Photo : L’ex-SG de la CGTB, Pascal Todjinou
Sa voix était attendue par le peuple béninois qui aime tant l’écouter, lui et ses autres camarades de l’école syndicale, à l’image du feu Gaston Azoua. À lire cette identité des temps historiques de la vie syndicale, Paix à son âme va immédiatement demander Pascal Todjinou. Oui, c’est bien de ce digne fils de la Vallée de l’Ouémé qu’il s’agit. L’homme qui aime trop le travail est sorti le jour de la célébration du travail pour s’exprimer sur la plus grande action sociale parmi tant d’autres que le chef de l’État a posé en fin du mois d’avril dernier. Le dimanche 1er mai, Patrice Talon qui fêtait à la fois l’anniversaire de sa naissance et sa gestion d’État après un quinquennat à la tête du Bénin, n’a pas entendu que des « Joyeux anniversaire ; Happy birthday to you ou encore Djidjôho de Danialou Sangohan », ce jour exceptionnel-là. Non. Le chef du gouvernement béninois a certainement suivi, hier, tout comme la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », l’ancien Secrétaire Général de la Confédération Général des Travailleurs du Bénin (CGTB). Notamment à propos de la rencontre de l’homme des réformes avec ses prédécesseurs camarades Secrétaires généraux des confédérations syndicales, au Palais de La Marina, à Cotonou, la capitale économique du Bénin.
Pour rappel, au terme des négociations avec les partenaires sociaux, le Bénin a connu sous la gouvernance de Patrice Talon, le relèvement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui passe désormais de 40.000 à 52.000 Francs CFA, soit une augmentation de 12.000 Francs CFA. À cette mesure sociale, bien salutaire, s’ajoute la revalorisation des salaires des travailleurs béninois avec une exigence de l’homme d’État pour la déclaration de ces derniers à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) afin que ses compatriotes puissent bénéficier d’autres avantages de la retraite comme l’assurance-maladie. L’offre de la télévision privée E-Télé, à travers son émission hebdomadaire Dimanche C’Politique, a été plus qu’un jour de fête pour Pascal Todjinou d’opiner sur les avancées inédites enregistrées lors de la session négociation Gouvernement – Partenaires sociaux avec notamment l’entrée en vigueur de la principale mesure avant la fin de l’année. « Un pas a été franchi. », lance Pascal Todjinou, en prenant la parole. Ce que les organisations syndicales ont réussi à obtenir de l’exécutif, n’est pas à l’image du rat de l’église et l’ancien SG/CGTB ne peut pas oublier les principes de l’école syndicale pour reconnaître cela. « Il faut accepter ce qu’on obtient après négociations. », partage Pascal Todjinou. « On ne peut donc dire que la montagne a accouché d’une souris. », soutient-il.
Un peu est mieux que rien. « On peut estimer que ce que le gouvernement propose est peu, mais on ne peut dire que cette souris n’a aucune valeur. », a déclaré le Conseiller au Conseil Économique et Social (CES) du Bénin qui ne veut que l’entrée en vigueur de l’augmentation des salaires soit faite à la fréquence de la défécation du mouton. « Vous savez que la vie est chère. », a d’abord rappelé Pascal Todjinou. « Si on décide d’augmenter le salaire, il faut que ce soit immédiatement. Même si c’est peu, il faut que ce soit immédiatement au lieu d’attendre jusqu’à un temps infini. », soigne-t-il. « Si on décide de l’augmentation et c’est dans quelque 4, 5, 6, 7 mois qu’on va commencer à en jouir, ce différencié là est très grave. », affirme Pascal Todjinou. Le wémènou bienveillant dans la parole comme dans les bons actes, n’a pas manqué d’explications pour soutenir ses arguments. « Parce que, dès qu’on a annoncé en début d’année, et on va à la fin de l’année, ce n’est plus une annonce pour 2022. », a éclairé l’ex-SG/CGTB qui a apporté son éclairage jusqu’au niveau hiérarchique des salariés béninois. « On risque de trouver celui qui est à 100.000 Francs CFA, être dépassé par celui qui était à 50.000, 70.000 Francs CFA. », prévient Pascal Todjinou.
Le syndicaliste n’est pas allé par quatre-chemins pour demander une normalisation obligatoire de la hiérarchisation des salaires qui est susceptible de disparaître. « (…) S’il y a un système qui consiste à dire : si on augmente le SMIG de 30%, celui qui est à 100.000 Francs CFA, on va augmenter son salaire de 30%. Si c’est ça, la question de la hiérarchisation disparaît. », a relevé Pascal Todjinou. Dans son développement technique et structuré, le défenseur des droits des travailleurs, illumine l’entrée en vigueur de la revalorisation des salaires sous l’ombre de la cherté de la vie. Sa lumière permet de voir la perplexité dans la décision prise par le président de la République qui, selon lui, a été laissé seul dans l’atteinte de l’objectif de cette mesure hautement sociale. « Les services techniques n’ont pas aidé le chef de l’État à concrétiser sa vision. », se désole Pascal Todjinou. « Je suis un responsable syndical compréhensible du niveau de vie et aussi du niveau de développement financier de mon pays. », a-t-il martelé. « Le SMIG va passer de 40.000 à 100.000 Francs CFA, cela aura d’impacts sur les entreprises, même sur les travailleurs du secteur privé. », démontre Pascal Todjinou. « Dès que le salaire va augmenter, il aura une flambée. Les gens ne font pas ces calculs. », justifie-t-il encore.
À la fin, l’ancien Patron de la CGTB que le gouvernement précédent de l’ex-chef de l’État béninois Thomas Boni Yayi (2006-2016) ne pourra jamais oublier, a donné son propre appréciation sur la réussite du gouvernement de la Rupture et du Nouveau Départ remarquable sur cette éternelle revendication du relèvement des salaires des travailleurs au Bénin. « La marge qui est proposée, elle n’est pas satisfaisante, mais elle est gérable. », a partagé Pascal Todjinou, affectueusement appelé « Tayi gogonon », littéralement « Tonton à fesses », par ses sympathisants, notamment ses frères et sœurs de Ouémè. Loin du langage critique que les béninois pouvaient attendre de Pascal Todjinou, ce dimanche, l’homme était simplement visiblement heureux de cette satisfaction sociale que Patrice Talon a offerte aux contribuables béninois juste après un quinquennat.
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