(Photo : Me Kato Atita (g) et Me Renaud Agbodjo (d) face à la presse mardi 18 juin 2019 à Cotonou)
Il n’aurait même pas encore eu de digestion après sa sortie médiatique ce mardi 18 juin au ministère de tutelle à Cotonou, que le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de première classe de Cotonou essuie déjà des réactions. Les défenseurs des intérêts de l’ex-chef de l’État béninois, Boni Yayi, ont fait usage de la réponse du berger à la bergère. Ce même mardi 18 juin, soit quelques minutes après la déclaration du procureur Mario Mètonou à la presse :
« Des interrogatoires et pièces au dossier des personnes inculpées suite aux violences les 1er et 2 mai à Cotonou, il résulte une implication personnelle de l’ancien président de la République, Boni Yayi. »
Les avocats de ce dernier ont aussi tapé dans les micros et caméras de la presse. Les avocats Me Renaud Agbodjo et Me Kato Atita ont animé un point de presse pour dire « objection », suite à la déclaration du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de première classe de Cotonou. D’abord, il faut souligner que d’après la déclaration du procureur de la République, ce sont les violences post-électorales des 1er et 2 mai qui expliquent les éléments sur lesquels le juge du 4ème cabinet d’instruction du TPI de Cotonou s’est basé pour décider d’entendre l’ex-chef de l’État, Boni Yayi, à son domicile le vendredi 7 juin dernier. Mais pour raison de santé évoquée par ses avocats, l’audition n’a pas été possible. Ce mardi, Mario Mètonou a rappelé qu’une seconde audition, avait donc été programmée le mercredi 12 juin dernier. Tout comme la première, cette dernière audition n’a également pas été possible. De ce fait, selon le procureur de la République, il y ressort d’emblée « un refus de se prêter aux questions du juge d’instruction ». Et Mario Mètonou d’apprendre que le juge en charge d’entendre l’ex-chef de l’État, Boni Yayi, va envisager à l’encontre de celui qui a dirigé le Bénin pendant dix (10) ans, soit de 2006 à 2016, la mise en œuvre de « mesures coercitives ».
Les avocats de l’accusé disent objection !
Objection accordée par la presse, le 4ème pouvoir en République du Bénin. Puisque personne ne sait ce que le procureur Mario Mètonou met dans « mesures coercitives », à l’encontre de Boni Yayi, les avocats de ce dernier, Me Kato Atita et Me Renaud Agbodjo, ont fait leur commentaire. D’entrée, les défenseurs des intérêts de l’ex-chef de l’État béninois, disent ne rien comprendre aux « mesures coercitives ». Me Kato Atita prend la parole. « La décision de mise en œuvre de mesures coercitives contre Boni Yayi va à l’encontre de la pratique du droit. », a dit l’avocat. Puis il s’explique. « Boni Yayi ne s’est pas soustrait à la justice mais est indisponible pour raison de santé ». Son confrère l’épaule. « Boni Yayi, pendant qu’il était encore président a été auditionné par un juge, notamment dans l’affaire dite de tentative d’empoisonnement. », a rappelé Me Renaud Agbodjo, apprenant de ce pas que ce n’est pas un exercice inconnu pour l’ex-chef de l’État béninois. Il défend l’audition qui n’a pas été possible. « Si l’audition de l’ex-président n’a pas encore eu lieu, c’est parce que les conditions pour l’entendre ne sont pas réunies. », a fait savoir Me Agbodjo.
L’homme en toge noir (seulement que ce mardi, il ne l’était pas) ouvre un autre chapitre judiciaire. L’avocat avance qu’ « il y a une intention bien claire derrière la démarche du juge : inculper Boni Yayi ». Son confrère va plus loin. « On veut le lier par la procédure comme quelqu’un qui a commis une infraction. », a affirmé Me Kato Atita. L’avocat enfonce. « La suite, une fois l’inculpation de Boni Yayi obtenue, ils demanderont au juge d’instruction de prendre une ordonnance pénale et de mettre tous les biens de Yayi Boni sous mains de justice, tous ses comptes bancaires sous mains de justice, tout ce qu’il a comme biens de sa vie sous mains de justice. », a rétorqué Me Kato Atita. Il semble vouloir démasquer les idées figées derrière la déclaration de Mario Mètonou à propos des « mesures coercitives ». « Lorsqu’il sera tout simplement inculpé, qu’il se retrouve à Paris, à Londres, au Japon, même malade, quelque part et qu’il ne revient plus, il sera jugé et condamné en son absence. Ils le condamneront à telle peine qu’ils voudront, toutes sortes de peines qu’ils voudront », a assuré Me Kato Atita, laissant comprendre ainsi à l’opinion nationale et internationale, la condamnation entrevue de l’ex-chef de l’État béninois, Boni Yayi. « Le seul dessein est d’anéantir politiquement Boni Yayi. », a conclu le défenseur des intérêts de l’homme de Tchaourou.
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