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Séisme en Turquie : Tenant la main de sa fille morte, cette photo, d’un père de famille, bouleversante, exprime la violence du drame

Photo : Mesut Hancer, tenant la main de sa fille Imak, morte, au milieu des décombres de leur maison, à Kahramanmaras, mardi 7 février


Le mardi 7 février, le photographe de l’Agence France Presse (AFP), Adem Altan, a capturé la détresse d’un père de famille tenant la main de sa fille morte dans les décombres de leur maison, à Kahramanmaras. L’adolescente a été tuée dans le séisme qui a fait plus de 17.000 victimes en Turquie et en Syrie début de la semaine. C’est devenu l’une des images emblématiques et ô combien révélatrices de la violence du drame qu’a été le séisme du 6 février. Ce jour-là, un tremblement de terre suivi de plusieurs répliques a causé la mort d’au moins 17.500 personnes en Turquie et en Syrie. Une tragédie dont la puissance a été capturée par le confrère de l’AFP. Photographe depuis quarante ans, dont quinze passés à l’AFP, Adem Altan travaillait devant un immeuble effondré de Kahramanmaras, à l’épicentre du séisme qui a fait plus de 14.000 morts rien qu’en Turquie, lorsqu’il a aperçu l’homme assis dans les décombres. Aucune équipe de secours n’étant encore arrivée sur place mardi, au lendemain du désastre, les habitants tentaient eux-mêmes de dégager les ruines pour sauver leurs proches. L’homme en veste orange restait immobile au milieu du tumulte, insensible à la pluie et au froid.

« Une douleur insupportable »

Adem Altan s’est alors rendu compte que l’homme, à 60 mètres de lui, tenait une main dans la sienne. Il a commencé à « shooter » la scène : le père tenant la main de son enfant morte sans la lâcher, dans les décombres et la dévastation. Pendant qu’il prenait les photos, l’homme le suivait des yeux.

« Prends des photos de mon enfant. », a-t-il murmuré en direction d’Adem, la voix cassée et tremblante. Il a laissé un instant la main qu’il ne voulait quitter pour montrer au photographe l’endroit où gisait sa fille de 15 ans. Avant de la reprendre aussitôt. « J’étais tellement touché à ce moment-là. J’avais les larmes aux yeux. Je me disais sans cesse, ’Mon Dieu, c’est une douleur insupportable’. », raconte le photographe. Adem lui a demandé alors son nom, ainsi que le nom de son enfant. « Ma fille, Irmak. », a répondu le père, Mesut Hancer.

Une image partagée à travers le monde

« Il parlait difficilement, à voix très basse. C’était difficile de lui poser davantage de questions alors que les habitants, autour, demandaient aux gens de rester silencieux pour pouvoir entendre les voix des survivants éventuels coincés sous les décombres. », raconte le photographe. À ce moment-là, il a tout de suite pensé que l’image résumait la douleur des victimes du séisme. Sans imaginer l’impact qu’elle aurait. Reprise en une par la presse du monde entier, à l’image de la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, elle est aussi devenue virale sur les réseaux sociaux, partagée des centaines de milliers de fois par des internautes bouleversés.

Adem Altan a reçu des milliers de messages du monde entier exprimant leur solidarité et leur émotion face au chagrin de ce père orphelin. « Je pense que c’est une photo qui restera gravée dans les mémoires. Beaucoup m’ont dit qu’ils n’oublieront jamais cette image. », confie-t-il. Lui non plus.

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