Depuis le début de cette année, l’administration policière française est touchée par une vague de suicides inédite. La dernière qui a fait sortir les flics français pour exprimer leur colère devant plusieurs commissariats de France fin semaine écoulée, est le suicide de l’une de leurs collègues survenue à Montpellier (Hérault) vendredi 19 avril 2019. Portant à 28 le nombre de policiers suicidés depuis début janvier. Si les policiers, au Bénin, ne peuvent plus se manifester pour dire à haute voix et exprimer leur colère s’ils ne sont pas entendus sur leurs préoccupations, eh bien les policiers français, eux, ils peuvent dire « On n’est pas entendus ». C’est en ce terme que les fonctionnaires de police français, rassemblés vendredi 19 avril devant plusieurs commissariats du pays, ont fait part de leur ras-le-bol. « On veut exprimer un ras-le-bol de cette situation et de cette administration qui fait la sourde oreille. », scandaient-ils. Cette manifestation de la colère des flics français vendredi vient après l’annonce jeudi 18 avril de deux nouveaux suicides. Des policiers qui ont rendu un vibrant hommage à l’une de leurs collègues qui s’est suicidée ce jour là même, vendredi 19 avril 2019.
Ce qui fâche les policiers
D’après plusieurs médias français, les policiers du pays dénoncent des conditions de travail déplorables et l’inaction de l’administration. « On a fait des demandes pour améliorer la situation des fonctionnaires de police mais rien ne se passe, on n’est pas entendus », a déploré auprès de l’AFP, le délégué Alliance pour Paris, Ivan Assioma, devant les locaux de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC). Il est à souligner qu’un agent de la DOPC s’est aussi donné la mort. Une situation d’un rythme intensif qui rime avec les manifestations de « gilets jaunes » qui secouent la France depuis des mois. Ces derniers lors de la manifestation de leur acte 23 ce week-end, ont encore plus remué le coûteau dans la plaie suicidaire de ces forces de l’ordre publique. « Suicidez-vous, suicidez-vous », lançaient-ils aux policiers français dans les rues de Paris ce samedi 20 avril, restant ainsi insensible aux 28 policiers qui se sont suicidés depuis le début de l’année.
De leurs côtés, les syndicats estiment que le mouvement des « gilets jaunes » pèse sur le moral des forces de l’ordre. « À la DOPC, les agents sont appelés tous les week-ends à cause des manifestations. Ils sont jeunes, ils sont déracinés après la sortie d’école de police, ils sont mal payés et en plus ils n’ont plus de vie privée, ils travaillent tous les week-ends », a précisé le syndicaliste des flics. Rassemblés sur le parvis de la Direction Territoriale de la Sécurité Publique (DTSP) de Bobigny, toujours en France, les policiers ont partagé ce sentiment du syndicaliste. « C’est un métier pas évident », « on a des contraintes énormes », « on est tout le temps sur la voie publique, il y a un stress énorme », a confié à l’AFP Franck, en fonction à la BAC départementale depuis treize ans et délégué Unité-SGP-FO.
La mesure du gouvernement et la réaction de la justice
Le gouvernement français envisage déjà des mesures face à ces critiques. Ce même vendredi 19 avril, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner a annoncé que la cellule « alerte-prévention-suicide », dont il avait annoncé la création une semaine plus tôt, serait mise en place dès le 29 avril prochain. Également, le gouvernement d’Édouard Philippe a affirmé qu’il recevra dans les prochains jours, les syndicats des policiers français. Suite aux slogans “suicidez-vous, suicidez-vous” lancés aux forces de l’ordre ce samedi 20 avril dans la capitale française lors du 23ème acte des gilets jaunes, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, selon RTL. Cette enquête pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique commis en réunion » a été confiée à la sûreté territoriale de Paris, a-t-on appris ce dimanche 22 avril auprès du parquet de Paris.
Soyez le premier a laisser un commentaire