau national pendant qu’il est encore en vie. « Il s’agit d’une célébration nationale et vous méritez d’être célébré pendant que vous êtes encore parmi nous. », a dit Général Olusegun Obasanjo.
« Très peu de gens peuvent se vanter d’avoir été témoins de votre passage au gouvernement ou dans l’armée. »
Général Olusegun Obasanjo
Ils ne sont plus nombreux à témoigner de la vie du putschiste. « Très peu de gens peuvent se vanter d’avoir été témoins de votre passage au gouvernement ou dans l’armée. », a-t-il déclaré. L’ancien dirigeant, pour une première fois de 1976 à 1979 en tant que militaire puis, revenu à la vie civile, pour deux mandats successifs, de 1999 à 2007 voit une force divine pour la longévité de son compatriote. « Mais par la grâce de Dieu, vous avez vécu assez longtemps pour que nous puissions vous honorer aujourd’hui. », a déclaré le Général Olusegun Obasanjo. Dans son message de bonne volonté, l’autre ancien président militaire du Nigeria, le Général Ibrahim Babangida du 27 août 1985 au 17 août 1993, date à laquelle il dut abandonner le pouvoir sous la pression de la rue, a décrit le Général Gowon comme un homme décent dont l’engagement en faveur de l’unité du Nigeria est inébranlable.
« Je continuerai à prier pour lui. »
Général Ibrahim Babangida
L’ancien dictateur nigérian a besoin de la prière. « Je continuerai à prier pour lui. La plus grande chose qu’il ait faite pour ce pays a été de nous garder unis. La jeune génération devrait s’inspirer de sa vie, car il a commencé à diriger ce pays à un âge précoce. Ils devraient étudier sa vie. », a déclaré le Général Babangida. Dans le même ordre d’idées, l’ancien président du Nigeria entre 2010 et 2015, Dr Goodluck Ebele Jonathan, a décrit dans son message de bonne volonté le Général Gowon comme un homme d’unité dont le leadership pendant la guerre civile au Nigeria a contribué à maintenir l’unité du pays. Justement, au sujet de cette guerre civile historique et génocidaire mémorable pour les nigérians notamment les Igbo, l’intéressé a réagi. « Les Igbo doivent me pardonner. Je voudrais me confesser avant de mourir. La mort a refusé de venir pour moi. », avoue Dr Yakubu Gowon.
« Tu vivras pour témoigner de ta méchanceté. »
Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu
Selon l’ancien dictateur nigérian, vivre longtemps n’est pas forcément un cadeau. « Ma longue vie n’est plus un cadeau mais une agonie causée par ma méchanceté envers les enfants du Biafra. », a déclaré Gowon sur son lit de mort. « Je n’ai jamais eu l’intention de combattre les Igbo, mais la reine britannique et les puissances internationales ont fait pression sur moi. J’en suis venu à haïr la vie, et le don de la mort a refusé d’arriver. », a exprimé Général Dr Yakubu Gowon. Rappelons que plus de 100.000 personnes ont péri dans cette guerre civile appelée guerre du Biafra sous les ordres du Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu. Ce dernier avait prophétisé sur cette réaction du Général Dr Yakubu Gowon : « tu vivras pour témoigner de ta méchanceté ». Fin de citation.
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