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2ème et dernier débat présidentiel : Voici les 5 sujets de fond (hors covid) sur lesquels Donald Trump et Joe Biden pourraient s’affronter ce jeudi

Si Donald Trump et Joe Biden ne s’écharpent pas comme lors du premier débat, voici les dossiers de fond sur lesquels ils pourraient s’affronter pour ce 2ème et dernier round de la présidentielle américaine du mardi 3 novembre prochain qui a lieu ce jeudi 22 octobre. La dernière fois que Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés fin septembre, la cacophonie ambiante avait rendu inaudibles les propositions des candidats sur les sujets de fond. Depuis, le Coronavirus a frappé un candidat à la présidentielle américaine, le président sortant Donald Trump, remettant en cause toutes les déclarations du candidat sur le sujet. Le mystère entourant son état de santé et ses diverses maladresses comme sa sortie en voiture, entouré de ses gardes du corps, alors qu’il était toujours contagieux, ont peut-être donné des points à son challenger Joe Biden. La gestion de la pandémie par le président américain sortant et candidat à sa propre succession est l’un des sujets centraux de la campagne électorale. Donald Trump a longtemps refusé le masque, Joe Biden le porte à chacun de ses déplacements. Le président veut rouvrir l’économie au plus vite, le vice-président aimerait plus de prudence. Selon une compilation de sondages réalisés par FiveThirtyEight, 56,8 % des américains désapprouvent la gestion du Coronavirus par la Maison Blanche. Sans surprise, les républicains sont 82,5 % à être satisfaits de la prise en main du chef de l’état, contre 8 % chez les démocrates. Mais le Coronavirus n’est pas le seul prisme qui devrait aider les américains à départager les deux candidats. Voici les cinq dossiers sur lesquels Donald Trump et Joe Biden pourraient  s’affronter lors du deuxième et dernier débat et faire pencher la balance en leur faveur d’ici deux semaines, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article. 

Les tensions raciales

Depuis le 26 mai et la mort de George Floyd, un homme noir étouffé par un policier blanc, la question de l’égalité raciale est redevenue centrale dans l’élection. La présidence Trump a été secouée par plusieurs évènements comme ceux de Charlottesville, qui ont accentué les tensions. D’autant que le président a refusé à plusieurs reprises de condamner les suprémacistes blancs. Donald Trump a choisi de diaboliser le mouvement Black Lives Matter, qu’il a qualifié de « symbole de haine ». De plus, l’agence de presse AP a passé au crible des affirmations de Donald Trump assurant qu’il avait fait baisser le chômage des noirs. Sauf que ces progrès ont surtout été réalisés pendant l’ère Obama : le taux est passé de 16,8% en mars 2010 à 7,8% en janvier 2017. Depuis l’élection de Donald Trump, le chômage des Noirs a continué de baisser. Cependant, le salaire médian des ménages afro-américains est, lui, bien en baisse. Joe Biden, de son côté, a promis pendant sa campagne d’intégrer davantage de diversité à la tête du pays, dont le gouvernement est essentiellement composé d’hommes blancs. Pour montrer l’exemple, il a d’ores et déjà choisi une vice-présidente indienne et noire, Kamala Harris, une première dans le pays. Le démocrate veut ainsi travailler à réduire les discriminations salariales et urbaines subies par les minorités. Même si le vote de la communauté noire est historiquement acquis aux démocrates, le passé conservateur du candidat quant à la question raciale est ressorti à plusieurs reprises pendant la campagne. Lors du débat pour la primaire démocrate, Kamala Harris avait notamment pointé du doigt ses relations avec des politiques ouvertement racistes et ségrégationnistes. D’autres détracteurs lui reprochent d’avoir rédigé une loi en 1994 qui aurait favorisé la hausse du taux de détention des Afro-américains. Bill Clinton, président à l’époque a, en 2015, fait part de ses regrets à plusieurs reprises à sur les effets pervers de cette loi. Black Lives Matter entend bien peser dans l’élection présidentielle. Selon un sondage du Pew Research Center réalisé en septembre 2020, 55 % des américains expriment toujours un certain soutien à ce mouvement. Mais ce chiffre est en baisse puisqu’en plein milieu des manifestations, en juin, ils étaient 67 %. La part de ceux qui disent soutenir fermement le mouvement est de 29%, contre 38% il y a trois mois.

L’immigration

Sur ce sujet sensible aux États-Unis, les deux candidats ont des programmes opposés. Ainsi, Donald Trump souhaite un second mandat à l’image du premier, avec le mur frontalier avec le Mexique en toile de fond. Le président avait fait de cette réalisation l’un des thèmes forts de sa campagne et de sa présidence. À quelques mois de la fin de son premier mandat, près de 500km de mur ont été construits ou des infrastructures existantes réaménagées. Le président républicain a également tenté de mettre fin, au cours de son mandat, au programme DACA, qui protège les « dreamers », ces enfants entrés illégalement aux États-Unis, et qui leur accorde le droit de travailler et d’étudier dans le pays. La Cour suprême américaine a rejeté ce projet de retrait du programme créé par Barack Obama en juin 2020, estimant la décision de l’administration Trump « capricieuse » et « arbitraire ». En juillet, le gouvernement a néanmoins bloqué les nouvelles adhésions au programme. De son côté, Joe Biden ne veut pas toucher au DACA, un programme adopté alors qu’il était vice-président. Le démocrate veut également stopper la construction du mur de Donald Trump, sans pour autant toucher aux parties déjà construites. Comme les républicains, il ne veut pas dépénaliser le franchissement illégal de la frontière. Selon un sondage réalisé par l’institut Gallup en juillet 2020, le taux d’américains désirant davantage d’immigration a augmenté pour la première fois. Ils sont 34% contre 27% l’an dernier. 

Le système de santé

Sur ce point, le candidat démocrate reste dans la lignée de Barack Obama. Ainsi, il veut augmenter les subventions de l’Obamacare pour rendre les assurances plus abordables pour tous les américains et désire créer une option d’assurance publique. Tout au long de son mandat, Donald Trump a tenté de supprimer et de saper l’Obamacare par voie législative, sans succès. Le président a répété à plusieurs reprises qu’il aimerait un système de santé meilleur et moins coûteux, mais son programme n’offre pas plus de précisions à ce sujet. Avec la pandémie de Coronavirus, nul doute que les électeurs américains seront encore plus attentifs à ce sujet déjà majeur.

La crise économique

Malheureusement pour le président, son mandat ne se termine pas comme il a commencé. En effet, Donald Trump s’est vanté, pendant 3 ans, d’avoir remis le pays à flots économiquement parlant. Après la crise financière de 2008, Barack Obama avait réussi à redresser la barre gare à un plan de relance massif. Mais c’est sous l’ère Trump que le pays a connu la plus longue période de reprise économique jamais enregistrée. Les salaires et la croissance ont régulièrement augmenté. Un essor coupé net par le Coronavirus, qui replonge le pays dans la crise, comme l’ensemble de la planète. Joe Biden reste ferme sur ses positions de début de campagne. Même si la donne a changé, le candidat souhaite annuler certaines réductions d’impôts de Trump, qu’il considère comme des cadeaux aux plus riches américains et qui creusent le sillon des inégalités. Biden veut aussi augmenter le salaire minimum à 15 dollars de l’heure. De son côté, Donald Trump vante constamment son bilan économique et estime que ces réductions d’impôts ont aidé l’économie américaine à progresser. Il ne veut pas augmenter à nouveau les taxes. Il espère qu’une rapide réouverture des commerces aidera l’économie à se relever de la crise du coronavirus.

Le climat

C’est sans doute le point le plus clivant des deux camps pour cette campagne. Donald Trump laisse derrière lui un bilan climatique plutôt désastreux. Il s’est retiré des accords de Paris et n’a pas de plan particulier pour la préservation de l’environnement. Il a également annulé de nombreuses réglementations de l’ère Obama. Il a par exemple permis d’affaiblir les normes d’émission automobile. En avril dernier, le président déclarait encore : « le niveau de propreté de l’environnement est à son meilleur de tous les temps en ce moment », une affirmation inexacte. Le candidat républicain espère encore redonner du dynamisme à la filière charbon, alors que de nombreux pays tentent de se passer de ce combustible très polluant. Selon plusieurs scientifiques comme le climatologue et géophysicien américain Michael Mann, un second mandat du républicain serait un désastre pour l’environnement. Joe Biden s’inscrit dans un courant plus vert. Le candidat démocrate a annoncé qu’il investirait deux milliards de dollars sur quatre ans pour améliorer les infrastructures, créer des transports publics propres, construire des maisons durables et créer des emplois dans les énergies propres. Il ambitionne même d’atteindre une électricité 100 % propre d’ici 2035. Le démocrate espère que les États-Unis reprennent une place de leader mondial sur le changement climatique.

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