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Nouvelle-Calédonie : Le dimanche 12 décembre prochain, le référendum sera légitime

Malgré la gronde qui monte, l’État français veut se montrer serein. Ce dimanche 14 novembre, le ministre français des Outre-mer Sébastien Lecornu a assuré que le résultat du troisième (3ème) référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie serait quoi qu’il arrive « légitime », et ce alors qu’un parti indépendantiste assure que le maintien du scrutin au dimanche 12 décembre prochain s’apparente à une « déclaration de guerre contre le peuple kanak ». « Cette décision inique (en raison de la propagation de l’épidémie de Covid, les indépendantistes appellent à la non-participation au vote, ndlr) relève de la provocation politique. Elle nous ramène à la case départ d’avant les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et met à mal toute possibilité de dialogue sur l’avenir du pays. », a déclaré dans un communiqué le Palika, l’une des deux principales branches du parti indépendantiste FLNKS. « L’entêtement de l’État (…) pourrait engendrer une situation de tension dangereuse pour la paix civile. », a encore prévenu le Palika, dont le chef de file, Paul Néaoutyine, est signataire de l’accord de Nouméa et président de la province Nord.

« Le fait de ne pas participer n’emportera pas de doute sur la sincérité du scrutin et cela n’empêche pas qu’il soit légitime au sens juridique du terme. »

Sébastien Lecornu

Le ministre français des Outre-mer a de son côté répondu sur CNews et Europe 1 que si la non-participation est un droit en démocratie elle n’aura pas d’impact juridique. « Le fait de ne pas participer n’emportera pas de doute sur la sincérité du scrutin et cela n’empêche pas qu’il soit légitime au sens juridique du terme. », a souligné Sébastien Lecornu. Cependant, il faudra « tirer les conclusions politiques » de cette non-participation. Car dès le levé du jour le lundi 13 décembre, « 50% de la population dira ‘L’affaire n’est pas terminée, l’auto-détermination doit prospérer’ », et l’autre partie de la population, les loyalistes, « diront ‘Nous avons acquis le droit de rester dans la République’. », a relevé Sébastien Lecornu. Ainsi « l’enjeu va être de trouver un chemin commun. », selon lui. De son côté, le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, a annoncé vendredi 12 novembre que le gouvernement avait pris la décision de maintenir le troisième et dernier référendum de l’accord de Nouméa au 12 décembre, mettant en avant « la situation sanitaire maîtrisée ».

Vers un nouveau vote avant juin 2023

Les partis loyalistes réclament qu’il se tienne à la date prévue du 12 décembre. En revanche, le FLNKS a fait savoir depuis le 20 octobre dernier qu’il ne participerait pas à ce référendum dont il ne reconnaîtra pas le résultat, arguant de l’impossibilité de « mener une campagne équitable » et d’une population kanak plongée dans le deuil (plus de 50% des 272 morts sont d’origine Kanak). Le Palika affirme dans son texte qu’il « saisira l’instance internationale de décolonisation de l’ONU pour dénoncer l’absurdité d’une consultation d’autodétermination sans le peuple colonisé ». Dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998) qui prévoit la tenue de trois référendums, deux ont eu lieu en 2018 et 2020, avec pour résultat un rejet de l’indépendance à une majorité de 56,7% puis 53,3%. De son côté, Sébastien Lecornu a de toute façon fait savoir qu’au terme de ce troisième référendum et quel qu’en soit le résultat, le processus serait encore loin d’être terminé. « On a imaginé une phase de transition jusqu’en juin 2023, pour voir ce qu’il se passe en cas de oui, et ce qu’il se passe en cas de non. », a rappelé le ministre français des Outre-mer hier. « Parce qu’il y a un secret de Polichinelle en Nouvelle-Calédonie, et c’est que quoi qu’il arrive, il faudra revoter : en cas d’indépendance, il faudra se doter d’une constitution (…) et en cas de non, la constitution a des dispositions spécifiques pour la Nouvelle-Calédonie qui ne pourront pas rester durablement dans le temps. », a-t-il détaillé. « Le référendum du 12 décembre, il a été demandé en 1988 donc il y a eu du temps pour répondre à un certain nombre de questions. », a encore insisté Sébastien Lecornu. « En tout cas on voit bien qu’il y a une urgence à redéfinir un avenir. », a-t-il relevé.

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