Photo : La survivante du Coronavirus au Bénin, Yolande Tohouégnon
Depuis son apparition le 17 décembre 2019, en Chine, et déclaré une « pandémie » le 11 mars 2020 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Coronavirus est une maladie qui existe bel et bien. Mais malgré les efforts du gouvernement du Bénin pour limiter et arrêter la propagation de la maladie, les béninois banalisent son existence. Pour amener la population à abandonner l’incrédulité et prendre ses responsabilités, le gouvernement du président Patrice Talon demande de partager avec lui ce poignant témoignage d’une béninoise guérie du Coronavirus. Et c’est ce que la rédaction differenceinfobenin.com du Groupe de presse DIFFÉRENCE fait à travers cet article. En effet, inutile de rappeler qu’au sein de notre Groupe de presse, nous avons choisi dans nos lignes directrices d’accompagner les gouvernements qui œuvrent inlassablement pour le développement durable de leur Nation. Ainsi, nos publications, nous l’espérons, permettront de faire connaître de façon constructive les actions des gouvernements tels que celui du président Patrice Talon aux audiences panafricaines et internationales que nous nous efforçons d’atteindre à travers notre site internet professionnel d’information www.differenceinfobenin.com depuis des années. La survivante du Coronavirus au Bénin est une militante des droits des femmes et chargée de programme au centre d’aide et de lutte contre les violences faites aux femmes. Yolande Tohouégnon, puisque c’est d’elle qu’il s’agit est l’expression vivante de l’existence de la maladie du siècle et décide de témoigner pour une raison bien précise : ses compatriotes incrédules qui banalisent le mal. « J’ai décidé de témoigner publiquement parce que j’ai été choquée par une amie à moi qui ne croyait pas en l’existence de la maladie. Le mal existe et fait ravage dans notre pays le Bénin. », a d’abord affirmé Yolande Tohouégnon.
Yolande Tohouégnon est aussi une cheffe d’entreprise. Elle a donc été infectée et suivie pendant deux semaines au centre de traitement d’Allada, dans le département de l’Atlantique, au Centre du Bénin. Des proches de la victime, à savoir trois personnes, ont été aussi contaminés, notamment ses deux enfants et son neveu. Elle a souffert et ses activés de prêt-à-porter également. Au regard de ce témoignage de Yolande Tohouégnon, victime, mais vainqueur de l’ennemi invisible et meurtrier, Coronavirus, le gouvernement soutient la citoyenne qui demande d’avoir peur des gens qui n’ont pas encore fait le test. « Le récit de cette brave survivante du Coronavirus au Bénin est un poignant témoignage. », a reconnu Porto-Novo avant de lancer un appel. « Pour éviter le pire, respectons les gestes barrières et fuyons les personnes qui ne croient pas en l’existence du mal. Appelez le call center Covid-19 au 136 pour toutes informations. », a exigé le Palais de la Marina, à Cotonou. Retrouvons ci-dessous, l’intégralité du récit de la survivante du Coronavirus au Bénin, Yolande Tohouégnon
« J’ai commencé une petite toux il y a deux semaines. J’ai pris mon citron gingembre et miel. Je n’étais pas inquiète, car j’ai l’habitude de me traiter ainsi… 1 jour, 2 jours, 3 jours. Ma toux devenait de plus en plus violente… Mon infusion magique de tous les temps n’a pas aidé. Une forte fièvre s’y ajouta. Je n’ai pas fermé l’œil, fièvre à 40 degrés. Je prends du paracétamol. La fièvre ne baisse pas. Je me sens faible. Je transpire. Je suis fatiguée. Il était 2h du matin. Le décalage horaire aidant. J’appelle ma maman. Il était 22h chez elle au Canada… Ouf elle a décroché, toute fébrile et à peine audible, je dis : maman, je ne me sens pas bien, j’ai une forte fièvre qui ne diminue pas malgré les médicaments. (…)
Premier test rapide : négatif. Deuxième test : Positif. Le verdict était sans appel… la fièvre et la fatigue persistaient. Panique… les médecins sont contactés. 30mn après l’ambulance était à ma porte… panique, je n’ai rien prévu à la maison pour les enfants. Je n’ai pas eu le temps d’aller retirer les sous à la banque… je n’ai eu le temps de penser à rien…, j’étais déjà dans l’ambulance sur le chemin d’Allada. Peur… toutes les scènes horribles de ces derniers mois de coronavirus en Occident me vinrent à l’esprit. J’appelle ma sœur : je vais mourir Grey, j’en peux plus, prends soins de mes enfants si jamais quelque chose m’arrivait. Ma sœur : tu n’auras rien… tu rentreras chez toi. Tu dois rester forte pour combattre la maladie…
J’arrive à Allada. Les tenues des médecins et autres… cette combinaison… j’en pouvais plus… je suis bel et bien malade…
De nouveaux prélèvements… ensuite une psychologue pour m’apaiser… des mots d’encouragement… je me sentais de plus en plus faible… mais apaisée car ils m’ont dit que je vais guérir…
Allongée sur mon lit, je regardais par la fenêtre… il n’y a rien à voir… il y a un autre mur… Ce sera mon univers pour 14 jours ! Je dois vivre ici pendant 14 jours… les médecins ont confirmé. Je pensais à mes enfants… loin d’eux pendant 14 jours. Allongée sur mon petit lit… mes larmes coulaient tout doucement. Je priais, la peur de mourir est inexplicable. Première nuit, deuxième nuit, troisième nuit, fièvre de 40 degrés avec toux violente. Entre deux toux, je regardais souvent vers ma voisine… oui, nous étions deux dans ma chambre… ma voisine de chambre était aussi souffrante que moi de ce méchant Coronavirus… Nos regards étaient souvent pleins d’espoir… nos silences étaient sources d’incertitudes… Allons-nous nous en sortir ? Nous étions unies temporairement par le même combat. Le combat pour la vie.
Quatrième jour, je voyais flou… ma vision a pris un coup… les médecins m’ont rassurée. Les effets secondaires de mon traitement : chloroquine + azithromycine + zinc. Cinquième jour, les aliments n’avaient toujours aucun goût sur ma langue. Chaque jour le personnel soignant et assistant nous apportait 3 litres d’eau à boire complètement avant le jour suivant. Je devais prendre mes médicaments devant eux. Ils étaient attentionnés. Au sixième jour, ma voisine fait une crise vers 23h. Les médecins l’ont emmené aux urgences. Je me retrouvai seule. Va-t-elle s’en sortir ? J’avais peur. Ma sœur m’a gardé compagnie au téléphone toute la nuit. Oui ma petite sœur, quelle adorable personne !!! Merci infiniment Grey d’être qui tu es. Après 8 jours de traitement, je commence à retrouver le goût et ma vision était redevenue claire… ces petits signes m’ont donné espoir, un grand espoir. Puis quelques jours après, le premier test… Négatif.
14ème jour : Deuxième test Négatif. Je me sens légère… Je tombe sur mes genoux et je dis « DIEU MERCI ». Oui DIEU MERCI, car il y en a qui ne sont pas repartis sur leurs deux pieds de ce centre. Quelle grâce de retrouver ma santé. Tout est grâce. Mon petit frère vient me chercher pour retourner à la maison… Mes enfants aussi étaient sous traitement et isolés… Mes deux amours souffraient de mon absence et de ce mal terrible… Ils étaient des porteurs sains… Enfin, je passerai ma première nuit à la maison… Quelle joie ! Seulement, elle était de courte durée. Vers 23h, mon petit-neveu vient me réveiller brutalement… mon petit garçon a fait une crise. Panique, cris, il ne répondait pas à nos appels. Il partait. Je le secoue, je verse de l’eau sur lui. Je réveille mon frère, mon guerrier des 14 derniers jours. Nous démarrons en trombe pour l’hôpital. J’avais oublié de mettre mon pagne dans la panique. C’est mon voisin qui m’a dit de me couvrir en me donnant mes habits récupérés à la va-vite. La solidarité ! Une belle valeur que nous avons. Nous arrivons à l’hôpital. Mon fils a été placé sous le respirateur. Moi qui venais à peine de retrouver une petite joie de vivre. Me voilà replongée dans une anxiété terrible.
20 jours d’émotions. Le manque de mots. Aujourd’hui, je peux écrire pour exprimer ma profonde gratitude à tous ceux et celles qui m’ont entourée et soutenue. À ma maman et à mes frères et sœurs, je dis merci… Merci au père de mes enfants qui m’a soutenue tout le long de cette période difficile. Aujourd’hui nous sommes tous guéris… et nous sommes tous rentrés à la maison… Protégez-vous, protégez vos familles. Respectez les gestes barrières. Je vous en supplie. Le Coronavirus sévit et tue. Prenez soin de vous et que les bénédictions soient ! Merci infiniment au personnel soignant du centre de traitement d’Allada ! Vous êtes magnifiques ! »
Soyez le premier a laisser un commentaire