Photo : L’ancienne garde des Sceaux, ministre béninoise de la Justice, Reckya Madougou, ici à Abidjan, le mardi 14 juillet 2020
« La force sans la justice est tyrannique ». C’est par cette citation de Blaise Pascal que l’un des avocats de Reckya Madougou, le français Antoine Vey, a justifié son abandon du procès de la béninoise devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), à Porto-Novo, la capitale béninoise, ce vendredi 10 décembre. « L’absence d’impartialité et d’indépendance de la juridiction m’ont conduit à quitter un procès qui n’en est pas un. », explique-t-il. « On ne peut cautionner cette procédure écrite à l’avance. », a déclaré l’avocat aux barreaux de Paris et de Genève. Lui qui, en partant hier de la France, venait obtenir la libération immédiate de l’ancienne garde des Sceaux, ministre béninoise de la Justice, du gouvernement de l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi (2006-2016), inculpée pour « financement de terrorisme et association de malfaiteurs ». « Demain, nous demanderons l’annulation de cette procédure et la remise en liberté immédiate de Reckya. », avait annoncé Antoine Vey. Eh bien, de l’Europe, le conseil de l’actuelle Conseillère Spéciale du président togolais Faure Essozimna Gnassingbé dirigeant depuis 2005 après la mort au pouvoir de son feu père, l’ancien président togolais Étienne Éyadéma Gnassingbé (1967 – 2005), apprend le verdict.
19 ans et 3 mois de ses jours sur terre
D’abord, il faut dire que Reckya Madougou était devant la Cour de Porto-Novo ce matin avec cinq autres personnes dans le box des accusés. Parmi eux, un colonel à la retraite. Lors de sa déposition, le soldat a passé près de trois heures à la barre. « J’ai été recruté et j’ai reçu un million de Francs CFA pour assassiner l’ancien maire de Parakou (Charles Toko NDRL). », a affirmé Ibrahim Mama Touré. Rappelons que c’est ce dernier qui est le dénonciateur de l’association de malfaiteurs. Un autre coaccusé, Georges Sacca Zimé, qui a remis l’un million de Francs CFA au militaire, a reconnu avoir reçu 15 millions de Francs CFA des mains de Reckya Madougou, mais pour faire campagne et non pour commanditer un assassinat. La principale accusée est la dernière a déposé devant la CRIET. Le procureur spécial de la Cour dans son siège du ministère public a requis 20 ans de réclusion criminelle et d’une amende de 75 millions de Francs CFA contre Reckya Madougou, même peine pour 4 de ses coaccusés et 7 ans pour de prison ferme pour le sixième prévenu. En détention provisoire depuis 9 mois, l’ancienne porte-parole du gouvernement Yayi retourne à la prison civile internationale d’Akpro-Missérété, pour y passer 19 ans et 3 mois de ses jours sur terre.
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