Photo : Le président français Emmanuel Macron ici au sommet Afrique-France, à Montpellier, le vendredi 8 octobre
À chacun sa stratégie pour gagner la présidentielle de 2022 en France. Que d’autres s’agitent en Zemmour ou qu’ailleurs certaines personnes se Le Pen pour avoir une marée ratée en 2017, le champion en titre de l’histoire politique française profite de la reprise pour annoncer une contre-attaque des investissements massifs… L’actuel locataire de l’Élysée se projette ainsi au-delà de 2022. Les français, préparez-vous à entendre encore une musique qui est souvent parvenue à vos oreilles ces dernières semaines. Eh bien, ce jour, mardi 12 octobre, Emmanuel Macron dévoile son plan « France 2030 ». Une séquence durant laquelle le chef de l’État français a prévu d’annoncer une trentaine de milliards d’euros d’investissements ce qui, mécaniquement, réveillera les oppositions qui l’accusent déjà de « cramer la caisse » à des fins électorales. Un air joué des dizaines de fois depuis la rentrée, qui intervient au moment où l’Assemblée nationale discute du budget 2022, critiqué par la droite pour son « euphorie dépensière ». D’autant que les investissements qu’a prévu d’annoncer Emmanuel Macron y seront ajoutés ultérieurement par amendement. Cette voie de passage ne devrait donc qu’amplifier les critiques en insincérité budgétaire qui sont déjà faites à l’exécutif.
10 milliards d’euros pour la transition écologique
Du côté de l’exécutif français, où l’on considère que le choc économique subi en parallèle de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de Coronavirus offre l’occasion d’organiser une relance d’ampleur, c’est la confiance économique qui domine. « Nous sommes des gestionnaires sérieux, nous ne laissons pas filer les déficits filer. », avait répliqué Bruno Le Maire, affirmant que « c’est le moment d’investir ». C’est également ce que pense Emmanuel Macron. « Il a la conviction que nous avons l’opportunité d’y aller fort sur l’investissement dans les secteurs d’avenir. », souffle un proche du chef de l’État français, balayant les « faux procès » instruits par la droite. « Entre 2017 et 2019, c’est 30 milliards par an de réduction de dette. », poursuit cette source, qui assure que le premier magistrat français ne signe pas de chèque en blanc. « Sur le Beauvau de la sécurité par exemple, les annonces sont accompagnées par des réorganisations qui permettent de faire économies ». D’où cette volonté aujourd’hui de mettre le paquet sur des filières d’avenir, comme la transition écologique, qui devrait à elle seule absorber plus d’un tiers de l’enveloppe annoncée ce jour (ce qui représenterait à peu près 10 milliards), selon les informations du JDD.
« Ne pas terminer en roi fainéant. Autant de domaines censés bâtir la France de 2030 et faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain. »
Emmanuel Macron
Outre la possibilité de construire des « mini centrales nucléaires » qui fait déjà bondir de nombreux écologistes, le chef de l’État veut promouvoir les batteries électriques, les semi-conducteurs, l’hydrogène et le spatial. « Ne pas terminer en roi fainéant. Autant de domaines censés bâtir la France de 2030 et faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain. », avait déclaré Emmanuel Macron en juillet dernier. Des intentions industrielles et des prétentions économiques qui ne sont toutefois pas incompatibles avec des arrière-pensées politiques alors que la campagne électorale s’accélère. « Il veut se présenter comme un président visionnaire, bâtisseur et protecteur. », lâche un ministre cité par Le Parisien, considérant que ce plan vise à « poser les bases de son futur programme présidentiel ».
« Il peut y avoir une tentation d’appuyer sur le frein en fin de mandat pour ne froisser personne, mais lui c’est l’inverse, il ne veut surtout pas terminer en roi fainéant. »
Proche d’Emmanuel Macron
Sans aller jusque-là, un proche du chef de l’État souligne que l’intérêt de cette séquence est également de montrer qu’il compte agir jusqu’au dernier jour de son quinquennat, conformément à l’image du président réformateur qu’il s’est construit en 2017. « Il peut y avoir une tentation d’appuyer sur le frein en fin de mandat pour ne froisser personne, mais lui c’est l’inverse, il ne veut surtout pas terminer en roi fainéant. », affirme ce proche d’Emmanuel Macron. Ou comment se projeter, sans le dire, dans un second quinquennat ? Ici à Porto-Novo, la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE » attendent la réponse du côté de Paris.
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