Photo : Inauguration de la construction d’un pipeline long de 1982 km dont 1298 km au Niger et 684 km au Bénin pour le transport du brut de Koulélé au port de Sèmè au Bénin – Source : Présidence du Niger
C’est parti pour les travaux de construction de l’oléoduc de transport de pétrole brut du Niger au Bénin pour un linéaire totale de 1982 km dont 1298 km en territoire du voisin nord du Bénin. Ces travaux sont rentrés dans la phase active après les différentes étapes de contractualisation entre les parties chinoises, nigériennes et béninoises. C’est Niamey qui a donné le top en procédant par le chef de l’État nigérien, Mahamadou Issoufou, au lancement des travaux ce mardi 17 septembre sur le site de Koulélé à 90 km d’Agadem dans la région de Diffa. Du côté de Porto-Novo, on va devoir attendre un peu, soit fin 2019 ou début 2020 pour le lancement des travaux d’une construction de 687 km de Malanville à Sèmè-Podji. Une fois cette construction totale finalisée, le pipeline international reliant le Niger par Agadem à ses champs pétroliers à la côte du Bénin via Sèmè-Podji va générer dans le transport, trois cents mille (300 000) tonnes de marchandise au Port Autonome de Cotonou (PAC).
Les travaux de cette construction du Pipeline Niger-Bénin vont coûter 5 milliards de dollars et devraient durer 24 mois. Ces travaux seront réalisés par la Société Pétrolière Nationale Chinoise ou la China National Petroleum Corporation (CNPC) sur un total d’environ deux mille (2000) kilomètres traversant le désert nigérien jusqu’à la côte de Sèmè-Podji. Il faut dire que cette infrastructure, qui représente une grande nécessité pour le Niger au regard de sa volonté de quintupler sa production de l’or noir d’ici 2021, vient de commencer son chemin de bonhomme depuis Agadem grâce au choix de la CNPC porté sur le pays de Patrice Talon. Si à Niamey on jubile déjà parce que « bientôt sur la côte maritime Atlantique pour le marché international, on verra son pétrole brut », et on se permet également de reconnaitre que c’est « un projet structurant et porteur d’espoir pour les Nigériens », car les 20 000 barils par jour depuis 2011 vont passer à 100 000 barils, voire plus (110 000), il convient de retenir que le projet du pipeline Niger-Bénin a été préféré à l’oléoduc initialement prévu pour relier les puits d’Agadem au port de Kribi au Cameroun, via le Tchad, aussi pays producteur de pétrole. Quand bien même que ce linéaire est direct et à un coût inférieur de celui reliant Sèmè-Podji au Bénin, il n’a pas eu l’approbation de la partie chinoise.
Le projet du pipeline Niger-Bénin a été préféré à l’oléoduc initialement prévu pour relier les puits d’Agadem au port de Kribi au Cameroun, via le Tchad.
Dans le but de permettre au Niger d’aller au bout de son ambition à savoir, passer de 16% à 68% de recettes d’exportation à partir de 2021, vu que ce secteur pétrolier sera « le principal levier de l’économie nigérienne à l’horizon 2022, avec 24% du PIB », les autorités portuaires au Bénin étant conscient des retombées économiques pour le Bénin avec les travaux de construction du pipeline Niger-Bénin dont le transport de marchandises, le transit, la consignation ou encore la création d’emplois, elles s’affirment capable de traiter les 300000 tonnes de marchandises qui débarqueront au Port Autonome de Cotonou (PAC) dans le cadre du projet. C’est dans cet esprit d’assurance de la capacité du PAC, qu’une séance de travail a eu lieu jeudi 12 septembre dernier entre les autorités béninoises impliquées dans le projet et les investisseurs chinois. Au cours de cette séance, la question des avantages fiscaux, le transport des matériels et équipements entrant dans la construction du pipeline, la sécurisation du chantier, l’autorisation de la traversée du fleuve Niger, les études d’impacts environnementaux et la question liée au permis d’exécution des travaux ont été entre autres les sujets d’importance évoqués. Ce qui a terminé sur une note satisfaction, car au terme de la séance, le chef de la délégation chinoise, Zhang Chengwu s’est dit satisfait, et a rassuré le Bénin de la bonne conduite des travaux dans les délais.
Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain vendredi 13 septembre, une délégation du groupe chinois CNPC et de WAPCO-Bénin a effectué une visite dans l’enceinte portuaire toujours pour se rassurer de sa capacité. Il faut souligner que la construction du pipeline sur le territoire béninois, les 687 km vont induire 3000 emplois sur les deux ans et vont coûter 600 milliards de francs CFA, soit environ 1,3 milliard de dollars. Cette section béninoise sera entièrement financée par la société chinoise China National Oil and Gas Exploration and Development Company LTD, à travers un partenariat signé avec les autorités béninoises. Relevons pour finir que près de la frontière nigero-algérienne, précisément à Kafra, un important gisement pétrolier a été découvert pour le Niger.
[…] du Niger qui doit relier ses champs pétroliers de Sèmè-Podji à la côte du Bénin, déjà lancée par Niamey en septembre dernier en attendant Porto-Novo fin 2019 ou début 2020 […]