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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine et une autre personne visés par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale

Photo : Le président russe, Vladimir Poutine, lors d’un discours pour le 1160e anniversaire de l’État russe, à Veliky Novgorod, le 21 septembre 2022


Alors que le président russe, Vladimir Poutine, vient tout juste d’annoncer une rencontre au sommet avec son homologue chinois, Xi Jinping, il est désormais visé par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (CPI), émit ce vendredi 17 mars, pour des faits en lien avec la guerre en Ukraine. Pour leurs responsabilités dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe, « la Chambre préliminaire II de la Cour Pénale Internationale a émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie. », a fait savoir la CPI dans un communiqué.

Poutine responsable de déportation

Sans surprise, le Kremlin a rapidement dénoncé cette annonce. « Les décisions de la Cour pénale internationale sont dénuées de sens pour notre pays, y compris d’un point de vue juridique, car Moscou n’a aucune obligation envers elle. », a écrit sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, sans faire référence nommément à Vladimir Poutine dans son message. Pourtant, les accusations de la Cour contre le chef du Kremlin sont loin d’être anodines. Le chef du Kremlin « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie ». Et la CPI ajoute que les « crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », date du début de l’« opération militaire spéciale » de l’armée russe en Ukraine. La Cour estime à ce titre qu’il existe « des motifs raisonnables de croire que Vladimir Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».

« Ainsi, Moscou ne coopère pas avec la Cour. »

Maria Zakharova

La Russie « n’est pas partie prenante du statut de Rome de la Cour Pénale Internationale et n’a aucune obligation en vertu de celui-ci »« Ainsi, Moscou ne coopère pas avec la Cour. », a souligné Maria Zakharova. La Russie a toujours nié les allégations de crimes de guerre depuis son invasion de l’Ukraine, il y a maintenant 387 jours. D’autant plus que des experts admettent qu’il est peu probable que la Russie accepte de remettre des suspects à la CPI, et encore moins son président en fonction. Également visée par la CPI, Maria Lvova-Belova n’a pas manqué d’ironie pour réagir à la nouvelle : « C’est sympa que la communauté internationale ait estimé notre travail pour aider les enfants de notre pays, et qu’on ne les laisse pas dans des zones d’opérations militaires et qu’on les sorte (…) Il y a eu des sanctions de tous les pays (…) Mais on va continuer le travail ».

« La Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer où ce papier doit être utilisé. »

Dmitry Medvedev

Première réaction d’un haut responsable politique en Russie ? Celle de l’ex-président Dmitry Medvedev, qui s’est permis de comparer le mandat d’arrêt de la CPI visant Vladimir Poutine à du papier toilette. « La Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer où ce papier doit être utilisé. », a-t-il écrit sur Twitter en anglais, terminant son message par un émoticone de papier toilette.

De l’autre côté de la frontière, le parquet ukrainien s’est félicité de cette décision « historique » de la Cour Pénale Internationale. La présidence d’Ukraine s’est même permis de réagir en annonçant que ce mandat d’arrêt n’était qu’un premier pas avant d’autres sanctions. « Ce n’est que le début. », s’est ainsi félicité le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, sur Telegram. Le Royaume-Uni a quant à lui « salué » la décision de la CPI, alors que le Vice-président de la Commission Européenne, Josep Borrell, a évoqué une « décision importante ». Dès lundi 13 mars, le New York Times avait rapporté que la CPI s’apprêtait à lancer des poursuites contre des personnalités russes pour le transfert d’enfants vers la Russie et pour des frappes délibérées sur des infrastructures civiles en Ukraine. Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire ». La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe.

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