Photo : L’Assemblée nationale française
Dans l’hémicycle française, ce jeudi 3 novembre, un député du Rassemblement National (RN) a suscité un tollé avec une phrase à caractère raciste, alors que son collègue de La France Insoumise (LFI), Carlos Martens Bilongo (noir, d’origine africaine), évoquait la situation des migrants secourus en Méditerranée, comme vous pouvez l’écouter dans la vidéo ci-dessous.
La peine maximale. Au lendemain de ces propos honteux, selon la victime, l’Assemblée nationale française a sanctionné, ce vendredi 4 novembre, sur proposition de son bureau, l’élu RN de la Gironde, Grégoire de Fournas, d’une « censure avec exclusion temporaire ». Cette sanction, votée dans l’hémicycle par l’ensemble des parlementaires français à l’exception de ceux du Rassemblement National, lui interdira de paraître au Palais Bourbon pendant quinze (15) jours de séance et le privera de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux (02) mois.
Dans un tweet publié quelques minutes plus tard, Grégoire de Fournas s’est dit « totalement innocent » et a dénoncé la sévérité de la sanction prononcée à son encontre. « Je suis totalement innocent des faits que l’on me reproche. Je ressens cette sanction d’une dureté inouïe… », a écrit Grégoire de Fournas. C’est la peine maximale qu’encourait l’élu français après sa sortie raciste, ce jeudi, dans l’hémicycle. Alors que l’élu noir du Val-d’Oise, Carlos Martens Bilongo, s’inquiétait de la situation des migrants secourus en mer, Grégoire de Fournas s’est exclamé « Qu’il retourne en Afrique ». Une déclaration qui a enflammé le palais Bourbon, en particulier sur les bancs de La France Insoumise (LFI) et de Renaissance, provoquant l’interruption de la séance, des images rarissimes de députés scandalisés au pied de la tribune, et une vague d’indignation relayée par le chef de l’État français, Emmanuel Macron, et la Première ministre française, Élisabeth Borne.
Depuis, l’élu avait écrit à Carlos Martens Bilongo, sans toutefois s’excuser. « En aucun cas mes propos ne vous étaient destinés. », a expliqué Grégoire de Fournas, selon lequel sa sortie concernait le « bateau SOS Méditerranée ». Une défense mise à mal par les nombreux tweets racistes effacés depuis par le député. La « censure avec exclusion temporaire » dont a écopé Grégoire de Fournas est rarissime : il est le deuxième député de la Ve République ainsi sanctionné après l’élu apparenté communiste, Maxime Gremetz, en mars 2011, après une altercation en raison de voitures ministérielles, mal garées selon lui. Le règlement de l’Assemblée nationale française prévoit notamment, dans son article 70, que « tout membre » peut faire l’objet d’une sanction s’il « se livre à des manifestations troublant l’ordre ou qui provoque une scène tumultueuse » ou s’il « se livre à une mise en cause personnelle, qui interpelle un autre député ou qui adresse à un ou plusieurs de ses collègues des injures, provocations ou menaces. »
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