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France : Emmanuel Macron veut « faire mieux » contre les violences faites aux femmes

Photo : Le président français, Emmanuel Macron


Le président français va visiter, en fin de semaine, une école de gendarmerie et le tribunal judiciaire, à Dijon, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes. « On peut toujours faire mieux. On a l’obligation de faire mieux ». C’est en ces termes que l’Élysée a décrit l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, face au « fléau des violences faites aux femmes » dont il a fait pour la seconde fois la grande cause de son quinquennat. Vendredi 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée internationale d’éradication des violences à l’encontre des femmes, le chef de l’État français se rend en Côte-d’Or pour un déplacement qui va durer toute la journée.

« Mise en situation »

Au programme : la visite d’une école de gendarmerie au sein de laquelle Emmanuel Macron assistera à la formation des élèves sur le sujet de la détection et l’accompagnement des victimes, lors d’une session de « mise en situation ». Il échangera avec les élèves, mais aussi avec un panel d’intervenants sociaux et de représentants d’associations qui viennent en aide aux victimes. Après un déjeuner avec les élus du département, Emmanuel Macron se rendra au tribunal judiciaire de Dijon pour rencontrer deux femmes victimes de violences conjugales qui ont accepté en toute confidentialité de lui livrer leurs témoignages et avec les acteurs du tribunal. « La lutte contre les violences conjugales est le premier pilier de cette grande cause matérialisée par le Grenelle des violences conjugales organisé en 2019 », a justifié l’Élysée.

« Le budget du 3919 en hausse de 400 % en six ans »

Sur place, le président en profitera pour vanter « tout ce qui a été fait » sur le sujet depuis son arrivée à l’Élysée, à commencer par la hausse du budget du numéro d’appel d’urgence 3919 « de 400 % entre 2017 et 2023, passant de 1,4 million d’euros à près de 6 millions », revendique son entourage qui compte environ « 90 000 appels depuis le 1er janvier 2022 ». Des hausses toujours considérées comme insuffisantes par les associations féministes qui réclament en tout 2 milliards d’euros par an pour en finir avec les violences contre les femmes et 15 000 places d’hébergement supplémentaires par an. Alors que le nombre de féminicides ne recule pas, voire augmente (118 en novembre 2022 selon le collectif Nous Toutes et 122 sur toute l’année 2021 selon le ministère de l’Intérieur) le président sait qu’il est attendu au tournant sur ce sujet majeur pour les françaises et français. Le fait que les signalements contre les violences faites aux femmes augmentent (+ 33% en 2021) serait même considéré comme « positif » par les services présidentiels, qui y voient la preuve que les femmes n’ont plus peur d’aller dans les commissariats et que la parole s’est bel et bien libérée.

L’augmentation des signalements jugée « positive »

À l’Élysée on met en avant un accueil dans les commissariats « largement amélioré », questionnaire de satisfaction des victimes à l’appui, et « 160 000 policiers et gendarmes formés, ainsi que 100 % des élèves policiers, gendarmes et magistrats ». Même si le hashtag #Doublepeine rappelle régulièrement les lacunes qu’il reste à combler en la matière pour que l’ensemble des personnels soient formés. « Malgré des efforts sans précédent, il reste encore à faire », concède-t-on, en comparant le vaste travail pour arrêter des siècles de violences à l’encontre des femmes à celui qui a été fait avec la sécurité routière : « on a mis des décennies à réduire considérablement les chiffres des morts sur les routes », fait-on valoir.

Prix aux hommes politiques

Le déplacement complet et d’une journée entière du président Macron démontre tout de même sa volonté de s’impliquer davantage sur cette question, alors qu’il avait simplement rendu visite à des startupeuses lors d’un 8 mars du précédent quinquennat, à titre d’exemple. Vendredi soir, une soirée intitulée « Ça va bien se passer » (des mots du ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin face à Apolline de Malherbe en février dernier jugés sexistes) viendra peut-être atténuer un peu la teneur ce déplacement. Les organisatrices, dont l’observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique ou le média féministe La Déferlante ont prévu de remettre des prix aux hommes politiques. Il est possible que Damien Abad ou Gérald Darmanin fasse partie des nommés…

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