C’est une hécatombe qui n’en finit pas. Des dizaines de carcasses de dauphins ont été retrouvées sur les plages du littoral Atlantique depuis samedi 11 mars. Un nouvel échouage « massif » que les associations de défense de l’environnement attribuent aux conditions météorologiques et à une « pression de pêche très forte ». « Une quinzaine de ces cétacés se sont échoués le weekend dernier sur une plage de l’Île-de-Ré. », a déclaré, lundi 13 mars, le président de l’association Ré Nature Environnement et vice-président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Dominique Chevillon. Depuis, l’observatoire Pelagis, qui recense les échouages de cétacés sur la façade Atlantique depuis 1970, a avancé mercredi 15 mars le chiffre de « 350 échouages ».
Les causes du phénomène
« Les départements les plus touchés sont la Charente-Maritime (35%), les Landes (30%), la Vendée (15%) et la Gironde (10%). », précise Pelagis dans sa dernière communication en date, ajoutant que « des échouages sont également signalés dans le Sud de la Bretagne ». Et de préciser les causes du phénomène : « Le week-end du 11 au 12 mars, avec le changement de direction des vents dominants favorisant la dérive vers la côte, a connu un nombre d’échouages de cétacés sur nos côtes sans précédent ». « Les dents cassées sur ce rostre, c’est sans doute une blessure d’origine humaine. », estime en outre Jean-Roch Meslin, correspondant du Réseau national échouages sur l’île-de-Ré, tout en examinant une femelle échouée. Des traces qui accréditent la thèse de la responsabilité des pêcheurs. D’autant que certaines carcasses présentaient des plaies béantes ou des traces sur les nageoires.
400 échouages durant l’hiver
La majorité des échouages interviennent ordinairement en février et mars, période où les dauphins se rapprochent des côtes pour trouver leur nourriture et ont donc le plus d’interactions avec les pêcheurs, selon ces associations. « Mais cette année, dès l’hiver, quelque 400 petits cétacés ont déjà été retrouvés échoués sur les côtes Atlantique, sur une période allant du 1er décembre 2022 au 15 février dernier », rappelle Pelagis. À l’époque, la plupart (90%) étaient des dauphins communs, une espèce protégée, et une « grande majorité » présentaient « des traces de capture dans un engin de pêche ». Face aux ONG et aux scientifiques qui réclament une interruption temporaire de la pêche, le gouvernement a privilégié jusqu’ici des mesures de documentation du phénomène et des solutions techniques, comme des caméras embarquées ou des répulsifs sur les bateaux. Et les cadavres continuent de s’entasser sur plages de la façade Atlantique.
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