Comme au Sénégal il y a un mois où le président sortant a été réélu dès le premier tour de la présidentielle, ce mardi 26 mars, la Commission électorale (CENI) a annoncé que le président comorien sortant a été réélu lors du scrutin organisé dimanche 24 mars. Selon les résultats provisoires de la CENI, avec 60,77 % des suffrages, Azali Assoumani, au pouvoir aux Comores depuis 2016, a largement devancé son principal adversaire. Mais du côté de l’opposition comorienne, on ne voit pas de bon œil ces résultats annoncés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) donnant réélu le chef de l’État comorien sortant, Azali Assoumani, dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 60,77 % des suffrages.
L’opposition, d’après la presse comorienne, dénonce par contre un « coup d’État institutionnel ». À en croire le président de la CENI, Djaza Ahmed Mohamed, devant la presse à Moroni, le principal adversaire du président réélu, Mahamoudou Ahamada, du parti Juwa, a obtenu pour sa part, 14,62 % des suffrages. Ce dernier, selon l’Agence France-Presse (AFP), a immédiatement « rejeté les résultats », dénonçant « un coup d’État militaire à travers une élection présidentielle ». Mahamoudou Ahamada a d’ailleurs appelé « la communauté internationale à ne jamais reconnaître la réélection d’Azali ». L’opposition s’est vu soutenu par la société civile comorienne, qui, ensemble, ont dressé un bilan accablant du scrutin organisé dimanche. Elles dénoncent en effet, des bureaux saccagés, des urnes bourrées ou confisquées par la gendarmerie et des assesseurs de l’opposition empêchés de faire leur travail.
Réélection une seconde fois, et « hold-up électoral »
Durant toute la période de la campagne, le candidat Azali Assoumani, 60 ans, a toujours répété qu’il allait bien gagner dès le premier tour. Faut-il le rappeler, l’homme venu à la tête du pays de 1999 à 2006, a été déjà réélu une fois. C’était en 2016. Au cours de ce mandat et dans le but de se maintenir au pouvoir, l’ancien putschiste avait engagé une série de réformes. Parmi ces réformes, on notait la réforme constitutionnelle. Il y a un an, le chef de l’État comorien réélu, Azali Assoumani, a fait adopter, cette dernière réforme par référendum. Cette nouvelle constitution a étendu désormais de un (01) à deux (02) mandats de cinq (05) ans la durée de la présidence. Or cette présidence est attribuée par rotation à un natif de chacune des trois îles de l’archipel (Grande-Comore, Mohéli, Anjouan).
Également le nouveau calendrier électoral, permet à Azali Assoumani de rester au pouvoir jusqu’en 2029. Mais l’opposition n’est pas resté bouche bée. Elle a crié au « hold-up électoral ». Pour elle, ce nouveau système, a remis en cause le fragile équilibre institutionnel instauré en 2001 pour mettre fin aux crises séparatistes et aux coups d’État à répétition qui agitaient l’archipel depuis son indépendance en 1975. Mais c’est sans effet. Car, contrairement à ce que dit l’opposition, le président comorien a fait taire les critiques grâce à des arrestations de masse. Azali Assoumani a d’abord commencé par son ennemi juré, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Ce dernier est détenu pour corruption. Pour plusieurs leaders de parti politique, ils ont été condamnés pour tentatives de coup d’État. Néanmoins l’opposition comorienne ne cesse de dénoncer non seulement la dérive autoritaire du régime Azali, sa corruption mais et aussi son incapacité à réduire la pauvreté extrême des huit cent mille (800.000) habitants des Comores. Mais n’étant pas en un rang, divisée et décimée par la répression, les chances de succès de l’opposition comorienne étaient sérieusement limitées face à « la Rage et la Ruse du régime Azali ».
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