Pour non conformité aux dispositions électorales en vigueur au Bénin, les candidatures à l’élection présidentielle du 11 avril dernier, des opposants Joël Aivo et Reckya Madougou avaient été recalés de la course à la Marina. Une élection remportée par le président sortant béninois Patrice Talon pour un deuxième mandat consécutif de cinq ans à la tête du pays. Cette élimination n’a pas plu aux candidats et leurs partisans qui ont voulu manifester, mais avec beaucoup d’infractions qui n’ont pas échappé à la vigilance des autorités judiciaires de Porto-Novo. Interpellés et déposés à la prison civile internationale d’Akpro-Missérété depuis 8 mois, le procès des opposants Joël Aivo et Reckya Madougou s’ouvre ce jour dans la capitale béninoise. En ouverture de la session criminelle de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), la juridiction a préféré commencer par le premier détenu. Joël Aivo est à la barre ce matin devant une juge présidente de la session et du ministère public représenté par le procureur spécial près de la CRIET, Mario Mètonou. La justice le poursuit « pour complot contre la sûreté ». À en croire ses conseils, le dossier n’a « rien de juridique et rien de judiciaire », notamment l’un des doyens du barreau béninois encore vivants, Me Robert Dossou qui affirme qu’« il n’y a aucune preuve » à cette accusation.
Vendredi, le tour de Madougou
Quant à la candidate du parti d’opposition Les Démocrates, Reckya Madougou, après deux demandes de mise en liberté rejetées par la CRIET, elle sera jugée le vendredi 10 décembre prochain. L’ancienne garde des sceaux, ministre béninoise de la Justice sous le gouvernement précédent de l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi (2006-2016), selon les explications de la CRIET lors de son arrestation en mars dernier, elle « préparait des opérations pour semer la terreur et faire suspendre le processus électoral qui était en cours ». La Conseillère Spéciale du président togolais Faure Essozimna Gnassingbé est donc poursuivie pour « financement du terrorisme ». Les avocats des deux prévenus ont toujours déclaré que les deux affaires étaient « purement politiques ». Pour le conseil de l’icône du mouvement « ne touche pas à ma Constitution », le pire est à craindre. « Vu la conduite exclusivement à charge de l’instruction, nous pensons qu’il faut craindre le pire pour le procès à venir et que madame Madougou va à cette audience avec une certaine présomption de culpabilité. », estime Me Renaud Agbodjo, dénonçant que « les droits de la défense ont été bafoués au cours de l’instruction fulmine dans le dossier Madougou ». Il convient de noter que le procès du professeur agrégé de droit, Joël Aivo, pourrait connaître la fin et le verdict rendu ce même jour. Soulignons que les prévenus n’ont toujours pas reconnu les faits à eux reprochés jusqu’à ce jour, ouverture de leur jugement.
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