L’ex-ministre béninois de l’économie et des finances du gouvernement défunt, Komi Koutché, a gagné une première victoire dans la bataille judiciaire qui l’oppose au gouvernement du Bénin. En effet, arrêté vendredi 14 décembre 2018 à Madrid, capitale espagnole et dans un verdict sans appel, ce mardi 23 avril 2019, la justice espagnole a rejeté la demande de l’État béninois d’extrader l’ex-ministre de l’économie et des finances du gouvernement de l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi. Le jeune premier a vu le rejet de son extradition à travers trois (03) raisons. Primo, les éléments contenus dans la demande ainsi que les pièces envoyées ne justifient aucune infraction. Secondo, les questions politiques. Et enfin tertio, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) qui entend juger Komi Koutché une fois au Bénin, ne respecte pas les principes élémentaires de droit, selon la justice espagnole.
Faut-il le rappeler que le vendredi 23 Février 2018, Porto-Novo avait émis, un mandat d’arrêt international contre l’ex-ministre de l’économie et des finances de l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi. C’est ledit mandat que la police espagnole des airs et des frontières a exécuté le vendredi 14 décembre 2018 au petit matin, alors que l’ex-argentier béninois venait de Dakar, capitale sénégalaise.
Qu’est-ce que Porto-Novo reproche à Komi Koutché ?
À en croire la justice béninoise, le mandat émis contre l’ex-ministre ne concernait pas son séjour au département ministériel des finances mais plutôt une procédure liée à sa gestion au moment où il dirigeait le Fonds National de Micro-crédit (FNM), avant son entrée au gouvernement de l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi où il a été promu ministre de la Communication dans un premier temps puis ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances. L’ex-Dg FNM, dans cette affaire, a été auditionné une fois déjà. Komi Koutché était recherché par l’Interpol pour n’avoir pas répondu à la convocation du tribunal de Cotonou dans le cadre du dossier de mauvaise gestion couplée à une vaste escroquerie au FNM (Fonds National de de Microcrédit).
Un audit commandité par le gouvernement actuel du Bénin et son chef, le président Patrice Talon, sur la période de la gestion des fonds du FNM entre 2013 et 2016. Les résultats dudit audit ont été communiqués en Conseil des ministres le 2 août 2017 et ont révélé des irrégularités. Lesquelles irrégularités portant sur plus de 60 milliards de francs CFA, d’après le compte rendu du Conseil des ministres qui, par la suite, avait instruit le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Maxim Quenum, d’engager des poursuites contre les personnes impliquées dans ce dossier. Il faut souligner que l’ex-ministre des finances Komi Koutché, est un leader politique de l’opposition. Malgré la distance qui le sépare de son pays, le quadragénaire est très influent sur la scène politique béninoise. Selon ses déclarations, l’ex-argentier béninois est aux États-Unis d’Amérique depuis la fin du gouvernement de l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi, pour y poursuivre des études.
Réaction de l’ex-chef d’Etat Boni Yayi en attendant le gouvernement du Bénin
Juste quelques heures après le refus de Madrid de répondre favorablement à Porto-Novo dans sa demande d’extradition de l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Komi Koutché dans une affaire dite mauvaise gestion des fonds de micro-crédit quand il était Directeur Général du Fonds National du Microfinance (FNM) au Bénin, ce mardi 23 avril, le chef du gouvernement auquel il avait appartenu a réagit promptement à la décision de l’Espagne. Dans un communiqué, le président du parti Forces Cauris pour un Bénin Émergeant (FCBE), l’ex-chef de l’État Boni Yayi, a déclaré que son ancien ministre de l’économie et des finances, Komi Koutché est victime d’un acharnement politique.
En attendant la réaction du gouvernement du Bénin, voici le détail du communiqué.
Communique-Fcbe-Extradition-Komi-Koutche
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