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États-Unis : Joe Biden croise les doigts jusqu’en décembre prochain pour la menace d’un défaut de paiement catastrophique du pays éloigné par le Sénat

Photo : Le président américain, Joe Biden, ce jeudi 7 octobre


Après des jours de tension, le Sénat évite (temporairement) le défaut de paiement des États-Unis. Cela a été tendu mais le Sénat américain a éloigné ce jeudi 7 octobre la menace d’un défaut de paiement catastrophique des États-Unis, en approuvant un texte qui permettra de relever le plafond de la dette de la première puissance mondiale jusqu’en décembre. Seuls les sénateurs démocrates ont approuvé ce projet, qui relèverait la limite d’endettement du pays de 480 milliards de dollars et lui permettrait d’honorer ses paiements jusqu’à début décembre. La Chambre des représentants, à majorité démocrate, doit désormais lui donner son feu vert, probablement en milieu de semaine prochaine, pour que Joe Biden puisse ensuite le promulguer. Si l’accord temporaire a rassuré Wall Street, qui a terminé en hausse, il n’a ni apaisé le climat sur la Colline du Capitole, ni complètement satisfait la Maison Blanche. « Les républicains ont joué un jeu dangereux et risqué. », a tonné le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, en dénonçant le refus catégorique de l’opposition d’approuver avec eux une mesure plus durable. « Ce dont nous avons besoin désormais, c’est d’une solution à long terme, pour que nous ne passions pas par ce drame risqué régulièrement, et nous espérons que les républicains se joindront à nous. », a-t-il poursuivi.

« Le 3 décembre est un délai court et l’incertitude demeure à plus long terme. »

Janet Yellen

Ce qui agace les républicains. Son ton courroucé a outré certains des 11 républicains qui venaient de voter avec les démocrates lors d’une étape de procédure cruciale pour parvenir au vote final. Parmi eux figuraient le chef des républicains Mitch McConnell, qui avait proposé cet accord afin d’éviter « une crise provoquée » par les démocrates, selon lui. Avec cette proposition, ce vétéran du Congrès a offert une porte de sortie provisoire aux deux camps, qui étaient enkystés dans des positions diamétralement opposées. Mais cette avancée a aussi fait enrager plusieurs républicains, sur la même ligne que Donald Trump, pour qui Mitch McConnell « a plié » devant le camp Biden. « Sénateurs républicains : ne votez pas pour ce terrible accord. », avait lancé l’ancien président juste avant le vote de procédure. Même si la Maison Blanche a dit que le président démocrate « avait hâte » de signer cet accord, elle a aussi exprimé sa méfiance à l’égard d’une solution temporaire. « Le 3 décembre est un délai court et l’incertitude demeure à plus long terme. », a expliqué la secrétaire au Trésor Janet Yellen sur CNN. Les républicains refusent d’approuver toute mesure à long terme pour relever le plafond de la dette car ils affirment que cela reviendrait à donner un chèque en blanc à Joe Biden pour financer ses vastes plans d’investissements.

Manœuvre « trop risquée »

Ces plans n’ont toutefois pas encore été adoptés par le Congrès et relever la limite d’endettement sert donc à rembourser des sommes déjà empruntées, dont des milliers de milliards de dollars dépensés sous la présidence de l’ex-président américain Donald Trump. En offrant un répit temporaire pour éviter une crise de la dette, Mitch McConnell a exhorté les démocrates à parvenir (seuls) à une solution durable d’ici décembre prochain grâce à une voie législative complexe. Mais le camp du président américain Joe Biden refuse jusqu’ici d’utiliser cette manœuvre « trop risquée » pour la dette. L’accord noué hier, jeudi ne fait donc que repousser jusqu’à fin novembre une bataille parlementaire qui s’annonce épique sur les finances des États-Unis. Car en parallèle de la limite d’endettement, le Congrès devra aussi s’entendre d’ici début décembre sur un nouveau budget s’il veut éviter la paralysie des services fédéraux, surnommée « chantonne ». Les démocrates espèrent toutefois profiter de ce répit sur le front financier pour se concentrer dans les prochaines semaines sur les difficiles négociations au sein de leur parti et adopter les deux grands plans d’investissements voulus par Joe Biden, dans les infrastructures et les réformes sociales. Wait and see !

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