Photo : Le lieu du drame
Plusieurs coups de feu ont été tirés en pleine rue dans le 10e arrondissement de Paris, peu avant midi, ce vendredi 23 décembre. Trois personnes sont mortes après avoir été touchées par ces tirs, a indiqué le Parquet de Paris dans un premier bilan provisoire peu avant 13 heures. Quatre autres personnes ont été blessées, dont deux se trouvent en urgence absolue. Les faits se sont déroulés dans la rue d’Enghien, à proximité du métro Strasbourg-Saint Denis et Château d’eau, au niveau d’un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant et animé et notamment prisé de la communauté kurde. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place, a rapidement annoncé le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire.
Deux des personnes tuées l’ont été devant le centre culturel kurde de la rue d’Enghien, et la troisième à l’intérieur d’un restaurant voisin. « Une des personnes blessées lutte pour la vie au moment où nous parlons. », a souligné Gérald Darmanin lors de sa venue sur les lieux de la fusillade, aux alentours de 16 heures. Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a dénoncé sur Twitter « une odieuse attaque au cœur de Paris » dont « les Kurdes de France ont été la cible », félicitant au passage les forces de l’ordre « pour leur courage et leur sang-froid ».
Tireur connu pour deux tentatives d’homicide
Le tireur présumé est de nationalité française, connu pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021, a indiqué une source policière. Il est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a-t-on précisé de même source. « Le meurtrier, lui-même (blessé et) en urgence relative, a été conduit à l’hôpital. », a affirmé sur place la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard. « Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées » et « les investigations ont été pour l’heure confiées au 2e district de la police judiciaire (DPJ) », a précisé le Parquet. « Un suspect, un homme âgé d’entre 60 et 70 ans a été interpellé et placé en garde à vue », a-t-il ajouté, précisant que « son identité (était) en cours de fiabilisation ». Sur place, lors de sa conférence de presse tenue après 16 heures, Gérald Darmanin a également annoncé que le suspect avait « manifestement agi seul » et qu’il serait auditionné dans les heures à venir. « Le suspect était tireur dans un club de sport, il avait déclaré de nombreuses armes. », a aussi révélé le ministre français de l’Intérieur. Vendredi soir, une perquisition était en cours au domicile du suspect de la fusillade, dans un immeuble du 2e arrondissement de la capitale.
Motivations pour l’instant inconnues
L’homme interpellé, « de type caucasien », « serait âgé d’une soixantaine d’années », a déclaré un policier à l’AFP. « L’auteur est interpellé avec son arme, le danger est écarté, ses motivations sont pour l’instant inconnues », a précisé la même source. Une intervention d’une « quinzaine de minute » selon Gérald Darmanin qui a une nouvelle fois remercié les forces de l’ordre pour leur rapidité. Prudent, le ministre français de l’Intérieur a ajouté que le tireur a « voulu manifestement s’en prendre à des étrangers », mais on ignore s’il visait « spécifiquement les Kurdes ». « Il n’est pas certain que cette personne ait eu un engagement politique quel qu’il soit, même si manifestement ses motivations étaient une attaque contre les étrangers caractérisés », a encore dit le ministre sur place, précisant qu’il ne pouvait dire à ce stade que l’homme était connu pour des faits d’ultra-droite. « On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés », a témoigné le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris se situant dans la même rue.
Des gens en panique
Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue, « il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : s’il est là, il est là, avancez en désignant un salon de coiffure ». « J’ai vu des policiers rentrer dans le salon où j’ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang », a-t-il ajouté décrivant des « gens sous le choc et en panique ». Au croisement de la rue d’Enghien et de la rue d’Hauteville, peu après 13 heures, des brancards étaient amenés dans le calme vers la scène de la fusillade et un périmètre de sécurité était mis en place par la police.
Avant de se rendre sur place, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait fait part de toutes ses pensées pour les victimes et leurs proches. La maire de la capitale française, Anne Hidalgo en a fait de même.
La Première ministre française Élisabeth Borne a également tenu à adresser dans l’après-midi son « plein soutien aux victimes de la fusillade », saluant au passage le travail de la police et des pompiers contre un « cet acte odieux » commis dans la capitale.
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