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États-Unis : Joe Biden se recueille devant les portraits des enfants tués à Uvalde

Photo : Le couple présidentiel américain, Jill et Joe Biden, à Uvalde, ce dimanche 29 mai


Cela ressemblait presque à un chemin de croix : Joe Biden a défilé lentement, ce dimanche 29 mai, devant de grands portraits des enfants tués, mardi 24 mai, dans une école à Uvalde, au Texas, une fusillade qui a choqué l’Amérique et relancé le débat sur les armes à feu.

Accompagné de son épouse Jill Biden, le président américain, fervent catholique, s’est recueilli et signé devant un mémorial improvisé près du lieu de la tuerie : des croix portant les noms des victimes, presque submergées de fleurs, avec ça et là une peluche. La First Lady a déposé un bouquet devant un petit mur de briques portant le nom de l’école primaire Robb, qui sera à jamais synonyme de l’une des pires tueries en milieu scolaire des États-Unis. Rappelons que mardi dernier, 19 enfants et deux (02) enseignantes sont tombés sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans à peine.

« Perdre un enfant, c’est comme si l’on vous arrachait une partie de votre âme. »

Joe Biden

Puis le couple, portant habits sombres et lunettes noires, s’est dirigé vers une rangée de grandes photos ornées de fleurs blanches, montrant les bouilles des enfants fauchés, âgés d’entre 9 et 11 ans. Ils les ont passées en revue, Joe Biden secouant la tête à un moment, comme encore incrédule devant la tragédie, tandis que Jill Biden effleurait chaque visage d’une caresse.

Même derrière ses lunettes de soleil, l’on distinguait le visage marqué de ce président qui va de deuil en deuil collectif : il y a quelques jours, il s’était déjà recueilli sur le lieu d’un massacre raciste à Buffalo, dans le Nord-est du pays. La douleur des États-Unis a aussi pour Joe Biden une dimension intime. En effet, ce jour lundi 30 mai, le 46ème président des États-Unis d’Amérique marque l’anniversaire de la mort de son fils adoré, Beau, emporté par un cancer à l’âge adulte. « Perdre un enfant, c’est comme si l’on vous arrachait une partie de votre âme. », avait dit Joe Biden, mardi. Le locataire de la Maison Blanche, qui a aussi perdu sa fille encore bébé et sa première épouse dans un accident de voiture, a su épouser et peut-être apaiser un peu la douleur des familles qu’il a ensuite rencontrée, après avoir assisté à une messe.

« Rendre l’Amérique plus sûre. »

Joe Biden

Le président américain n’est pas resté sans plaidoirie. « On ne peut pas rendre les drames illégaux, je le sais. Mais on peut rendre l’Amérique plus sûre. », a plaidé samedi, Joe Biden. Le démocrate de 79 ans voudrait briser cette sinistre routine de l’Amérique, bouleversée à intervalles réguliers par des fusillades, sans que des réformes significatives sur les armes à feu ne suivent. « Je sens un état d’esprit différent, y compris dans l’opposition républicaine pourtant généralement hostile à toute restriction. », a dit à CNN, l’un des sénateurs démocrates les plus influents Dick Durbin. Mais il lui faut convaincre quelques républicains pour obtenir la majorité qualifiée nécessaire au Sénat, et légiférer au moins sur l’accès aux armes semi-automatiques ; sachant qu’une réforme plus vaste est impensable dans un pays viscéralement attaché aux armes, et qui en possède plus que toute autre nation développée.

Faire le mort ou mourir

À Uvalde, les habitants de cette petite ville s’étaient réunis dimanche pour cette visite présidentielle « importante », selon Frank Campos, 52 ans, qui vit dans la ville voisine de San Antonio. « Mais dans combien d’écoles va-t-il encore se rendre ? Il faut mettre un terme à tout cela. », a-t-il dit, appelant à restreindre l’accès aux armes. Illustration des divisions du pays, Luis Luera, 50 ans, pense, lui, qu’une telle législation ne changerait rien : « les criminels trouveront un moyen d’obtenir des armes ». Depuis le massacre, les premiers témoignages des élèves sortis vivants de l’école Robb ont donné un aperçu du cauchemar qu’ils ont vécu. En entrant dans la salle, le tireur a dit aux enfants : « Vous allez tous mourir », avant d’ouvrir le feu, a raconté Samuel Salinas, 10 ans, à la chaîne ABC. « Je crois qu’il me visait. », a témoigné le jeune garçon, mais une chaise se trouvant entre lui et le tireur a bloqué la balle. Dans la pièce au sol recouvert de sang, Samuel Salinas, pour ne pas être visé par les tirs, a essayé de « faire le mort ».

Se couvrir du sang d’un cadavre

Miah Cerrillo, 11 ans, a tenté d’échapper à l’attention de Salvador Ramos de la même façon. La fillette s’est couvert du sang d’un camarade, dont le cadavre se trouvait à côté d’elle, a-t-elle expliqué à CNN. Elle venait de voir l’adolescent abattre son institutrice, après lui avoir dit « bonne nuit ». Il avait fallu attendre environ une heure, mardi, pour que la police mette fin au massacre. Les 19 agents sur place attendaient l’assaut d’une unité spécialisée. Un délai d’intervention qui a provoqué une forte polémique, et un mea culpa des autorités texanes. 

« Le but de cet examen est de fournir un compte-rendu indépendant des actes et des réactions des forces de l’ordre ce jour-là…. »

Le ministère de la Justice américain

La police a pourtant reçu de nombreux appels de personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont celui d’une enfant implorant : « S’il vous plaît, envoyez la police maintenant ». Le ministère de la Justice américain a annoncé ce dimanche qu’il examinerait la façon, très critiquée, dont la police a répondu à la fusillade. « Le but de cet examen est de fournir un compte-rendu indépendant des actes et des réactions des forces de l’ordre ce jour-là, et d’identifier les leçons à tirer et les conduites à tenir pour mieux se préparer à ce type d’événements. », a annoncé le ministère de la Justice américain dans un communiqué.

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