Photo : Les arbres centenaires au pied de la Tour Eiffel, derrière Anne Hidalgo, à Paris
Dans le cadre d’un projet immobilier en vue des Jeux Olympiques Paris 2024, la mairie de la capitale française compte faire évoluer les abords du célèbre monument français. Plusieurs arbres, dont certains centenaires, présents au pied de la Tour Eiffel pourraient être abattus par l’administration municipale que dirige Anne Hidalgo. Ce qui ulcère les défenseurs de l’environnement. C’est une affaire qui fait hurler. Depuis quelques jours en fin du mois d’avril dernier, associations et militants se mobilisent à Paris alors que la mairie de la capitale prévoit d’abattre des dizaines d’arbres aux abords de la tour Eiffel pour y construire des locaux commerciaux et autres restaurants d’ici les Jeux Olympiques de 2024. Or si le projet prévoit de replanter plus de 200 arbres et même de créer « un nouveau poumon vert au cœur de Paris », comme l’explique la mairie sur son site, l’argument ne convainc guère ses détracteurs. Parmi eux, l’association France nature environnement, qui a présenté ses arguments dans la vidéo, ci-dessous. « Ils nous disent qu’ils vont planter beaucoup plus d’arbres qu’ils n’en coupent, mais c’est un argument qui ne nous va pas du tout. », y explique Philippe Khayat, le représentant de l’association.
Ce dernier dénonce notamment une promesse récurrente et rarement tenue dans ce genre de projet, avec la plantation de jeunes arbres qui risquent de mourir du fait d’un environnement de moins en moins propice à leur développement, ou encore un temps de croissance de plusieurs dizaines d’années pour « apporter les mêmes bénéfices » que les arbres parfois centenaires qui vont être abattus.
Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Emmanuel Grégoire, le Premier Adjoint au Maire (PAM) de Paris en charge notamment des questions environnementales à la ville de Paris, répond en assurant que ces coupes correspondent au « cycle de vie » des arbres, qu’il serait donc nécessaire d’abattre. Et il poursuit en défendant le projet de construction, qui doit être au service des touristes qui visitent la Tour Eiffel, et qui est censé s’intégrer sur le plan paysager dans le cadre du jardin qui existe actuellement. Tout cela sans fermer la porte à ce que certains arbres exceptionnels et particulièrement emblématiques puissent être sauvés. Un élément déjà avancé dans un tweet publié par le PAM jeudi 28 avril, dans lequel Emmanuel Grégoire ajoutait : « Ce projet va améliorer les conditions de travail des agents et d’accueil des publics de la Tour Eiffel et des jardins. »
Finalement, samedi 30 avril en fin d’après-midi, Emmanuel Grégoire est revenu sur ses propos. « Aucun arbre centenaire ne sera abattu, nous en prenons l’engagement. », a-t-il annoncé sur son compte Twitter. Selon l’entourage du PAM, cette promesse vaut pour les « deux arbres centenaires » pour lesquels la mairie « va trouver une solution ». Pour les autres, « le but est de réduire le nombre d’arbres abattus au maximum », indique la même source, soulignant que la mairie avait déjà « réussi à baisser le chiffre » de 42 à 22.
Des arguments qui interviennent alors que la mobilisation s’est déjà engagée sur les réseaux sociaux, notamment au travers du journaliste et militant écologiste Hugo Clément, qui avait rapidement interpellé les autorités parisiennes et lancé une pétition.
Les coupes d’arbres, un sujet à Paris
Dans les colonnes du journal français Figaro, Bernard Seydoux, le président de l’association des amis du Champ-de-Mars, dénonçait aussi des arguments « fallacieux » de la part de la mairie, qui avance des chiffres impressionnants de création d’espaces verts dans le cadre de ce projet. D’après lui, les « toits végétalisés » sont notamment comptabilisés et ne remplaceront donc pas réellement les pelouses qui céderont la place aux espaces de bureaux, de consigne pour les touristes de la Tour Eiffel et de cafés et restaurants. Ceci dans un contexte où, ces dernières semaines, la question des abattages d’arbres s’est largement invitée dans le débat politique parisien. Plusieurs associations ont par exemple dénoncé des coupes porte de Montreuil ou dans le bois de Vincennes, tous deux situés dans le sud-est de Paris. De son côté, la mairie assure avoir déjà planté des milliers d’arbres et le programme d’Anne Hidalgo prévoit au total 170.000 plantations d’ici la fin de son mandat, en 2026, comme le rappelaient récemment nos confrères de BFM Paris.
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