Photo : Des manifestants portent un portrait de Aung San Suu Kyi, à Myanmar, le 22 février
La junte au pouvoir en Birmanie vient d’infliger sa première loi à l’ex-cheffe du gouvernement civil. « Pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Coronavirus », un tribunal birman a condamné, ce lundi 6 décembre, Aung San Suu Kyi à quatre ans de prison. La prix Nobel de la paix, renversée par l’armée en février dernier, « a été condamnée à deux ans de prison en vertu de la section 505(b) et à deux ans de prison en vertu de la loi sur les catastrophes naturelles », a déclaré un porte-parole de la junte, Zaw Min Tun. Quant à l’ancien président birman, Win Myint, « il a été condamné à la même peine », a-t-il dit, ajoutant qu’ils ne seraient pas conduits en prison pour le moment. « Ils devront faire face à d’autres accusations depuis les lieux où ils séjournent actuellement dans la capitale Naypyidaw. », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Coup d’État
Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est détenue depuis que les généraux ont renversé son gouvernement aux premières heures du 1er février 2021, mettant ainsi fin à une brève parenthèse démocratique en Birmanie. La junte a régulièrement accumulé les chefs d’accusation contre elle, dont la violation de la loi sur les secrets officiels, la corruption et la fraude électorale. Elle risque des dizaines d’années de prison si elle est reconnue coupable de tous les chefs d’accusation. Les journalistes n’ont pas le droit d’assister aux débats du tribunal spécial dans la capitale construite par les militaires, et les avocats de Suu Kyi se sont récemment vu interdire de parler aux médias. Selon une ONG locale de défense des droits, plus de 1300 personnes ont été tuées et plus de 10.000 arrêtées dans le cadre de la répression de la dissidence depuis le coup d’État.
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