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« American Crime Story » sur Canal+ : Monica Lewinsky s’est replongée dans la pire période de sa vie

Photo : L’actrice Beanie Sanders incarne la jeune Monica Lewinsky dans la série « Impeachment »


Pourquoi Monica Lewinsky s’est replongée dans la pire période de sa vie pour la série « American Crime Story : Impeachment », diffusée sur Canal+ à partir de ce jour ? Eh bien, la réponse à cette question n’est pas à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE » ici à Porto-Novo. Il faut tout de même dire que la scène d’ouverture de la série co-produite par l’ancienne stagiaire de la Maison Blanche sous la gouvernance de l’ex-président américain, Bill Clinton, rappelle à Monica Lewinsky, Beanie Sanders, de sa vraie identité (en image à la Une), « le jour le plus terrifiant de [sa] vie ». Pourtant, l’américaine de 48 ans a accepté de se replonger dans ses souvenirs et de voir son passé (encore) raconté, cette fois dans une série en dix épisodes, American Crime Story : Impeachment, diffusée à partir de ce jeudi 28 octobre sur Canal+. Comme une occasion de reprendre le contrôle de sa propre histoire. La série, troisième (3ème) volet d’une saga réalisée par Ryan Murphy sur des drames américains, retrace les événements qui ont conduit au procès en destitution mené par la Chambre des représentants à l’encontre du président Bill Clinton en 1998.

« Personne ne devrait raconter ton histoire à part toi. »

Ryan Murphy

Elle se concentre plus particulièrement sur le rôle crucial joué par les femmes impliquées dans cette histoire politique retentissante, à savoir Paula Jones (Annaleigh Ashford) qui intenta un procès pour harcèlement sexuel contre Bill Clinton en 1994 ; Linda Tripp (Sarah Paulson), assistante de la Maison Blanche mutée au Pentagone qui a réuni une bonne partie des preuves de l’affaire ; Monica Lewinsky, ancienne stagiaire du Bureau Ovale avec qui le démocrate a entretenu une relation adultère. Incarnée par Beanie Sanders, cette dernière est l’une des productrices de la série et s’est impliquée tout au long du tournage. « Personne ne devrait raconter ton histoire à part toi. », lui lance un jour le producteur Ryan Murphy après avoir acquis les droits d’adaptation du livre « A Vast Conspiracy » de Jeffrey Toobin sur le scandale Clinton. Monica Lewinsky raconte au journal américain New York Times qu’elle aurait préféré qu’il n’y ait pas de série sur elle, mais comme cela allait avoir lieu, elle a choisi d’en faire partie. La quarantenaire originaire de Californie a été impliquée sur « chaque mot et chaque page du scénario », assure l’actrice qui joue son rôle à l’écran, lors d’une conférence de presse. « Au moment où le script du 2ème épisode est arrivé à moi, j’étais sûre qu’elle était à l’aise avec tout ce qui était dedans ».

« En tant qu’être humain, j’étais incroyablement reconnaissante quand j’ai vu que cette scène n’était pas [dans le scénario]… » 

Monica Lewinsky

Monica Lewinsky a ainsi veillé à ce que son ancienne amie Linda Tripp, qui a enregistré ses confidences à son insu, soit représentée avec de la nuance, quitte à accepter quelques inexactitudes avec la réalité pour « la dramatisation » de l’histoire. Et pour ne s’octroyer « aucun passe-droit », elle a tenu à ajouter une scène particulièrement difficile et humiliante pour elle, lorsqu’elle prend une photo de ses sous-vêtements pour l’envoyer à Bill Clinton. « En tant qu’être humain, j’étais incroyablement reconnaissante quand j’ai vu que cette scène n’était pas [dans le scénario]. Mais ensuite j’ai réalisé en tant que productrice, parce que j’étais impliquée, que la crédibilité de la série aurait été sévèrement affectée et que ce n’était pas juste pour tous les autres. », a Monica Lewinsky expliqué sur le plateau de l’émission Today. Même si cette scène l’a faisait pleurer. La coproductrice ne le cache pas : si elle avait été heureuse d’être impliquée dans la création de la série, le processus n’a pas été plaisant pour autant. Au New York Times, elle raconte aussi les rendez-vous en visio avec sa thérapeute au fur et à mesure de la lecture du scénario, elle qui a été diagnostiquée d’un syndrome post-traumatique après les événements de 1998.

« Cette histoire fait partie de la conversation collective depuis 20 ans, et au fur et à mesure que j’évolue, que le monde évolue, elle prend des significations différentes. »

Monica Lewinsky

Lors de l’avant-première de la série à New York, aux États-Unis, durant l’été, Monica Lewinsky a préféré arriver après la projection : Pas besoin de revoir la période la plus humiliante de sa vie dans une pièce pleine d’étrangers. « Pour avancer, j’ai besoin de prendre des risques. J’ai besoin d’essayer des choses. Je dois continuer à définir qui je suis. », avance celle qui avait raconté dans un TED Talk en 2015, l’humiliation publique qu’elle a endurée après la médiatisation de sa liaison consentie avec Bill Clinton. Aujourd’hui, elle voit en cette série un exercice pour « intégrer » son passé à son présent et « assembler les fragments de son identité ». « Après avoir été réduite au silence et vraiment bannie culturellement parlant pendant 20 ans, il était hors de question de faire cette série sans lui donner voix au chapitre. Cela aurait été vraiment complètement injuste. », abonde la productrice Nina Jacobson. « Ce n’était pas facile pour elle, et ce n’était pas toujours facile pour nous. Mais cela valait chacun de ces moments. », ajoute-t-elle. Déjà retransmise sur la chaîne FX où le 42ème président américain peut bien la suivre aux États-Unis, la série « American Crime Story : Impeachment » est diffusée tous les jeudis sur Canal+ à compter dès ce soir. Portée par un casting convaincant, elle fait le portrait croisé de trois femmes impliquées dans ce qui restera l’une des crises les plus retentissantes et les plus médiatisées de l’histoire politique des États-Unis. Il convient de souligner que si Monica Lewinsky espérait que c’est « la dernière fois » qu’elle raconte son histoire, elle n’est pas convaincue que cela s’arrête là. « La réalité, c’est que cette histoire a fait partie de la conversation collective depuis 20 ans, et au fur et à mesure que j’évolue, que le monde évolue, elle prend des significations différentes. », reconnaît l’actrice.

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