Plus de « vous écoutez RFI » ou « vous suivez France 24, il est 7h à Paris, mêmes heures à Porto-Novo, 6h à Bamako et en temps universel », au Mali, dès ce jour. C’est ce qu’il faut principalement retenir de la décision du gouvernement militaire à la tête du pays depuis l’année dernière. En effet, la junte malienne a ordonné dans la nuit d’hier, mercredi 16 à ce jeudi 17 mars, la suspension de la diffusion de RFI et de France 24 dans le pays. C’est à travers un communiqué en date du mercredi 16 mars et portant la signature du porte-parole du gouvernement de la transition, Colonel Abdoulaye Maiga. Fausses allégations d’exactions commises par l’armée malienne et rapportées par les deux médias français, est la raison précise indiquée par Bamako dans ce communiqué.
Le pays que dirige le Colonel Assimi Goïta, n’a pas hésité à prendre un important engagement. « Le gouvernement malien rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMA (Forces Armées Maliennes). », a d’abord insisté le porte-parole du gouvernement de la transition, avant de soutenir que « le gouvernement malien engage une procédure (…) pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la diffusion de RFI (…) et France 24. », renseigne le communiqué signé du Colonel Abdoulaye Maiga. Inutile de souligner que RFI et France 24 couvrent de près l’actualité africaine et sont très suivies en Afrique subsaharienne, notamment au Mali où c’est pour la première fois que deux grands médias d’information étrangers sont suspendus. « Ces fausses allégations », selon le pouvoir putschiste, « ont été rapportées notamment dans un reportage des lundi 14 et mardi 15 mars ».
Le gouvernement militaire malien affirme que dans ce reportage, « RFI a donné la parole à des victimes présumées d’exactions qui auraient été commises par l’armée malienne et le groupe privé russe Wagner ». Ce sont « des allégations contre les vaillantes FAMA » que « rejette catégoriquement », la junte dans le communiqué Colonel Maiga. Mieux, l’exécutif militaire malien « interdit à toutes les radios et télévisions nationales, ainsi qu’aux sites d’information et journaux maliens, la rediffusion et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24 ».
À en croire le pouvoir militaire au Mali, les informations diffusées par les deux médias français, ont de forte ressemblance avec la cause de l’un des pires crimes contre l’humanité en Afrique, il y a près de trois décennies. « Les agissements de RFI et France 24 ressemblent, dans un passé récent, aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio Mille Collines, qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994. », a affirmé sans ambages, le porte-parole du gouvernement de la transition au Mali, le Colonel Abdoulaye Maiga, dans son communiqué.
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