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G5 Sahel : Entre le Mali et l’organisation, c’est fini, son armée rentre à Bamako et Antonio Guterres profondément préoccupé

Photo : Un militaire malien du G5 Sahel, en position devant le siège de l’alliance, le mercredi 30 mai 2018


Le Mail ne compte pas arrêter d’étonner l’Afrique et le monde entier. Ce week-end a une fois encore retenu cette détermination de Bamako a continué dans la rupture internationale sur plusieurs plans coopératifs, notamment sur le plan sécuritaire. L’avenir de la vie sécuritaire du pays est désormais suspendu au bout de la dernière décision du gouvernement militaire. Eh bien, le Mali quitte le G5 Sahel. Cette alliance militaire de cinq pays africains (Burkina-Faso, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad) qui lutte contre les groupes jihadistes, ne comptera plus l’armée malienne qui fait partie des 5000 militaires du G5 Sahel, à partir de ce jour.

« Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe [anti-jihadiste]. »

Colonel Abdoulaye Maiga

C’est bien l’annonce principale du gouvernement militaire, ce dimanche 15 mai, qui a retenu attention des maliens, des africains et de la communauté internationale. Mais pour quel motif ? L’échec dans l’organisation de sommets au Mali et les manœuvres d’un État extra-régional. C’est ce que la junte au Pouvoir a avancé pour justifier son retrait du G5 Sahel, dans un communiqué lu ce dimanche soir sur les antennes de la chaîne nationale du Mali. Une manière pour le pays de protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de l’organisation. « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe [anti-jihadiste]. », a lu le ministre malien de l’Administration Territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga sur l’ORTM.

« Une conférence des chefs d’États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait consacrer le début de la présidence malienne du G5 [mais] près d’un trimestre après le terme indiqué [cette réunion] ne s’est toujours pas tenue. »

Colonel Abdoulaye Maiga

Les relations bilatérales avec les pays du G5 Sahel « restent maintenues », rapporte le communiqué militaire qui dénonce juste une instrumentalisation. « Une conférence des chefs d’États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait consacrer le début de la présidence malienne du G5 [mais] près d’un trimestre après le terme indiqué [cette réunion] ne s’est toujours pas tenue. », a relevé dans le communiqué, le Colonel Abdoulaye Maiga. Il faut souligner que Bamako « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel », sans citer cet État.

Selon le gouvernement malien, « l’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali. », sans également préciser ce dernier État. Inutile de rappeler que les relations entre le Mali et les pays occidentaux, notamment la France, se sont largement dégradées ces derniers mois. Bamako accuse le G5 Sahel de « perte d’autonomie » et d’être victime d’une « instrumentalisation » et d’un « dysfonctionnement grave » de ses organes. Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le dimanche 9 janvier. Elle sanctionne l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore durant plusieurs années, après deux putschs en août 2020, puis en mai 2021.

« Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina-Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel. »

Antonio Guterres

La junte a opté pour une transition de deux ans, donc 24 mois, alors que la CEDEAO demande à Bamako d’organiser des élections en moins d’un an et demi, soit précisément seize (16) mois maximum. Salon le Secrétaire Général de l’ONU, les coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale anti-jihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle. « Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina-Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel. », avait exprimé Antonio Guterres, dans un rapport remis au cours de la semaine dernière, justement le mercredi 11 mai, au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.

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