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Palais des Gouverneurs : Col Louis Gbèhounou Vlavonou rend un hommage droit et profond à « l’homme de justice » Ismaël Tidjani Serpos

Photo : Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Col Louis Gbèhounou Vlavonou saluant la famille éplorée, ce jeudi 14 novembre à Porto-Novo – Source, Assemblée nationale


Décédé le 8 novembre dernier au Maroc où il était hospitalisé, l’ancien parlementaire béninois Ismaël Tidjani Serpos a eu droit aux derniers hommages de ses paires. Ce jeudi 14 novembre, à l’occasion de l’escale de la dépouille mortelle de l’ancien député à l’Assemblée nationale, l’actuel locataire des Palais des Gouverneurs a fait parler son cœur. À travers une cérémonie de dernier hommage, le président du Parlement béninois va rendre un « hommage à l’auguste parcours » de l’illustre disparu. Dans un décor funèbre, en présence de quelques membres de la famille Serpos et ainsi que de ses collègues députés, en occurrence les membres du Bureau de l’Assemblée nationale, Col Louis Gbèhounou Vlavonou va paraphraser un vieillard. « Le jour de ta naissance, tu étais le seul à pleurer pendant que tout le monde riait. Conduis ta vie de manière qu’à ta mort, tu sois le seul à rire pendant que tout le monde te pleure. ». Le N°1 des députés béninois huitième (8ème) législature va trouver une autre expression. « La mort a pour tous un regard. La mort viendra et elle aura tes yeux. », Col Louis Gbèhounou Vlavonou a encore paraphrasant Cesare Pveze. Puis le deuxième fort du Bénin plonge son ancien feu collègue avec les mots vivants dans les entrailles  de la Nation. « Cher frère Ismaël, j’aurais aimé avoir à te rendre cet hommage en d’autres circonstances ; porter le toast en l’honneur d’une bougie soufflée ; éprouver ta joie de vivre dans l’éclat d’un rire vivace ; chanter ta rigueur professionnelle, magnifier ton don de soi, te serrer la main et la secouer vivement pour saluer ton dévouement au service de notre patrie… Notre hommage à l’auguste parcours qui fut le tien, dans chacun des trois compartiments du pouvoir, c’est l’hommage à l’homme de justice qui, au Palais où se dit le droit, aura marqué les esprits par sa compétence et sa droiture. », a déclaré Col Louis Gbèhounou Vlavonou.

Il va marquer une pause pour paraphraser Victor Hugo. « Ce que la mort touche de ses mains froides ne se réchauffe plus aux foyers d’ici-bas. ». Ensuite, le patron du Palais des Gouverneurs continue. « Et c’est elle, hélas, qui nous rassemble autour de toi, ici, drapé des couleurs de cette Nation que tu auras servie, avec une humilité qui n’a d’égale que ton sens du devoir, ta fidélité à elle. Nous sommes, députés de la 8ème législature, venus ici pour répondre au devoir, le cœur lourd d’émotions. », a fait savoir le chef du législatif béninois. De ce cœur lourd, il va toucher la représentation  nationale, c’est-à-dire le peuple qu’il représente, dans son témoignage émouvant. « La représentation nationale, à travers chaque mandature, porte l’écho silencieux de nos compatriotes ; ceux qui furent, ceux qui œuvrent dans le présent, et ceux qui incarneront demain, le chemin qui va sédimenter les valeurs de la République arc-boutées au fronton de toutes les institutions, comme une vieille gargouille qui crie et libère dans l’écho de sa voix qui retentit, les aspirations du peuple pour qui nous légiférons. », a confié Col Louis Gbèhounou Vlavonou. « Mais ce n’est pas que cela. », va-t-il ajouter avant de continuer. « C’est aussi l’hommage au distingué citoyen qui, au cœur de l’Exécutif, aura incarné l’administration du service de justice, avec vérité et autorité ; l’implacable autorité de la loi qui élève le plus humble à la dimension du plus grand ; par le mécanisme de la balance tenue par la Vierge Aveugle dont l’immaculée vocation est de restaurer l’équilibre, là où la société tend à instaurer des déséquilibres. », a-t-il témoigné. Selon le président de l’Assemblée nationale béninoise huitième législature, les législatures précédentes doivent devoir le rendement continuel du Parlement à celles du feu Ismaël Tidjani Serpos. « (…) Cet hommage est surtout rendu à l’Honorable Citoyen qui, le long de quatre mandatures, aura occupé les fonctions les plus exigeantes au sein du Parlement et aura produit un rendement que les législatures suivantes reconnaissent et saluent avec déférence. », a reconnu Col Louis Gbèhounou Vlavonou.

L’homme d’Ifangni, dans le département du Plateau au sud-est du Bénin, vers la fin de son hommage, s’est interrogé trois fois :

  1. « Et n’est-ce pour la circonstance du parcours, tant au sein de ce Parlement, où tu fus, entre autres, président de la commission des Lois, qu’au Parlement panafricain, où tu fus président de la Commission permanente des règlements, des privilèges et de la discipline, que tu auras engrangé toutes les distinctions honorifiques de l’ordre national, parachevées, la dernière mais pas la moindre, par la Grand’ Croix ? » ;
  2. « Ismaël, nous avions psalmodié, à la suite du poète, que « ce que la mort touche de ses mains froides ne se réchauffe plus aux foyers d’ici-bas. Mais la mort touche-t-elle à l’essence des choses ? » ; et enfin
  3. « Lorsque sous son empire, elle fait s’évaporer la matière, n’est-ce pas alors que l’âme, légère, s’élève, monte et s’avance vers le Créateur ? »

Après ces points d’interrogations, il fait son à dieu à son feu collègue décédé fin semaine dernière dans sa 72ème année.

« Ismaël, cher collègue, cher frère, tu retournes dans l’Éternité. Mais derrière toi, l’émotion de perdre un être cher se mêle à la fierté d’avoir connu un grand homme, un digne habitant de la terre qui a excellé dans l’utile et l’agréable ; un homme qui a fait fleurir les arts de la Paix. À soixante-onze ans sept mois environs, une histoire a pris corps. Cette histoire, c’est bien toi, cher frère Ismaël, dont les pages flamboient encore, parce ce que, derrière la chair qui s’éteint, nos yeux convergent et voient l’esprit qui monte ; et son élan ascensionnel est le chant d’hommage de toute l’Assemblée nationale, que dis-je, de toute la Nation, à un citoyen qui, à travers son nom et son parcours, aura gravé son souvenir en lettre d’or dans les annales d’histoire de toute une nation. Il est écrit que l’homme est poussière et qu’il retournera à la poussière. Te voilà revenu ici, à cet endroit où la chair s’évanouit dans la poussière, sa mère. Du fond de cette terre qui s’ouvre, hospitalière pour accueillir dans ses entrailles un fils qui retourne dans la gloire du Père Céleste, l’envie de pleurer s’émousse face à la majesté de ton parcours, soldat qui aura combattu l’injustice ; qui aura servi la nation encore assoiffée de toi ; qui se sera ensuite retranché dans un digne silence, espace de méditation où les Grandes Âmes savent conserver avec le Maître des Temps. Quelle idée de te pleurer, quand tu auras donné ton utile coup de truelle dans le chantier, aux côtés de nombreux autres bâtisseurs qui, par générations successives, auront tissé la nouvelle corde au bout de l’ancienne ! Comment ne pas rester impressionné par l’humilité qui t’aura caractérisé, dans toutes tes fonctions ! Et puisqu’il est écrit que ‘’Dieu fait grâce aux humbles’’, et que ‘’l’humilité précède la gloire’’, c’est à lui, qu’au nom de mes collègues et en mon nom propre, je te confie. Comment finir de m’adresser à toi sans un mot de compassion et de vive émotion à l’endroit de ta famille, mes collègues et moi. Tout particulièrement, nos pensées s’adressent à cette jeune veuve dévouée au service de l’administration parlementaire, notre collègue Noëllie Assogba, qui devra, à trente-hui ans, s’habituer à embrasser l’absence, et veiller, avec l’exigence que peut requérir telle mission, sur l’éducation de six jeunes orphelins. Braves pèlerin, rentre donc dans la gloire du Père Céleste, là où la joie fleurit en abondance ; où les justes marchent, fiers, dans les sillons tracés par l’Éternel. Va, et repose en paix ! ».

Il convient de noter que l’illustre disparu, Ismaël Tidjani Serpos fut également Garde des Sceaux, ministre béninois de la Justice dans le gouvernement du feu Général Mathieu Kérékou, décédé le 14 octobre 2014.

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