Photo : Le président de la Cour d’Appel de Cotonou, Justin Sèyivi Gbènamèto et ses assesseurs à l’audience solennelle, à Cotonou, ce lundi 9 octobre
La rentrée judiciaire 2023-2024 est effective à la Cour d’Appel de Cotonou, ce jour. Elle a été effectuée, ce lundi 9 octobre, à travers une audience solennelle sous le signe d’une interpellation consciente des acteurs de l’appareil judiciaire béninois. « Quel leadership pour une gestion efficiente de nos juridictions ? ». Cet thème a été développé sous l’oeil du professionnel de droit, à qui le président Patrice Talon a confié la garde des Sceaux, Me Yvon Détchénou. Le ministre de la Justice et de la Législation a religieusement suivi l’audience solennelle présidée par le président de la Cour d’Appel de Cotonou. « Le leadership est un processus consistant à inspirer et conduire des individus, ou une institution à accomplir des objectifs communs. La justice ne doit plus être considérée comme un service à rendre mais un devoir qui s’impose. », a lancé Justin Sèyivi Gbènamèto aux responsables judiciaires des tribunaux sous tutelle de la juridiction qu’il dirige depuis le 9 octobre 2020.
Il faut noter que la rentrée judiciaire offre un moment idéal aux acteurs judiciaires d’échange sur les questions de la bonne santé de la justice béninoise. Elle leur permet de passer en revue le bilan des activités menées au cours de l’année précédente avec des projections sur comment réussir les devoirs de la nouvelle année judiciaire. C’est dans ce registre que des observations ont été apportées à l’image de celles du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Bénin, Me Angelo Hounkpatin, soulignant que le thème de ladite rentrée judiciaire est évocateur. Selon le professionnel de droit, « quel leadership pour une gestion efficiente de nos juridictions ? » rappelle combien l’état de fonctionnement de l’appareil judiciaire pose question. « La grandeur du leader se lit d’abord dans son caractère, viennent ensuite la clarté et la probité de l’organisation. Le domaine judiciaire ne saurait faire exception à cette constance. », a relevé Me Angelo Hounkpatin.
Le rapprochement de la justice aux justiciables
Soutenant que le rôle de la qualité du leadership dans le succès de toute organisation n’est plus à démontrer, l’homme en toge noire n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa joie à l’égard de la juridiction auteur du thème. « Le barreau se réjouit que cette préoccupation d’efficience soit partagée par la Cour d’appel de Cotonou. », a partagé le N•1 du Barreau du Bénin. Dans un panel sur l’état des lieux des juridictions et les attentes des justiciables, présenté par le 2ème Substitut du Procureur Général près la Cour d’Appel de Cotonou, des réquisitions ont été notées. « Avec différents leaderships, beaucoup de progrès ont été accomplis depuis les états généraux de la justice de 1996. », a fait savoir Pape Yèhouénou. Le rapprochement de la justice aux justiciables avec la construction et mise en service des Cours d’Appel d’Abomey et de Parakou ; des Tribunaux de Première Instance (TPI) d’Allada, Comè et de Malanville etc ; le recrutement et la formation de plusieurs promotions de magistrats, de greffiers et de personnels administratifs et judiciaires ; l’équipement continu des juridictions en matériels informatiques et la construction de nouveaux centres pénitentiaires et des bureaux de relations avec les usagers… sont entre autres progrès significatifs.
À la question des attentes des justiciables, le magistrat a fait observer que « les concitoyens continuent de douter à tort ou à raison de l’impartialité de la justice et espèrent une justice capable de répondre promptement à leur attentes et à leurs soifs de justice ». Pour répondre à cette observation le juge souhaite que les différents acteurs de la justice prennent « un nouvel engagement » à travers « un leadership susceptible » de combler les attentes. Ces différentes interventions ont enrichi les moments forts de l’audience solennelle placée sous l’autorité du premier président de la Cour d’Appel de Cotonou. Le plus marquant de ces moments est celui du lancement de la rentrée judiciaire 2023-2024, par l’homme que le chef de l’État a fait venir sur le piédestal de la Cour d’Appel de Cotonou. Depuis trois ans jour pour jour, sa juridiction a rendu au cours de l’année 2022-2023 au total 1930 décisions.
À en croire le premier sage de la Cour d’Appel de Cotonou, malgré les efforts fournis par le l’exécutif, afin de permettre à la justice de retrouver ses lettres de noblesse, ça peine à décoller, et la justice fait toujours l’objet de critiques. « Il y a de critiques à cause de la lenteur des procédures, de l’insuffisance du personnel magistrat, des renvois pour la cour ou pour le tribunal, du coût parfois élevé de certaines prestations. », a confié Justin Sèyivi Gbènamèto. « Les problèmes de la justice au Bénin aujourd’hui ne sont plus une question de texte ou de manque de moyens même si on n’en a pas assez. », déclare-t-il. Il n’est pas allé par le dos de la cuillère pour inviter le gouvernement de la Rupture à appuyer les juridictions avec des ressources physiques, techniques par la construction des infrastructures (salles d’audience, bureaux etc), la dotation suffisante en moyens financiers et matériels et enfin la formation du personnel des juridictions au management et des magistrats, acteurs stratégiques du système, au leadership de transformation. Toute chose qui, à la réalisation, guidera la justice sur le droit chemin de son Nouveau Départ et le « Bénin Révélé » sera une réalité dans ce secteur important du développement durable du pays.
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