Le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) s’apprête à franchir une étape décisive. Présenté, jeudi 20 novembre, devant la Commission budgétaire, à l’Assemblée nationale, à Porto-Novo, par le Directeur de Cabinet du ministre d’État chargé de l’Économie, le projet de loi de finances pour la gestion 2026 consacre l’une de ses priorités à l’extension du dispositif : passer d’un repas à deux repas chauds par jour, au bénéfice de plus d’un million d’enfants à travers le pays.
Un « investissement social majeur »
La consolidation du PNASI sur toute l’étendue du territoire national, dans le cadre du budget présenté par Hermann Orou Takou, cette mesure est décrite comme un « investissement social majeur » par les responsables du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP) avec à leur tête l’inspecteur Salimane Karimou. L’objectif : renforcer la lutte contre la malnutrition, améliorer la rétention scolaire et réduire les inégalités alimentaires qui se creusent dans les zones vulnérables.
Un tournant dans la politique alimentaire scolaire
Jusqu’à présent, le PNASI assurait un repas quotidien, souvent considéré comme le principal apport nutritionnel pour de nombreux apprenants. Le passage à deux repas chauds constitue un tournant structurel : il implique une réorganisation logistique des cantines, une montée en puissance des chaînes d’approvisionnement locales et un renforcement du personnel scolaire et communautaire. Selon les projections présentées à la Commission, cette extension devrait permettre d’augmenter de 40% la couverture nutritionnelle quotidienne des enfants bénéficiaires. Les experts soulignent également un impact attendu sur les performances scolaires : une meilleure alimentation se traduirait par une hausse de la concentration, une réduction de l’absentéisme et un environnement d’apprentissage plus stable.
Une opération ambitieuse, un défi budgétaire
L’effort financier mobilisé reste considérable. Le gouvernement défend néanmoins une mesure « rentable à long terme », arguant que chaque investissement dans la nutrition scolaire génère des retombées positives tant sur le capital humain que sur la productivité future. La Commission budgétaire a, de son côté, interrogé les porteurs du projet sur la capacité des infrastructures existantes à absorber la hausse de production alimentaire et sur la stratégie de contrôle qualité des repas. Des ajustements sont attendus lors de l’examen en séance plénière.
Les collectivités locales en première ligne
La réussite de cette réforme reposera largement sur l’implication des collectivités territoriales, chargées de superviser la distribution quotidienne. Plusieurs représentants locaux, présents lors de la présentation, ont salué « une mesure attendue et nécessaire », tout en appelant à un accompagnement technique renforcé, notamment dans les zones rurales où les infrastructures de cuisine collective restent limitées.
Une mise en œuvre progressive dès 2026
Si le projet est adopté, le gouvernement du président Patrice Talon prévoit un déploiement progressif dès le premier trimestre 2026, avec une priorité donnée aux régions à forte vulnérabilité alimentaire. Avec cette mesure, l’exécutif entend réaffirmer son engagement envers l’enfance et l’éducation, tout en plaçant la nutrition au cœur de sa stratégie sociale. Reste désormais à savoir si le Parlement suivra cette ambition lors des débats budgétaires à venir. Rappelons que le projet de loi de finances pour la gestion 2026 s’équilibre en ressources et en charges à 3 783,984 milliards de FCFA contre 3 551,005 milliards de FCFA en 2025, correspondant à 6,6% d’accroissement.


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