Photo : Le président de la BOAD, Serge Ekué, au siège de l’AfDB, à Abidjan, ce mercredi 19 novembre
Le siège du African Development Bank Group (AfDB), à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a servi de cadre, ce jeudi 19 novembre, à une importante séance de réflexion stratégique consacrée à la Nouvelle Architecture Financière Africaine (NAFA), un dispositif continental visant à doter l’Afrique des instruments nécessaires pour financer et piloter de manière autonome son développement, conformément aux ambitions de l’Agenda 2063. Parmi les personnalités invitées à contribuer aux échanges, le président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD). Serge Ekué a marqué la rencontre par une intervention centrée sur la souveraineté financière et l’accès équitable aux ressources de développement. La BOAD fait partie des institutions engagées dans la mise en œuvre de cette architecture renouvelée.
Renforcer la souveraineté financière africaine
La NAFA se présente comme une réponse structurelle aux vulnérabilités révélées par la succession de crises mondiales. Elle ambitionne de remodeler les mécanismes de financement du continent à travers trois axes prioritaires :
- la mobilisation accrue des ressources internes,
- la création d’instruments financiers panafricains plus performants, et
- la réduction de la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs.
Dans son allocution, Serge Ekué a rappelé que « la souveraineté financière n’est pas seulement un enjeu technique ; elle conditionne la capacité des États africains à définir leurs priorités, à investir dans leurs économies et à anticiper les risques plutôt qu’à les subir ». Le béninois a également souligné le rôle stratégique que la BOAD entend jouer au sein de la NAFA, notamment à travers le renforcement de ses capacités d’intervention et l’innovation dans les instruments de financement régionaux.
Une vision partagée pour l’Agenda 2063
Les débats ont mis en lumière une convergence de vues entre les différentes institutions présentes. Pour les participants, la NAFA doit permettre au continent de disposer d’un écosystème financier cohérent, allant de la gestion des réserves à la structuration de projets transformateurs, en passant par la consolidation des banques régionales de développement. En s’exprimant au nom de la BOAD, Serge Ekué a insisté sur la nécessité de mutualiser les compétences et les ressources africaines, rappelant que la réalisation de l’Agenda 2063 impose un changement profond des modèles actuels. « Nous devons aller vers une approche systémique, dans laquelle chaque institution apporte sa valeur ajoutée pour bâtir ensemble une architecture adaptée aux réalités africaines. », a-t-il affirmé.
Une étape clé dans la réforme financière du continent
La session de réflexion du 19 novembre constitue une nouvelle étape dans la consolidation de la NAFA, après plusieurs consultations techniques menées au cours de l’année. Les prochaines phases porteront sur la définition opérationnelle des mécanismes proposés, ainsi que sur la coordination renforcée entre les banques de développement régionales, dont la BOAD. En plaçant la souveraineté financière au cœur des débats, cette rencontre confirme la volonté des institutions africaines de s’affranchir progressivement des dépendances extérieures et de bâtir un modèle de financement à la mesure des ambitions du continent. Serge Ekué y a réaffirmé la disponibilité de la BOAD à contribuer pleinement à cette dynamique stratégique, considérée comme l’un des chantiers majeurs de la transformation économique africaine pour la décennie à venir.



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