Une semaine après l’officialisation du rachat de Twitter par Elon Musk, de nombreuses questions continuent de se poser ce jeudi 3 novembre. Tensions et anxiété règnent dans les échanges entre le nouveau propriétaire du réseau social et de nombreux utilisateurs soucieux de comprendre à quoi va ressembler la plateforme à l’avenir. Liberté d’expression, licenciements, option payante… Voici le point sur les changements que subit Twitter depuis la reprise par le milliardaire, et sur les conséquences de cette prise de pouvoir.
La moitié des employés licenciés
Mauvaise nouvelle pour les salariés de Twitter. Selon le DailyMail, Elon Musk va remercier la moitié de ses 7.500 employés demain, vendredi 4 novembre. Ces licenciements massifs sont justifiés comme devant permettre à la plateforme de réduire ses coûts pour dégager plus de revenus, l’un des premiers objectifs du sulfureux entrepreneur qui a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars. Quelques jours avant la transaction, le Washington Post révélait qu’Elon Musk voulait congédier 75% des effectifs. Les chiffres ont donc été revus à la baisse, mais l’annonce reste un coup dur pour les employés qui ont déjà vu partir plusieurs dirigeants, dont l’ex-patron Parag Agrawal. Par ailleurs, le télétravail ne sera plus autorisé pour les salariés (sauf exception), toujours dans le but de faire des économies.
Les comptes certifiés deviennent payants
Afin d’augmenter les revenus de Twitter, Elon Musk a décidé de rendre payante la certification des comptes « authentiques ». Les utilisateurs qui ont la pastille bleue accolée à leur nom devront payer 8 dollars par mois. Le patron de Tesla et SpaceX avait d’abord annoncé un montant de 20 dollars, avant que le célèbre écrivain Stephen King (et d’autres utilisateurs) se plaignent du montant. Après un court échange avec l’auteur et face à cette levée de boucliers, Elon Musk a donc décidé de réduire le tarif. Son initiative ne fait néanmoins toujours pas l’unanimité. Le ministre de l’Économie français Bruno Le Maire a ainsi reconnu que payer lui « fera un peu mal ».
Les marques cessent la pub
Avec ce projet, le nouveau directeur général veut fusionner Twitter Blue (un abonnement à des fonctionnalités payantes à 5 dollars par mois existant déjà dans le monde anglophone) et la possibilité de faire vérifier et certifier son identité. Actuellement, seuls certains profils peuvent demander ce gage d’authenticité, notamment les gouvernements, les entreprises, les médias, les personnalités politiques, culturelles ou sportives… Ardent défenseur d’une liberté d’expression absolutiste, le milliardaire sud-africain avait publié un message destiné à rassurer les annonceurs peu avant le rachat. Il avait en effet promis de ne pas faire de Twitter « un endroit infernal ouvert à tous, où tout peut être dit sans conséquence ». Cela avant de tout de même réintégrer Kanye West (qui se fait désormais appeler Ye), suspendu un peu plus tôt après des propos antisémites. En gage de bonne foi, Elon Musk a toutefois repoussé le cas de Donald Trump à plus tard.
Des personnalités fuient la plateforme
Au vu de ces tergiversations, un collectif de près de 50 associations de défense de la démocratie ou de lutte contre la désinformation a exhorté les plus gros annonceurs sur Twitter (dont Coca-Cola, Google et Disney) à menacer Elon Musk de cesser toute publicité sur le réseau si jamais il « liquidait » la modération de contenus. General Motors a déjà annoncé suspendre temporairement ses dépenses sur la plateforme. D’après le Financial Times, le géant des cosmétiques l’Oréal aurait également pris cette décision. Une information démentie auprès de Reuters par un porte-parole de l’entreprise. Face à ces critiques, Elon Musk a annoncé vouloir former un conseil de modération des contenus. Il a aussi affirmé avoir discuté avec plusieurs ONG de défense des droits des minorités sur « comment Twitter continuera à lutter contre la haine et le harcèlement ». Et il n’y a pas que les annonceurs qui remettent en cause la plateforme. Certaines personnalités ont choisi de quitter définitivement Twitter depuis le rachat d’Elon Musk. C’est le cas de la compositrice Toni Braxton qui craint les dérives vers des discours de haine, de la créatrice de la série Grey’s anatomy Shonda Rhimes ou encore de la chanteuse Sara Bareilles. Un mouvement encore loin d’être significatif, mais qui montre tout de même la réticence d’une partie de la société aux projets d’Elon Musk pour l’oiseau bleu.
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