L’environnement et notamment la faune est en train d’être menacé en France. En effet, mardi 12 mars 2019, un navire italien, le cargo « Grande America », transportait 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses et un peu plus de 2 000 véhicules, a sombré à 333 kilomètres au large des côtes françaises, précisement à l’ouest de La Rochelle par 4 600 mètres de fond. Et tout avait commencé dans la nuit de dimanche à lundi, où les 27 occupants du navire (26 membres d’équipage et un passager) avaient été secourus par une mer déchainée et alors que le bâtiment subissait un violent incendie. Ils sont sains et saufs. Le « Grande America », navire hybride entre un roulier et un porte-conteneurs, d’une longueur de 214 mètres, venait de Hambourg (Allemagne) et devait se rendre à Casablanca (Maroc) quand il a été touché par un incendie dimanche soir (photo).
Une nappe d’hydrocarbures vient d’être donc repérée au large de La Rochelle, d’une dizaine de kilomètres de long et d’un kilomètre de large se trouvant à plus de 200 km des côtes françaises, pourrait les atteindre d’ici le week-end prochain ou en début semaine prochaine, selon la préfecture maritime, après les repérages effectués par ses services au lendemain du naufrage. « Selon nos prévisions, des fragments pourraient atteindre certaines zones des côtes de Nouvelle-Aquitaine d’ici dimanche ou lundi, du fait d’une météo particulièrement défavorable, qui risque par ailleurs de rendre plus délicates les opérations de dépollution en mer », a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Écologie, François de Rugy, publié dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 mars. Il a ajouté que les soutes du navire contenaient quelque 2 200 tonnes de fioul lourd, principale source de préoccupation. L’autorité maritime française a estimé que la façade entre la Charente-Maritime et la Gironde risquait d’être touchée par une pollution « dans plusieurs jours ». Concernant les conteneurs renfermant les matières dangereuses, le vice-amiral d’escadre Jean-Louis Lozier a rapporté avoir reçu de l’armateur « un inventaire complet » de leur contenu, dont une centaine de tonnes d’acide chlorhydrique et quelque 70 tonnes d’acide sulfurique. Pour le vice-amiral d’escadre, l’éventuelle pollution qui pourrait être causée par ces produits « serait très localisée », avant d’ajouter que « la dilution dans l’espace océanique n’entraînerait pas de conséquences graves pour l’environnement ». Il a souligné par la suite qu’une grande partie de ces produits avaient vraisemblablement déjà brûlé. Du côté du gouvernement français, la France va notamment déployer en mer quatre « navires dédiés aux opérations de lutte anti-pollution » et prépare un plan de « dépollution sur terre », a indiqué le ministre d’écologie, François de Rugy.
Plaintes déposées en justice
Les actions se multiplient et même judiciaires. L’association Robin des Bois, une association française, entend pour sa part porter plainte pour pollution et abandon de déchets auprès du tribunal de grande instance de Brest. « 2 000 véhicules, c’est une casse automobile au fond de la mer représentant des centaines de tonnes de matières toxiques dans une zone très riche en poissons, plancton et mammifères marins », s’est insurgé Jacky Bonnemains, porte-parole de l’ONG, craignant ainsi une éventuelle pollution du littoral français. Le préfet a une nouvelle fois mis en demeure mercredi 13 mars l’armateur, Grimaldi Group, de « mettre fin au danger pour la navigation et l’environnement marin représenté par les conteneurs et autres éléments à la dérive » et de « traiter les éventuelles pollutions maritimes ». Le procureur de la République a de son côté ouvert une enquête, et l’armateur a été mis en demeure de « prendre toutes les mesures nécessaires pour concourir à la lutte contre les pollutions », a précisé le ministre François de Rugy dans son communiqué.
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