Ce dimanche 24 novembre, les bissau-guinéens sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président de la République ou pour réélire le président sortant José Mario Vaz. Mais sa réélection sera disputée entre près de cinq cents milles électeurs devant 11 autres candidats dont son ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira. Un autre poids lourd du pouvoir est également en lice, à savoir Umaro Sissoco Embalo, à la tête d’une dissidence du PAIGC, le parti au pouvoir. Il faut aussi signaler la présence d’un habitué de la course à la présidence bissau-guinéenne. Il s’agit du candidat malheureux battu au second tour de la dernière présidentielle de 2014, Nuno Nabiam. Chassé par les militaires entre les deux tours l’élection de 2012 à laquelle il était favori, l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior va à nouveau à la rencontre de sa chance. Il faut dire que l’élection présidentielle bissau-guinéenne se tient au moment même où la tension entre le président Vaz et le PAIGC est à son comble. À rappeler que c’est ce parti au pouvoir qui l’a fait élire en 2014. Le PAIGC est également majoritaire au parlement bissau-guinéen. Pour une élection paisible, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organisation qui regroupe 15 pays de l’Afrique Occidentale dont la Guinée-Bissau, a mis en garde les autorités du pays contre la menace d’une guerre civile.
À noter que le président sortant José Mario Vaz est le premier président démocratiquement élu de la Guinée-Bissau à avoir mené à terme son mandat, depuis l’indépendance du pays en 1974. Pour l’instabilité politique la Guinée-Bissau, elle est à mettre à l’actif de la gouvernance de José Mario Vaz, avec les Premiers ministres qui se sont succédé les uns après les autres. Signalons que la Guinée-Bissau a connu une dizaine de coups d’État ou tentatives de coups d’État depuis 1974 dont le dernier en date remonte en 2019. Le pays a également connu plusieurs assassinats politiques. Pour certains électeurs bissau-guinéens, pas questions de réélire celui qui est au pouvoir depuis 2014. « L’actuel président José Mario Vaz est une honte. Cinq années d’incertitudes pour de nombreux bissau-guinéens. C’est un candidat qui doit partir. Nous avons quand-même voté pour lui en 2014, mais n’aurions jamais imaginé que les choses se passeraient ainsi. », soulignent-ils faisant plutôt confiance à l’ancien Premier ministre de ce dernier. « Nous, tous les jeunes bissau-guinéens, nous avons problème de santé, de l’éducation et aussi de chômage. C’est pour ça que nous faisons confiance à Domingos Simoes Pereira ». La première estimation de cette élection présidentielle est attendue début de la semaine.
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