Photo : Une manifestation
Une trêve de Noël de courte durée. Suite à un premier mouvement de grève largement suivi au début du mois de décembre, la colère des médecins libéraux ne retombe pas et ils s’apprêtent même à cesser de travail dès ce jour, au lendemain du week-end de Noël. À en croire le collectif « Médecins pour demain », déjà à l’initiative du mouvement de grève observé les jeudi 1er et vendredi 2 décembre, une opération similaire va voir le jour, ce lundi 26 décembre, en France, et pour une semaine au moins, en raison de la dégradation de leurs conditions de travail, à laquelle vient s’ajouter la politique menée par le gouvernement d’Élisabeth Borne, concernant l’accès aux soins. « Deux jours de grève n’ont pas suffi à prouver que la France entière a besoin de nous, les médecins de ville ! On s’en doutait… mais nous ne nous arrêterons pas là cette fois. », indique le communiqué partagé par le collectif « Médecins pour demain », sur Instagram depuis le samedi 17 décembre.
Il faut donc lever le niveau. « Pour nous faire entendre, rejoignez-nous, chers confrères, dans la grève dure qui débute le 26 décembre 2022, pour une semaine avec reconduction possible. », annonce le collectif rassemblant plus de 15.000 médecins sur sa page Facebook.
« C’est l’ultime cri d’alarme des médecins libéraux devant l’effondrement du système de sante dans sa globalité », a déclaré Noëlle Cariclet, ce lundi sur franceinfo. Porte-parole de « Médecins pour demain », cette psychiatre francilienne a déploré que les praticiens soient « contraints de fermer leurs cabinets pour se faire entendre ».
« Aucune reconnaissance ni revalorisation »
Derrière la colère de ces médecins libéraux, dont près de 70 % avaient suivi le premier mouvement de grève en début de mois, se cachent des revendications concernant une « charge de travail toujours plus importante », à laquelle vient s’ajouter « beaucoup d’administratif inutile ». « Ce n’est pas à nous de subir les erreurs de gestion de nos politiques en nous faisant exploiter et traîner dans la boue encore et encore ! Avant d’être médecins, nous sommes avant tout des êtres humains. Et on s’étonne que les médecins libéraux soient en voie de disparition … », peut-on également lire dans le communiqué de Médecins pour demain. « Des années que nous donnons tout sans jamais aucune reconnaissance ni revalorisation tarifaire des consultations », regrette encore le collectif de médecins français qui milite pour la revalorisation du tarif de consultation de 25 euros à 50 euros.
La sécurité sociale
Et comme le souligne Le Parisien, les revendications des médecins libéraux concernent également la facturation des rendez-vous non honorés ainsi que le manque cruel de moyens dans les déserts médicaux, sans oublier l’instauration d’une quatrième année d’internat en médecine générale, validée lors du vote du récent projet de loi de financement de la sécurité sociale. Une accumulation insoutenable qui devrait donc se traduire par une fermeture des cabinets de généralistes dès ce lundi, les médecins libéraux ne pouvant techniquement pas faire grève. Reste désormais à savoir si le mouvement sera globalement suivi au moment où une triple épidémie hivernale de Covid-19, de bronchiolite et de grippe pèse de tout son poids sur des services d’urgences déjà saturés.
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