Photo : Beyoncé
Le nouveau single de Beyoncé, « Break My Soul », fait référence à la grande démission aux États-Unis, suscitant déjà plusieurs réactions outre-Atlantique. L’artiste a dévoilé son nouveau chef-d’œuvre, dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 juin. C’est le premier titre de son prochain album, intitulé « Renaissance », à être révélé. C’était au travers d’une official lyric vidéo, disponible sur YouTube. Pas de clip, mais des paroles qui prennent toute la place, clignotant sur fond noir. « Et je viens de quitter mon travail / Je vais trouver une autre motivation / Merde, ils me font travailler si dur / Travailler à neuf heures / Jusqu’à cinq heures / Et ils me tapent sur les nerfs / C’est pourquoi je ne peux pas dormir la nuit. », scande la chanteuse reine du R’n’B. Difficile, pour les américains, de ne pas être interpellé par ces paroles tant elles font écho à la « Grande démission ».
47 millions d’américains ont quitté leur emploi en 2021
En effet, aux États-Unis, la « Grande démission » fait référence à ces démissions massives d’employés et de salariés, débutées au printemps 2021, « au moment où l’économie américaine s’ouvrait à nouveau après son accalmie due à la pandémie. », rappelle le média américain CNBC. Dès le mardi 21 juin, quelques heures seulement après la sortie de « Break My Soul », CNBC titrait « La chanson Break My Soul de Beyoncé est une ode à la grande démission ». Interviewé par le média américain, l’économiste Nick Bunker y soulignait que le nouveau single de Beyoncé était un « exemple […] d’une discussion publique plus large sur les personnes quittant leur emploi ». Selon le Département du travail des États-Unis, plus de 47 millions d’américains ont quitté leur emploi en 2021. Une tendance qui se poursuit en 2022, comme le soulignent les derniers comptes-rendus du Bureau américain des statistiques du travail. En avril dernier, 4,4 millions d’américains ont démissionné. Ils étaient 4,5 millions à avoir quitté leur emploi au mois de mars 2022.
Les confinements obligatoires dus à la pandémie ont en effet permis à beaucoup d’Américains de questionner leurs conditions de travail, leur situation financière ou l’utilité de leur emploi, accélérant le nombre de démissions au printemps 2021, notamment dans les secteurs de la vente et de l’hôtellerie. S’en sont suivies des vidéos virales sur TikTok, surnommées les « Quit-Tok », où des américains annonçaient publiquement leur démission. Avec « Break My Soul », le phénomène pourrait retrouver de l’ampleur : sur Twitter, des internautes annoncent souhaiter depuis lundi, souvent avec humour, quitter leur emploi. « Est-ce qu’elle nous demande de quitter nos jobs ? Parce que je vais le faire, Beyonce, je vais le faire. », écrit Bruan. « Beaucoup y ont vu un rejet du travail, mais moi j’y ai vu des personnes profitant de l’abondance d’opportunités d’emplois […]. Les employés se rendent compte qu’ils ont un pouvoir de négociation. », souligne par ailleurs Nick Bunker, cette fois-ci au New York Times. Aux États-Unis, les salaires horaires ont ainsi augmenté de 6,1% en mai dernier sur un an, la plus forte hausse annuelle depuis 25 ans, relève CNBC. Une situation qui fait une nouvelle fois écho au titre de Beyoncé. « J’œuvre à mon nouveau salut / Je me construis un nouveau socle / Je suis motivée / Je me suis trouvée un nouveau socle sur lequel me construire. », conclut en effet la chanteuse dans Break My Soul.
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