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France : Les femmes travailleront « gratuitement » à compter de ce jour, vendredi 4 novembre, mais pourquoi ?

Photo : La Première ministre française, Élisabeth Borne


Le calcul est symbolique, mais il dit beaucoup des inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Cette année, les françaises vont « travailler gratuitement » à compter de ce jour, vendredi 4 novembre, à 9h10, selon la lettre d’information féministe Les Glorieuses. La rédaction de cette newsletter (qui a lancé une pétition pour réclamer une hausse des salaires des métiers très féminisés) calcule chaque année, sur le modèle du « jour du dépassement », la date et l’heure précises à partir desquelles les femmes pour du beurre, en s’appuyant sur les statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. En 2022 en France, les femmes gagnent en effet 15,8% moins bien leur vie que leurs collègues masculins pour un poste équivalent. Un chiffre en légère amélioration par rapport à l’année précédente (16,5% en 2021), qui leur a ainsi permis de gagner un peu plus de 24 heures de travail payé, le calcul de l’année dernière s’étant arrêté sur la date d’hier, jeudi 3 novembre, à 9h22. Mais le plus dur reste à faire. « Le Forum économique mondial précise qu’il faudra attendre 132 ans pour atteindre la parité totale dans le monde », dénonce « Les Glorieuses » sur leur compte Twitter.

Revaloriser les salaires des professions les plus féminisées

Les militantes, qui relaient le mot-dièse #4Novembre9h10, ont lancé une pétition pour réclamer la mise en place de trois politiques publiques visant à favoriser l’égalité salariale. Elles demandent notamment une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses. « Les emplois de soin et d’éducation, très féminisés, qui ont été cruciaux ces trois dernières années pour la France font partie des emplois les moins bien valorisés en termes de salaires », déplorent « Les Glorieuses » dans un communiqué. Les militantes plaident également en faveur d’une évolution du congé maternité et paternité. « L’idée serait de s’inspirer de la loi suédoise, pour proposer un congé à se répartir entre les deux parents, avec un minimum de jours à prendre réservés au père » et payés de façon équivalente, a précisé l’économiste Rebecca Amsellem, fondatrice des « Glorieuses ». Elle souhaite aussi conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention de subventions et de prêts garantis par l’État « au respect de l’égalité salariale ». Une manière, pointent-elles, « de s’assurer que le budget alloué par les fonds publics n’accentue pas les inégalités ».

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