Photo : Le ministre chinois des Affaires Étrangères, Qin Gang, à Pékin, le 21 février (GREG BAKER / AFP)
La Chine, avocate de la paix ou soutien déguisé du Kremlin ? La réponse n’est pas à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo. Mais Pékin se dit « très inquiète » vis-à-vis de la guerre en Ukraine, qui « s’intensifie et devient même hors de contrôle », la diplomatie chinoise a appelé, ce mardi 21 février, à « promouvoir le dialogue » entre les belligérants. « Voilà près d’un an maintenant que la crise en Ukraine a connu une escalade générale. », a déploré, hier, mardi, le ministre chinois des Affaires Étrangères, Qin Gang, lors d’une conférence à Pékin. « La Chine est très inquiète de ce conflit qui s’intensifie et devient même hors de contrôle. », a-t-il souligné devant plusieurs dizaines d’ambassadeurs et diplomates étrangers. Le conflit constitue un dossier délicat pour Pékin, qui entretient de forts liens diplomatiques et économiques depuis plusieurs années avec Moscou, consolidés par l’intérêt commun de faire contrepoids à Washington.
Aux yeux de la Chine, les livraisons d’armes à l’Ukraine par les Occidentaux est une manière de « jeter l’huile sur le feu ». « Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l’huile sur le feu et de cesser de rejeter la faute sur la Chine. », a souligné Qin Gang, en référence notamment aux appels occidentaux lancés à Pékin afin de mettre la pression sur Moscou. « Nous continuerons à promouvoir les pourparlers de paix (…) et à travailler avec la communauté internationale afin de promouvoir le dialogue et la consultation, répondre aux préoccupations de toutes les parties et rechercher la sécurité commune. », déclare le chef de la diplomatie chinoise. Qin Gang a également rejeté tout parallèle entre l’Ukraine et Taïwan, île que la République populaire de Chine entend attacher au reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Il convient de « cesser de faire du tapage en criant “Aujourd’hui l’Ukraine, demain Taïwan”. », a souligné le ministre chinois des Affaires Étrangères.
L’autorité chinoise n’a pas hésité à répliquer aux inquiétudes sur une potentielle invasion militaire chinoise du territoire insulaire de 23 millions d’habitants. « Les pressions et les tentatives pour contenir la Chine, venant de l’extérieur, sont de plus en plus fortes et constituent une menace sérieuse pour la souveraineté et la sécurité de la Chine. », a déclaré Qin Gang. « La Chine s’est toujours engagée sur la voie du développement pacifique. Elle n’a jamais pris l’initiative d’un conflit ou d’une guerre, ni envahi un centimètre de terrain d’un autre pays. », complète-t-il. Sur l’Ukraine, Pékin a affirmé la semaine dernière vouloir rendre publique prochainement une proposition pour trouver « une solution politique » à la guerre. Le patron de la diplomatie chinoise, Wang Yi, est lui attendu mardi en Russie, dernière étape d’une tournée européenne qui l’a déjà mené en France, en Italie, en Hongrie et en Allemagne. Le Kremlin a déclaré, lundi 20 février, qu’il pourrait rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, au cours de sa visite, selon l’agence de presse russe Tass.
La Chine dément vouloir livrer des armes à Moscou
La pression occidentale s’accroît sur la Chine, qui n’a jamais appuyé ni critiqué publiquement l’offensive russe, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales. À quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe le vendredi 24 février prochain, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a dit craindre que la Chine envisage de fournir des armes à la Russie, des allégations démenties par Pékin. « La fourniture d’un soutien létal à la Russie pour aider à sa guerre d’agression en Ukraine aurait de réelles conséquences sur nos relations avec la Chine. », a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui estimé qu’une éventuelle livraison d’armes par la Chine à la Russie constituerait une « ligne rouge » pour l’Union Européenne (UE). Un porte-parole du ministère chinois des Affaires Étrangères, Wang Wenbin, a démenti lundi les allégations américaines, accusant Washington de « diffuser de fausses informations ». « Ce sont les États-Unis et non la Chine qui envoient constamment des armes sur le champ de bataille. », a-t-il ajouté.
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