Photo : Les manifestants, à Paris, ce dimanche 1er mai
Le 1er mai 2022 a des allures particulières en France. Oui, le défilé des syndicats et des associations pour la Fête du travail a des allures particulières cette année, car il a eu lieu une semaine seulement après la réélection d’Emmanuel Macron comme président du pays pour un nouveau quinquennat. À Paris, dans la capitale française, les manifestants sont descendus dans les rues pour la traditionnelle mobilisation, dans l’après-midi, à partir de la place de la République derrière une banderole « pour la paix, les libertés et contre les régressions sociales ». Le cortège devait gagner la place de la Nation, à l’appel de l’intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires. Elle a été rejointe par les organisations étudiantes et lycéennes UNEF, VL, MNL et FIDL, avec pour revendications les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique.
Retraites, salaires, écologie…
Les incidents qui ont éclaté à l’avant du cortège, avec des violences et des dégradations qui ont touché des restaurants et des commerces, ne doivent pas faire oublier les raisons de la mobilisation pour lesquelles des milliers de personnes étaient présentes. Dans le cortège, sur les lèvres, le combat social de ce quinquennat, selon la majorité est : la réforme des retraites. Elle est aussi l’un des points de crispation de cette journée. À en croire le Secrétaire Général de la CGT sur les messages adressés à Emmanuel Macron : « les messages, il les connaît », dit-il, énumérant : « plus de salaires, des emplois de qualité, pas la retraite à 65 ans mais plutôt la retraite à 60 ans. », a fait savoir Philippe Martinez. « Une nouvelle mobilisation est envisageable dès avant la rentrée, parce que le niveau de mécontentement sur les retraites ou les salaires est très fort. », ajoute le syndicaliste français. « Nous sommes opposés résolument, et nous voulons le dire, à toute forme de recul de l’âge de la retraite. », a martelé de son côté le Secrétaire Général de FO, Yves Veyrier, présent dans la manifestation.
Les législatives en ligne de mire
« Les politiques jouent leur jeu sur les élections législatives, nous ce qu’on pense c’est que face au pouvoir en place, c’est par les luttes (…) que ça va se passer. », a relevé le responsable de Solidaires, Simon Duteil. Quant à l’UNSA, son Secrétaire Général Adjoint Guillaume Trichard a mis l’accent sur la question du pouvoir d’achat, qui « enjambe la présidentielle et va enjamber les législatives ». Ce 1er mai revêt aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège s’ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous. Rappelons qu’en 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le Ministère français de l’Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants dans le pays, dont 17.000 dans la capitale, Paris.
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