Photo : Le défenseur ivoirien, Guéla Doué, au duel avec le défenseur camerounais, Darlin Yongwa, à Marrakech, ce dimanche 28 décembre (AFP / Khaled Desouki)
Le dernier match du groupe F de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, et le dernier de ce week-end, n’a pas livré de vainqueur. À Marrakech, la Côte d’Ivoire et le Cameroun se sont quittés sur un match nul (1-1), au terme d’une rencontre intense, engagée et longtemps indécise. Un résultat qui rapproche les deux sélections des huitièmes de finale et scelle, en revanche, l’élimination du Gabon. Ce dimanche 28 décembre avait des airs de réunion de famille. Ivoiriens et camerounais, qui aiment à se surnommer mutuellement « la belle famille », se retrouvaient en pleine période de fêtes. Comme souvent autour de la table, les échanges ont été animés, parfois musclés. Sur la pelouse du stade de Marrakech, le ton a été donné très tôt.
Sous les yeux de plusieurs internationaux français
La rencontre débute sur un rythme élevé, presque excessif. En vingt minutes, les duels s’enchaînent et les fautes pleuvent. L’arbitre n’hésite pas à sortir les cartons jaunes pour tenter de calmer les ardeurs, sanctionnant notamment Amad Diallo et Carlos Baleba. Un avertissement sans frais, tant l’intensité restera élevée jusqu’au bout. Sous les yeux de plusieurs internationaux français (le franco-camerounais, Kylian Mbappé ; le franco-béninois, Jules Koundé et le franco-camerounais, Aurélien Tchouaméni), les Éléphants prennent d’abord l’ascendant. Très actifs sur le côté gauche, Yan Diomandé et Ghislain Konan multiplient les centres dangereux, tandis que Diallo et Seko Fofana tentent leur chance à l’entrée de la surface. La Côte d’Ivoire asphyxie son adversaire, mais sans parvenir à concrétiser.
Un tournant psychologique
Le Cameroun plie, puis se redresse. Sur l’une de ses premières incursions franches, Christian Kofane est tout proche d’ouvrir le score. Bien servi au premier poteau, l’attaquant coupe parfaitement le centre, mais sa frappe heurte la barre transversale, détournée par un arrêt réflexe exceptionnel de Yahia Fofana (21e). Un tournant psychologique dans cette première période. Le match est alors marqué par l’influence de deux hommes : Bryan Mbeumo et Seko Fofana.
Tout passe par lui
Le camerounais est le détonateur de toutes les offensives des Lions indomptables. Percussions, centres, coups de pied arrêtés : tout passe par lui. La barre de Kofane, les corners dangereux, le coup franc frôlant la lucarne à la 79e minute, portent tous sa signature. En face, Seko Fofana dicte le tempo. Chaque ballon qu’il touche accélère le jeu ivoirien. Fait révélateur : en première période, les Éléphants ne cadrent aucune frappe sans que le milieu de terrain n’ait été impliqué dans l’action. Paradoxalement, les buts ne viendront pas de ces deux chefs d’orchestre.
Accepter le partage des points
Au retour des vestiaires, Amad Diallo ouvre le score d’une superbe frappe enroulée (51e), au terme d’une action initiée par un renversement de jeu inspiré de Franck Kessié. La réponse camerounaise est presque immédiate. Cinq minutes plus tard, Tchamadeu égalise sur une frappe contrée qui lobe Yahia Fofana (56e), avec une part de réussite telle que l’on peut s’interroger sur un éventuel but contre son camp de Konan. La fin de match perd ensuite en qualité technique. La sortie de Seko Fofana et la fatigue progressive de Mbeumo se font sentir. Les deux équipes semblent alors tacitement accepter le partage des points.
Le Gabon officiellement éliminé
Ce nul arrange tout le monde, ou presque. Avec quatre points chacun, la Côte d’Ivoire et le Cameroun sont désormais très proches d’une qualification pour les huitièmes de finale, même en cas de troisième place dans le groupe F. Le Gabon, en revanche, est officiellement éliminé, toujours sans le moindre point après ses défaites contre le Cameroun et le Mozambique. Un dernier clin d’œil à l’histoire : chaque fois que la Côte d’Ivoire et le Cameroun se sont affrontés en phase de groupes de la CAN, le vainqueur a ensuite remporté la compétition. En se neutralisant, les deux géants du football africain ont peut-être choisi de laisser planer le suspense un peu plus longtemps.


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