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Bénin – Togo : Un passeur béninois tué par un militaire togolais à cause du Covid-19

Photo : Le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection Civile, Gal Yark Damehame


Le Coronavirus peut tuer sous plusieurs formes. À la frontière bénino-togolaise, entre Hila-Condji dans le département du Mono, au Sud-ouest du Bénin, et Aného au Togo, un drame inédit s’est produit entre les forces de défense togolaise et un groupe de passager fluvial. L’événement malheureux qui a eu lieu ce lundi 23 mars, a coûté la mort à un passeur béninois à Agoègan, une localité partagée entre et le Bénin et le Togo. À en croire les autorités de Lomé, le béninois tué par le militaire togolais est un passeur « clandestin » dans le cadre de la riposte nationale au Covid-19. Pour le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection Civile, le béninois n’a pas voulu respecter les mesures prises par le gouvernement du Togo face à la propagation de la pandémie, notamment la fermeture des frontières terrestres du pays. Ses explications sur l’événement à travers un communiqué ont permis de noter que la victime a dérobé un sac contenant des munitions d’un militaire. « (…) Lundi, un passeur clandestin de nationalité béninoise a été intercepté par les militaires déployés pour surveiller les berges du fleuve Mono et du lac, après avoir fait traverser le lac à bord d’une pirogue à onze (11) passagers à hauteur d’Agoègan. Ils ont été tous conduits au poste pour interrogatoire. Mécontent de l’action des militaires et contre toute attente, ce passeur contourne un des militaires au moment de leur interrogatoire et lui prend son sac contenant trois chargeurs garnis avant de se jeter dans la lagune. Sommé en vain de revenir remettre le sac, ce dernier a refusé d’obtempérer en tentant de rejoindre l’autre rive du côté du Bénin. C’est alors qu’un des militaires ouvre le feu et l’atteint mortellement. », a brièvement détaillé le Gal Yark Damehame.

Le non-respect des décisions gouvernementales au sujet du Coronavirus

Il est à signaler que le passeur clandestin tué ce jour, a pour identité, Émile Boussè, et un repris de justice. Indiquons qu’après un constat fait par la Brigade territoriale de la gendarmerie d’Aklakou (Togo) et le Commissariat d’Agoè-Djigo (Bénin), la dépouille de ce dernier a été remise à sa famille pour inhumation. À propos de l’auteur de sa mort, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection Civile informe que le militaire a été « mis aux arrêts ». Selon le Gal Yark Damehame, le Procureur de la République près le Tribunal d’Aného sera saisi par un procès-verbal afin de faire la lumière sur les circonstances de ce drame. Il n’est pas allé clandestinement pour présenter au nom du gouvernement de son pays, le Togo, ses « sincères condoléances » à la famille éplorée et à la Nation béninoise. Par contre, le patron de la Sécurité et de la Protection Civile au Togo n’a pas caché son mécontentement sur le non-respect des décisions gouvernementales au sujet du Coronavirus. « En dépit de cette décision et du dispositif sécuritaire mis en place pour veiller à la stricte application de la fermeture des frontières, il est regrettable de constater que certains individus continuent de vouloir traverser clandestinement les frontières par des sentiers ou par la voie fluviale. », a relevé le Gal Yark Damehame. Rappelons qu’au Togo, deux nouveaux cas de contamination au Covid-19 ont été détectés en début de cette semaine. Le Bénin, quant à lui, compte officiellement 5 cas dont un élève de 18 ans.

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