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France : Gabriel Attal Premier ministre gay, « un symbole » à ne pas « taire », mais…

Photo : Le Premier ministre français, Gabriel Attal, lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne, à Matignon, ce mardi 9 janvier (Ludovic Marina / AFP)


Un Premier, des premières. Plus jeune Premier ministre jamais nommé à Matignon dans l’histoire politique française, Gabriel Attal, qui remplace désormais Élisabeth Borne, est aussi la première personnalité ouvertement LGBTI+ à accéder à de telles fonctions. Un symbole avec ses limites, comme l’explique Joël Deumier, co-président de SOS Homophobie.

À la question de savoir si c’était important pour la première fois qu’une personnalité ouvertement LGBTI+ est nommée à Matignon ? La réponse est sans équivoque.

Joël Deumier : La nomination d’un homme jeune et publiquement gay à des fonctions de premier rang est un événement important parce qu’il n’y a pas si longtemps, cette nomination n’aurait pas été possible. Il faut saluer la symbolique, mais il ne faut pas s’y arrêter au symbole, parce que c’est presque là où tout commence. Si cela ne s’accompagne pas de politiques publiques fortes contre les LGBTIphobies, cela restera lettre morte. Il reste de nombreux droits à conquérir, la PMA pour les personnes trans, l’interdiction des mutilations contre les personnes intersexes ou encore la GPA éthique. Ces sujets de fond doivent être traités et entraîner des actions concrètes. Gabriel Attal ne s’est pas particulièrement illustré sur les politiques liés à l’égalité des droits des personnes LGBT. À propos de son homosexualité, il estimait qu’on peut « l’assumer, sans la revendiquer »… C’est pour ça que ce qui est important pour nous, c’est ce qui sera mis en œuvre. Nous voulons qu’il prenne à bras-le-corps la lutte contre les LGBTIphobies, comme il a pu se mobiliser sur le harcèlement scolaire. Et même s’il n’a pas été aussi visible et vocal que d’autres pour parler des LGBTIphobies, il a eu néanmoins une parole publique sur le harcèlement scolaire homophobe qu’il a subi. Pour le reste, c’est tardif. Il ne faut pas essentialiser ce symbole, ce n’est pas un gage de politique ambitieuse sur les questions LGBTI.

Il faut rappeler que le remaniement devrait se poursuivre, mais le gouvernement français a compté et compte des ministres qui se sont opposés au mariage pour tous, comme Gérald Darmanin« Oui, même si Gérald Darmanin est revenu sur ses propos. Cela montre que ce qui est important, c’est ce que ce gouvernement est prêt à faire, au-delà des symboles. », souligne Joël Deumier. Que pense-t-il de nombreuses réactions qui s’offusquent de la mention de l’orientation sexuelle du nouveau Premier ministre français ?

Joël Deumier : Elles ne sont pas justifiées. C’est important, dans une société où les LGBTIphobies sont des réalités toujours violentes. Ce n’est pas anodin. Mais ça a toujours été la stratégie des conservateurs et des réactionnaires de renvoyer ça au privé. Taire le fait qu’il est homosexuel, c’est une erreur, c’est passer à côté de ce que nous vivons, de l’importance que ça a aussi en de visibilité symbolique. Que ce soit en politique ou dans les entreprises, les personnes LGBTI n’ont pas toujours accès aux mêmes responsabilités. Or, là, ça envoie le message que c’est possible, qu’on peut être une jeune personne LGBTI et aspirer à accéder à des fonctions de premier rang. Ne pas parler de ça, c’est ne pas parler de l’évolution de la société, qui doit aller encore vers plus d’égalité des droits. 

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