La Corée du Nord a lancé, vendredi 18 novembre, un missile balistique intercontinental (ICBM) qui est tombé au large du Japon, dernier épisode en date d’une série record de tirs de projectiles ces dernières semaines, alors que Séoul, Tokyo et Washington s’attendent à un essai nucléaire imminent de la part de Pyongyang. L’état-major sud-coréen a « détecté un missile balistique de longue portée présumé lancé vers 10H15 (01H15 GMT) depuis la zone de Sunan à Pyongyang en direction de la mer de l’Est. », a-t-il indiqué en se référant au nom coréen de la mer du Japon. Tokyo a précisé que le missile avait parcouru environ 1.000 km et que les forces japonaises n’avaient pas tenté de le détruire en vol. Le ministre nippon de la Défense, Yasukazu Hamada, a indiqué que le projectile avait atteint une altitude maximale de 6.000 km, et en a déduit qu’il s’agit d’un « missile balistique de classe ICBM, même si d’autres détails sont en cours d’analyse ». « Le missile balistique lancé par la Corée du Nord semble être tombé dans notre zone économique exclusive au large de Hokkaido, la grande île du nord de l’archipel nippon. », a déclaré pour sa part le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Les États-Unis craignent un essai nucléaire
Ce n’est pas la première fois qu’un projectile nord-coréen finit sa course dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise, c’est-à-dire l’espace maritime qui s’étend jusqu’à 200 milles marins (370 km) au-delà des côtes d’un Etat, entre les eaux territoriales et les eaux internationales. La Corée du Nord « répète les actes de provocation à une fréquence sans précédent. Nous réitérons avec force que c’est absolument inacceptable », a dénoncé M. Kishida. La Maison Blanche a quant à elle condamné « fortement » le tir, qui constitue selon elle « une violation éhontée de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et fait inutilement monter les tensions et risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région ». La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a rencontré conjointement, ce vendredi les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada en marge du sommet Asie-Pacifique à Bangkok. Objectif : « se consulter sur le récent lancement d’un missile balistique par la Corée ».
Une riposte « féroce »
Le 3 novembre, la Corée du Nord avait déjà lancé un ICBM mais ce tir avait apparemment échoué, selon Séoul et Tokyo. Le pays avait rompu en mars dernier un moratoire qu’il s’était auto-imposé en 2017 sur les lancements de ce type de missiles à longue portée. Plus tôt cette semaine, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères avait promis une riposte « féroce » au renforcement de l’alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington. Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manœuvres militaires conjointes face aux menaces de la Corée du Nord, laquelle voit dans ces exercices des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement du régime de Kim Jong Un. Au cours d’une rencontre mardi en marge du sommet du G20 à Bali, le président américain, Joe Biden, a demandé à son homologue chinois, Xi Jinping, d’intercéder auprès de la Corée du Nord pour qu’elle mette fin à l’escalade et renonce à effectuer un essai nucléaire, comme Washington et Séoul lui en prêtent l’intention.
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