Photo : Le chef de l’État rd-congolais Antoine-Félix Tshisekedi, et le Roi Philippe de la Belgique
Il y a 60 ans, l’histoire coloniale relie la Belgique et la République Démocratique du Congo (RDC). Mais dans cette histoire de plus d’un demi-siècle, c’est pour la première fois qu’un chef d’État en Europe et dans les puissances coloniales, exprime publiquement et d’une manière forte les regrets des légions produites dans l’organisme d’un pays africain lors de la période coloniale. Eh bien, dans une lettre adressée au président de la République Démocratique du Congo, Antoine-Félix Tshisekedi, ce mardi 30 juin, le roi des Belges, Philippe, présente pour la première fois ses « plus profonds regrets ». C’est l’occasion des 60 ans de l’indépendance de la RDC, que le Souverain a saisi pour écrire. « En ce soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, je tiens à vous adresser ainsi qu’au peuple congolais mes vœux les plus chaleureux. », a d’entrée émis le roi Philippe. Dans son missile royal, le roi invite à ouvrir grandement les livres d’histoire entre les deux pays. « Pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité. », a demandé le Souverain.
Il a fait part, dans un esprit d’apaisement, son souvenir sur le passé douloureux. « Notre histoire est faite de réalisations communes, mais a aussi connu des épisodes douloureux. À l’époque de l’État indépendant du Congo des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. », a reconnu le roi Philippe. En allant plus loin dans sa lettre où il présente ses regrets, il a affirmé son engagement à faire toute la lumière sur ce passé douloureux. « Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. », a exprimé le roi Philippe. Ce dernier qui règne depuis 2013 a ajouté que la période coloniale qui a suivi (celle du Congo belge de 1908 à 1960) a également causé des souffrances et des humiliations. C’est dans ce sens qu’il encourage le législatif belge. « J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée. », a affirmé le roi Philippe. Ci-dessous, l’intégralité de la lettre de félicitations du roi Philippe de la Belgique au chef de l’État rd-congolais Antoine-Félix Tshisekedi, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la RDC.
« En ce soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, je tiens à vous adresser ainsi qu’au peuple congolais mes vœux les plus chaleureux.
Cet anniversaire est l’occasion de renouveler nos sentiments d’amitié profonde et de nous réjouir de la coopération intense qui existe entre nos deux pays dans tant de domaines, et notamment dans le domaine médical qui nous mobilise en cette période de pandémie. La crise sanitaire nous frappe au milieu d’autres préoccupations. Le partenariat privilégié entre la Belgique et le Congo est un atout pour y faire face. En ce jour de fête nationale, je souhaite réaffirmer notre engagement à vos côtés.
Pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité.
Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. A l’époque de l’État indépendant du Congo des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée.
Les défis mondiaux demandent que nous regardions vers l’avenir dans un esprit de coopération et de respect mutuel. Le combat pour la dignité humaine et pour le développement durable requiert d’unir nos forces. C’est cette ambition que je formule pour nos deux pays et pour nos deux continents, africain et européen.
Les circonstances actuelles ne permettent malheureusement pas de me rendre dans votre beau pays, que j’aimerais tant mieux connaître. J’espère que j’en aurai bientôt l’opportunité. »
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