Photo : Le président de la CENA, Sacca Lafia (G), à Cotonou, ce mardi 14 juin
Nous sommes à six mois des prochaines élections législatives. Le moment idéal selon la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) d’aborder le vif des préparatifs. C’est dans cet esprit que le président de l’institution a posé un important acte, hier, à Cotonou. Dans la capitale économique béninoise, Sacca Lafia a convié les responsables des partis politiques à une rencontre pour leur présenter le niveau d’exécution du chronogramme des élections législatives de janvier 2023. Cette première rencontre de concertation entre les deux parties est également pour recueillir des préoccupations liées au renouvellement de l’Assemblée nationale, notamment du côté des partis politiques, afin qu’elles puissent ensemble trouver satisfaction. C’est objectif, principal dont les locaux du siège de la CENA, dans le 5ème arrondissement de Cotonou, a été témoin, ce mardi 14 juin.
Dans un point d’étape qui a été fait dans le cadre des préparatifs des législatives du début de l’année prochaine, le président de la CENA informe que le budget électoral est adopté, la salle de colisage apprêtée et la réalisation des différentes maquettes en cours. « Nous avons voulu rassurer les uns et les autres que les législatives se préparent pour le 8 janvier. Nous avons tenu compte du Code électoral ainsi que des expériences du passé. », renseigne Sacca Lafia. Suite à cette information, la rencontre a abordé l’objectif. Il faut dire que au nombre des préoccupations exprimées par les participants au cours de ladite rencontre, plusieurs sont relatives à l’élaboration de la Liste Électorale Informatisée (LEI), à la pièce d’identification qui servira au vote le jour du scrutin, à la sélection des agents des postes de vote, aux pièces constitutives du dossier de candidature, à la garantie qu’offre la CENA elle-même en termes d’équité et de transparence.
Parlant de la pièce d’identification permettant de voter le jour du scrutin, le président de la CENA n’a pas bégayé pour indiquer toute pièce identificatrice du votant. « Votre permis de conduire, une carte électorale, toute pièce officielle où il y a votre image, et qui permet de vous identifier, vous permet de voter. », a fait savoir Sacca Lafia. Le premier responsable de l’organe en charge de la gestion des élections au Bénin est certain de ne pas avoir plusieurs fois un électeur sur la liste, même les homonymes seront identifiés. « Avec les moyens techniques disponibles aujourd’hui, on est plus ou moins sûr que chaque citoyen n’est présent qu’une seule fois sur la liste. À moins qu’il y ait homonymie parfaite, et la photo permet de vous distinguer dans cet embarras. », assure Sacca Lafia.
Au sujet de la sélection des agents des postes de vote, le Directeur Général des Élections a fait une importante précision. « La tâche n’est pas aisée pour la CENA, qui peine déjà à couvrir l’ensemble des postes sur le territoire national, en raison du manque d’engouement pour la chose, mais aussi des défections de dernière minute en dépit des dispositions de l’article 5 du Code électoral. », Abou Soulé Adam. « Participer à l’organisation des élections est un devoir civique qui peut être confié à tout citoyen. Quiconque accepte ce devoir ne peut s’y dérober, sous peine de sanctions sauf cas de force majeure. », stipule, en effet, ledit article. Il faut noter que 16.000 postes de vote sont à pourvoir pour le compte des législatives prochaines sur toute l’étendue du territoire national.
Au sens de ce chiffre, trois personnes seront positionnées par poste, soit environ 48.000 personnes à recruter. Et le patron de la Direction Générale des Élections (DGE) de faire encore une précision. « Il est arrivé très souvent que nous n’ayons pas le nombre minimum pour couvrir tous les postes de vote. », a partagé Abou Soulé Adam, assurant qu’« il ne saurait y avoir des manœuvres frauduleuses dans la sélection de ces agents ». Son assurance semble n’épousée pas la satisfaction du président du parti politique de l’opposition Les Démocrates, Éric Houndété. L’ancien Vice-président de l’Assemblée nationale septième législature expose sa préoccupation sur la provenance politique des agents des bureaux de vote. Le N°1 de la DGE s’est basé sur les dispositions législatives en vigueur à propos des élections au Bénin. « Conformément aux dispositions des articles 63 et 64 du Code électoral, les délégués des partis politiques devraient se retrouver au niveau des postes de vote et faire obstacle à toute velléité de fraudes. », a rappelé Abou Soulé Adam.
Malgré cette réponse du Directeur Général des Élections, l’allié politique de l’ancien chef de l’État béninois, Thomas Boni Yayi (2006-2016), a toujours trouvé à dire, notamment au sujet de la LEI. « Une fois la Liste Électorale Informatisée Provisoire (LEIP) établie, il faut que les acteurs aient la possibilité de vérifier, s’il le faut, le protocole d’extraction, de faire une sorte de mini-audit afin que la confiance soit de mise. », a suggéré Éric Houndété. Une intervention qui relève l’implication de l’Agence Nationale d’Identification Personnelle (ANIP). Inutile de souligner que cette structure étatique née des réformes courageuses du président Patrice Talon depuis le mercredi 6 avril 2016, fait un travail sans précédent. La rencontre à la CENA, hier, a été le lieu où ce que fait l’ANIP comme travail dans le cadre de l’élaboration de la LEI, est plus que jamais attendu par toutes les parties concernées par la réussite des prochaines consultations électorales.
La majorité présidentielle joue d’ailleurs déjà sa partition avec les multiples audiences du chef du gouvernement au Palais de La Marina, ces derniers jours. Ce mardi, le principal initiateur de la rencontre de la CENA et des partis politiques n’est pas allé par quatre-chemins pour affirmer que la contradiction des intérêts est source de garantie, abordant la question liée à l’impartialité des membres de la Commission Électorale. Le premier responsable du parti politique de la majorité présidentielle, Moele-Bénin, a compris la nécessité de cette rencontre souhaitée par Sacca Lafia. « Cette séance a montré que beaucoup de choses se planifient pour que méthodiquement la CENA arrive à organiser le scrutin du 8 janvier. », a retenu Jacques Ayadji. « Un sentiment global de satisfaction nous anime, parce que la CENA a fait des pas dans la préparation des élections. », a exprimé l’actuel Directeur Général des Infrastructures au Ministère des Infrastructures et du Transport (MIT). Il convient de noter que sur les 17 partis politiques invités, seuls 13 ont répondu présent à cette importante rencontre.
Soyez le premier a laisser un commentaire