Photo : Le président américain, Joe Biden
Le président américain, Joe Biden, a annoncé, ce mercredi 15 juin, un milliard de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, Washington appelant ses alliés à « intensifier » les livraisons d’armes à Kiev, en difficulté face aux Russes dans le Donbass. Le 46ème président des États-Unis d’Amérique a annoncé cette nouvelle aide, qui comprend notamment des pièces d’artillerie et des obus supplémentaires, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Cette nouvelle tranche d’aide porte à 5,6 milliards de dollars le montant total de l’aide militaire accordée par les États-Unis à l’Ukraine depuis le début du conflit le jeudi 24 février dernier. Le dirigeant américain a dit réaffirmer « l’engagement des États-Unis à soutenir l’Ukraine qui défend sa démocratie, protège sa souveraineté et son intégrité territoriale face à l’agression injustifiée de la Russie ».
18 obusiers Howitzers… 36.000 obus
Cette nouvelle tranche d’aide comprend « des pièces d’artillerie et de défense côtière supplémentaires, ainsi que des munitions pour les pièces d’artillerie et les lance-roquettes avancés dont les Ukrainiens ont besoin pour leurs opérations défensives dans le Donbass. », a-t-il ajouté. Le Pentagone a précisé dans un communiqué que cette aide comprenait notamment 18 obusiers Howitzers avec leurs véhicules de transport et 36.000 obus, ainsi que deux lanceurs de missiles anti-navires Harpoon, destinés à la défense côtière de l’Ukraine sur la mer Noire. Les États-Unis n’utilisent plus le Harpoon, fabriqué par Boeing, mais il est vendu à de nombreux pays étrangers. Pour cette nouvelle tranche d’aide, le gouvernement américain a acheté directement à Boeing deux lanceurs que le fabricant avait en stock, et d’autres pays fourniront les missiles, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère de la Défense.
Sur le champ de bataille d’ici fin juin
Washington va également envoyer des roquettes à guidage de précision pour les quatre systèmes Himars promis début juin à l’Ukraine, et devraient parvenir sur le champ de bataille d’ici la fin du mois, selon ce haut responsable ayant requis l’anonymat, qui s’est abstenu de préciser le nombre de roquettes données à Kiev. Mais les États-Unis ne vont pas envoyer de lanceurs Himars dans l’immédiat, car ils veulent d’abord s’assurer qu’ils sont employés avec succès sur le champ de bataille. « Ce sont ces informations associées à des consultations permanentes avec les Ukrainiens, qui permettront de prendre des décisions sur des systèmes supplémentaires. », a indiqué un autre haut responsable du Pentagone. Transportant six roquettes à la fois avec des portées de plus de 70 kilomètres, soit le double de celles des obusiers américains déjà utilisés sur le champ de bataille, le système Himars pourrait donner aux Ukrainiens un avantage en termes de distance et de précision dans la bataille du Donbass.
225 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire
La nouvelle tranche d’aide comprend aussi des milliers de radios sécurisées et de lunettes de vision de nuit et de détection thermique, selon le communiqué du Pentagone. Joe Biden a aussi annoncé une nouvelle tranche d’aide humanitaire à l’Ukraine d’un montant de 225 millions de dollars, notamment sous la forme d’eau potable, de fournitures médicales ou de nourriture. « Le courage, la ténacité et la détermination du peuple ukrainien restent une source d’inspiration pour le monde entier. », a noté le président américain. « L’Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille. », a pour sa part déclaré le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, lors d’une réunion au siège de l’Otan à Bruxelles des pays du « groupe de contact » créé par les États-Unis pour aider l’Ukraine. « Nous devons donc intensifier notre engagement commun et redoubler d’efforts pour qu’elle puisse se défendre. », a-t-il ajouté.
Près de 50 ministres de la Défense dont le ministre ukrainien, Oleksiï Reznikov, participent à cette réunion, en marge d’une réunion ministérielle de l’Otan. Une réunion très attendue par Kiev, qui réclame depuis des semaines des armes lourdes en quantité pour repousser les forces russes dans le bassin du Donbass. « Bruxelles, nous attendons une décision. », a encore tweeté hier, mercredi matin, le Conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. « Le ratio Russie/Ukraine en artillerie est de l’ordre de 10 contre 1 dans certaines zones, je reçois quotidiennement des messages de nos combattants disant ‘Nous tenons, dites-nous juste quand les armes arriveront.’ », a-t-il ajouté. Depuis leur offensive avortée sur Kiev en mars dernier, les forces russes et séparatistes prorusses, qui contrôlent partiellement cette région industrielle depuis 2014, se sont donné pour objectif d’en prendre le contrôle total.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a assuré avant la réunion que les membres de l’Alliance allaient fournir davantage d’armes lourdes modernes à l’Ukraine, mais a averti que cela demandait « du temps ». « Il s’agit d’artillerie, de systèmes à longue portée, de systèmes antiaérien aux normes Otan, ce qui impose une formation, un entretien, une maintenance. », a-t-il insisté. « L’Ukraine doit obtenir tout ce qui est nécessaire pour remporter la victoire. », a martelé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une téléconférence avec les députés tchèques. Il a réaffirmé que l’invasion de l’Ukraine n’était qu’une première étape pour Moscou, qui entend reprendre ses anciens satellites de l’ère soviétique. « La Russie est un tyran qui (…) veut tout, ne s’arrêtera jamais. », a assuré le président ukrainien.
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