Les français étaient appelés ce dimanche 12 juin pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Les résultats de ce premier tour des législatives 2022, en France, permettent à la principale formation de l’opposition de faire une différence. En effet, la NUPES salue une percée « historique » de la gauche face à Emmanuel Macron. Le dimanche 19 juin prochain, la coalition menée par Jean-Luc Mélenchon espère priver le président de la République française d’une majorité à l’Assemblée nationale. Ce qui serait une première dans l’histoire politique de la 5ème République où un président fraîchement réélu manquerait de la majorité à l’hémicycle. Grâce à cette percée spectaculaire, la NUPES de Jean-Luc Mélenchon se retrouve au même niveau que le camp macroniste et d’espérer la réalisation de son objectif face à celle Ensemble! d’Emmanuel Macron qui est en tête avec 25,75%, au second tour.
“Gadin monumental”
Les candidats de la NUPES et représentants des partis de gauche réunis à Paris se sont targués d’avoir contribué à un “gadin monumental” de la majorité présidentielle. « Je pense qu’ils ont le seum”, se réjouit Aurélie Trouvé, ex-porte-parole d’ATTAC et candidate NUPES dans la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis. “On a montré qu’il y avait de vraies controverses en politique, que ce n’était pas ni droite, ni gauche”, a-t-elle ajouté. “Entre 400 et 500 candidatures (de gauche) au second tour, c’est impressionnant, historique”, s’est félicité Julien Bayou, secrétaire national EELV et candidat dans la coalition dans la 5e circonscription de Paris. Selon les estimations de cinq instituts, la NUPES est au coude-à-coude avec la coalition présidentielle Ensemble! en nombre total de voix, avec plus de 25% estimés. Elle peut espérer nombre de sièges avec la qualification de ses candidats dans plus de 500 circonscriptions, selon les Insoumis. À La Fabrique, dans le Xe arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole “avec émotion”, revendiquant : “La NUPES arrive en tête, elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour, et dès lors, les projections en sièges à cette heure n’ont aucun sens, sinon celui de maintenir une illusion”.
Un appel à déferler dimanche prochain
Estimant que le parti présidentiel est “battu et défait”, il s’est adressé en vue du second tour à “la jeunesse et tous les milieux populaires si durement éprouvés par trente ans de néolibéralisme” : “Déferlez avec vos bulletins de vote pour ouvrir tout grand la porte du futur, ce futur d’harmonie des êtres humains (…) et avec la nature”. Jean-Luc Mélenchon a aussi salué “l’accord” créant la NUPES, “qui a rendu possible” cette percée. Ce dernier reste pour l’heure loin d’être Premier ministre, son axe de campagne, mais le “pari est réussi” selon Frédéric Dabi, de l’Ifop, sur LCI : “Une partie importante de l’électorat de gauche a cru à ce récit de Jean-Luc Mélenchon, la NUPES arrive à capter près de 70% de l’électorat de gauche, c’est bien au-delà de ce que pouvait faire La France Insoumise (LFI) à une époque où elle était rejetée par un électorat socialiste, par un électorat communiste et surtout l’électorat écologiste”.
Ces candidats NUPES élus dès le 1er tour
La dynamique de la coalition de gauche a profité à certains candidats qui ont été élus dès le 1er tour ce dimanche. Une dynamique qui a profité à certains candidats qui ont même été élus dès le 1er tour ce dimanche. C’est notamment le cas d’Alexis Corbière qui a reçu en Seine-Saint-Denis sur les 36.094 voix exprimées 22.718 votes, soit 62,94%.
D’autres candidats NUPES ont réussi cet exploit, comme vous pouvez le voir dans notre diaporama ci-dessous. Danièle Obono à Paris a récolté, elle, 57,07% des voix. Deux autres nouvelles députées Insoumises ont été élues sur Paris aussi, Sophia Chikirou (53,74%), ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2017, et Sarah Legrain (56,51%). Seul candidat non NUPES à l’avoir remporté dès le 1er tour ce dimanche, Yannick Favennec-Bécot. Cet ex-UDI de 64 ans, passé à Horizons, est parvenu à se faire réélire pour un 5e mandat (57,13%) dans la 3e circonscription de Mayenne.
Aux législatives, Reconquête! se mue en nain électoral
Il y a quelques semaines encore, Éric Zemmour s’imaginait conquérir l’Élysée. Ce 12 juin, il échoue dans le Var et son parti affiche un score famélique. Il ne sera même pas l’arbre qui cache la forêt. En tentant, sur le tard, de s’investir dans la bataille des élections législatives, Éric Zemmour espérait au moins sauver l’honneur, après une campagne présidentielle spectaculaire qui a terminé en queue de poisson. Il n’en sera rien. Balayé au premier tour, tout comme les principaux lieutenants de Reconquête!. Sauf miracle, aucun candidat zemmouriste ne sera élu député dimanche prochain. “Nous venons de poser un drapeau dans chaque circonscription de France”, a relativisé, la mine grave, Éric Zemmour se raccrochant aux “130.000 militants” que son parti revendique. “Entre une droite qui rêve d’être de gauche et une droite qui rêve d’être au centre, Reconquête! sera la seule droite qui n’a pas honte d’être de droite”, a poursuivi le candidat d’extrême droite, depuis la 4e circonscription du Var qu’il briguait.
Guerre à l’extrême droite
La défaite est en réalité particulièrement lourde pour son parti. Guillaume Peltier, député ex-LR sortant du Loir-et-Cher? Éliminé au premier tour. Stanislas Rigault, médiatique président de Génération Z? Platement battu dans le Vaucluse. L’identitaire Damien Rieu, star de l’extrême droite sur les réseaux sociaux? Également largement vaincu à Menton. Des échecs qui symbolisent la marginalisation d’Éric Zemmour et ses troupes sur l’échiquier politique, condamnés aux provocations et surenchères verbales pour exister face à un RN bien décidé à ne pas partager le gâteau électoral de l’extrême droite. Une stratégie qui a condamné Reconquête! à l’impasse. Après avoir étrillé Marine Le Pen au soir du second tour de l’élection présidentielle, Éric Zemmour a ensuite appelé Reconquête! et le RN à marcher main dans la main pour les élections législatives. Une position qui, en plus d’être un brin illisible, était condamnée à l’échec, puisqu’elle a immédiatement déclenché une guerre entre les deux formations. À ce jeu, le parti lepéniste affichait un avantage de taille pour étouffer l’adversaire. Marine Le Pen a réuni plus de 12,5% des inscrits (soit le seuil de qualification pour un second tour aux législatives) dans 415 circonscriptions sur 577 au premier tour de la présidentielle, contre seulement deux pour Éric Zemmour. Une position de force qui a incité le RN à sortir l’artillerie lourde. À titre d’exemple, Jordan Bardella est personnellement venu faire campagne sur les terres que briguaient Éric Zemmour et Stanislas Rigault, qui avait pour suppléante Marion Maréchal. Chez Reconquête!, plus grand monde ne croit à l’éventualité de voir des candidats du Z au Palais Bourbon.
“Le vote caché est resté caché”
“La question c’est, est-ce que vous vous marieriez avec quelqu’un qui veut vous tuer. Parce que dans le fond, c’est un peu ça”, expliquait la semaine dernière Philippe Lottiaux, le candidat RN qui faisait face au fondateur de Reconquête!. Pour autant, difficile de voir dans la réelle volonté de Marine Le Pen d’en finir avec cet encombrant impétrant la seule raison expliquant la déroute du parti zemmouriste. Car manifestement, sa volonté de faire la jonction entre le RN et Les Républicains est loin de se traduire pas en réalité électorale. Malgré le score famélique de Valérie Pécresse, les Républicains sont à 13.6% ce dimanche. Mieux, le parti de Christian Jacob peut espérer obtenir une cinquantaine de sièges dimanche prochain, soit plus du double des projections accordées au Rassemblement national. Une cruelle réalité électorale amèrement résumée par un cadre de Reconquête! passé par le RN, en référence à un élément de langage répété par Éric Zemmour dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle: “le vote caché est resté caché”.
Anne-Sophie Lapix recadre Stéphane Le Foll qui s’en prend à Sandrine Rousseau
Sandrine Rousseau, Anne-Sophie Lapix et Stéphane Le Foll ont vécu un moment tendu sur le plateau de France 2, ce dimanche, après l’annonce des résultats du premier tour des législatives. Brouhaha et recadrage sur le plateau de France 2. Lors de la soirée électorale du premier tour des législatives, Anne-Sophie Lapix menait la discussion entre la candidate de la NUPES Sandrine Rousseau et le maire du Mans Stéphane Le Foll. La conversation entre les deux politiques de gauche a nécessité l’intervention de la journaliste, pour une raison bien précise. Au cœur du débat, la coalition NUPES née quelques semaines après la présidentielle. Si Sandrine Rousseau l’a rejointe avec les Verts, le Parti socialiste s’est déchiré. Il fait aussi partie de l’alliance, mais certains membres historiques du PS tels que Stéphane Le Foll ou François Hollande se sont désolidarisés. “Je suis pas contre l’union”, assure l’ex-ministre de François Hollande, qui précise ne pas se retrouver dans sa vision des questions européennes et de la place de la France dans le monde. Pour lui, la NUPES n’apporte rien au PS, qui présentait des candidats dans seulement 70 circonscriptions. Le parti ne gagnera pas de députés, tandis que La France Insoumise (LFI), qui porte le projet avec Jean-Luc Mélenchon, va obtenir de nombreux élus.
Débat houleux sur la NUPES
Stéphane Le Foll poursuit ses griefs : “Je parie que cette alliance, à un moment ou un autre, connaîtra de graves déchirements, car il n’y a rien de très cohérent entre les positions des uns et des autres. Les questions européennes, de l’OTAN, de la retraire à 60 ans…”. “Non mais c’est désespérant, mais pardon, mais venez avec nous”, l’appelle Sandrine Rousseau, candidate dans la 9e circonscription de Paris, qui tente de le convaincre en évoquant les droits sociaux et l’agriculture. Stéphane Le Foll décline la proposition. Leurs voix se mélangent et forcent Anne-Sophie Lapix à intervenir une première fois pour les enjoindre à respecter la parole de chacun. Sandrine Rousseau demande une nouvelle fois à Stéphane Le Foll de rejoindre la NUPES. “Venez, sinon, assumez le fait d’être libéral vous aussi”, lâche-t-elle, provoquant l’agacement de son interlocuteur. “Vous avez l’habitude de dire ça. Si vous dites que je suis libéral, je dis que vous êtes d’extrême gauche. Et on va faire avancer le débat ? Mais est-ce que vous pouvez vous calmez olala”, poursuit-il alors que l’écologiste sort ses arguments.
“Il n’y a pas de ‘on se calme’”
Entendant ces propos, cette dernière s’interrompt brutalement. Réaction directe d’Anne-Sophie Lapix. “Oh non non non, on ne dit pas de se calmer, on est respectueux sur ce plateau, il n’y a pas de ‘on se calme’, chacun prend la parole l’un après l’autre”, recadre la modératrice. L’épisode a été très remarqué sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes, personnalités connues ou non, ont apporté leur soutien à Sandrine Rousseau et dénoncé la “misogynie” de Stéphane Le Foll. L’attitude de la journaliste a aussi été félicitée.
Couacs de bulletins de vote en série au premier tour des législatives
Des bulletins mélangés, mal distribués, manquants… De nombreux couacs ont été recensés avec les bulletins de vote dans certaines circonscriptions au premier tour des élections législatives ce dimanche 12 juin, comme le rapportent plusieurs médias locaux. Dans la Marne, plusieurs bulletins d’Anne-Sophie Frigout, candidate Rassemblement National (RN) dans la 2e circonscription, se sont retrouvés dans les piles de son homologue de la 3e circonscription, Jennifer Marc. L’Union, qui raconte l’histoire, précise que cette dernière a dû parcourir la zone toute la matinée afin d’enlever les mauvais bulletins de ses piles. “Le problème a pu être réglé avant l’ouverture des bureaux de vote ce matin dans certaines communes, mais dans d’autres, il y avait des bulletins de Madame Frigout”, a déclaré Jennifer Marc au quotidien régional. Elle juge qu’une vingtaine de communes pourrait être concernées et se demande encore comment un tel imbroglio a pu advenir.
À Roubaix et à Foix, des bulletins mal acheminés
“Cela pourrait venir du routeur, du transporteur, de l’imprimeur. C’est l’affaire de la préfecture, mais le problème est identifié depuis jeudi. La préfecture a envoyé des mails aux mairies, mais apparemment, certains maires ne lisent pas leur messagerie”, a de son côté tenté d’expliquer Thierry Besson, délégué départemental RN de la Marne. L’erreur pourrait conduire à l’annulation du scrutin. Couac de bulletins aussi en Ariège, rapporte La Dépêche. Dans la ville de Foix, la surprise était de mise lors du dépouillement de la 1ère circonscription, où ont été trouvés des bulletins de Quentin Charoy, qui est candidat du Parti animaliste non pas pour la 1ère, mais pour la 2e circonscription. Jamais deux sans trois : à Roubaix, dans le Nord, une erreur de distribution dans les boîtes aux lettres est en cause. Dans certaines rues de la ville, des bulletins de la 7e circonscription se sont retrouvés dans les boîtes aux lettres d’électeurs de la 8e circonscription. “Tous les bulletins concernés sont déclarés nuls…”, a indiqué le journaliste de la Voix du Nord présent lors du dépouillement. D’après la présidente du bureau de vote citée par le même journaliste, 10% des bulletins sont nuls en raison de cette erreur.
Des bulletins manquants en Charente et dans le Pas-de-Calais
Dans la Charente pas d’erreur d’aiguillage. Les bulletins de la candidate Reconquête! dans la 2e circonscription du département, Daphnée Goriaux, n’étaient tout simplement pas dans le bureau de vote numéro 1 de Mosnac-Saint-Simon, partage La Charente Libre. L’absence de sa pile de bulletins a été constatée par une électrice deux heures après le début du scrutin. La préfecture a été saisie. Maxime Legrand, candidat du parti radical de gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a connu la même mésaventure. Ses bulletins n’étaient pas présentés aux électeurs dans la commune de Carvin, l’une des plus grandes villes de la circonscription, selon La Voix du Nord. Le maire de la ville, le socialiste Philippe Kemel se dit “profondément désolé”. D’après lui, les bulletins auraient été envoyés dans une autre ville, à Rouvroy. De son côté, le candidat réfléchit à saisir le tribunal administratif pour faire annuler le scrutin, voire à porter plainte au pénal.
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