Photo : Les statues royales mi-homme mi-oiseau, du roi Ghézo (M) ; mi-homme mi-lion, du roi Glèlè (G) ; et mi-homme mi-requin, du roi Béhanzin (D)
Porto-Novo s’est bien apprêtée pour recevoir la flamme culturelle en extinction, mais ravivée à jamais par le dirigeant béninois en Nouveau Départ historique depuis la France. L’atterrissage réussi pour le président Patrice Talon et le Trophée de sa bonne gouvernance en moins d’un quinquennat. Congratulations ! Les 26 œuvres d’art des trésors royaux d’Abomey sont bel et bien de retour dans leur pays d’origine, le Bénin, il y a quelques minutes. La fête peut commencer. Un retour historique qui a été possible grâce à l’acte joint, ce mardi 9 novembre, à la parole donnée en novembre 2017 à Ouagadougou, au Burkina-Faso, par le président français Emmanuel Macron de rendre possible dans un délai de cinq ans, les restitutions temporaires aux biens définitifs du patrimoine africains en France. Le locataire sortant et candidat à sa propre succession à l’Élysée est convaincu que la France ne pouvait pas rester passive devant le fait que 95% du patrimoine africain se situeraient en dehors de l’Afrique. Et le peuple béninois témoigne de l’honnêteté du plus jeune président de l’histoire politique française. « Le peuple béninois tout entier vous exprime sa gratitude. », l’a remercié Patrice Talon
En guise donc de gratitude pour ce bien patrimonial, d’encouragement pour maintenir le cap et d’assurance pour l’avenir des œuvres, le président béninois Patrice Talon n’est pas resté les bras ballants avant, selon Emmanuel Macron, « l’aboutissement d’un travail qui vient de si loin, de très loin ». Il faut dire que depuis 2016, l’exécutif béninois a investi plus d’un milliard de Francs CFA dans un projet englobant la rénovation, la construction d’infrastructures muséales, culturelles et touristiques. Ces infrastructures répondent aux normes et aux standards internationaux à l’image du Fort Portugais de Ouidah, complètement réhabilité auquel s’ajoutent le Musée International de la Mémoire d’Esclavage, le Musée de l’Épopée des Amazones et des Rois du Dahomey à Abomey, le Musée Vodun à Porto-Novo, la capitale béninoise et enfin le Musée des Arts Contemporains à Cotonou, la capitale économique du Bénin, dont les chantiers sont tous presque terminés.
Accueil court, moyen et long terme
Aussi, il faut avouer qu’aujourd’hui, plus de crédibilité à accorder à ceux qui ont accusé le Bénin d’être incapable d’accueillir cet ensemble d’œuvres exceptionnel pillé par les troupes coloniales françaises. Car l’État béninois a renforcé les capacités de ses professionnels du patrimoine culturel dans le but d’une bonne garantie de la conservation des trésors royaux dans les mêmes conditions qu’ils étaient au Musée Quai Branly – Jacques Chirac à Paris depuis 129 ans. Après l’accueil des œuvres à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin (CBG) de Cotonou, elles iront, à court terme, en acclimatation pendant trois mois pour laisser place à une série d’événements. Cette série d’événements commence par le Palais de La Marina où l’actuel locataire a invité ses prédécesseurs (encore vivants) Nicéphore Dieudonné Soglo (1991 – 1996) et Thomas Boni Yayi (2006 – 2016) pour symboliser le retour au pays des œuvres.
Il faut signaler que la présence du dernier et opposant à son ami d’hier, n’est pas certaine. En cause, l’ancien président béninois est à l’extérieur du pays, mais il a tout de même réagi à l’invitation de son successeur à La Marina. « Merci au Président de la République pour ses diligences accomplies. », a écrit, à la veille, Thomas Boni Yayi. Dans la suite de la conservation des trésors royaux, c’est le Fort Portugais de Ouidah qui va accueillir, à moyen terme, les œuvres, plus précisément dans la maison du Gouverneur, en exposition temporaire. Puis à long terme, les œuvres iront dans leur étreint qui est le Musée de l’Épopée des Amazones et des Rois du Dahomey, à Abomey, d’ici 3 ans. Ainsi les statues royales mi-homme mi-oiseau, du roi Ghézo ; mi-homme mi-lion, du roi Glèlè ; et mi-homme mi-requin, du roi Béhanzin, qui étaient exposées pour la dernière fois depuis leur conservation au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris, mardi 26 octobre dernier à l’occasion de la semaine culturelle du Bénin, vont retrouver leur Palais après 130 ans et s’y reposeront éternellement. Il convient de noter que, selon les autorités de Porto-Novo, « il n’y aura pas de cérémonie vodun ». Le développement culturel et touristique du Bénin est d’ores et déjà une réalité. « Bénin Révélé ! ».
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