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Équateur : Des hommes armés débarquent à la télé en direct et prennent en otage des journalistes

Photo : Les hommes armés sur le plateau de la télévision 


Les images font froid dans le dos. Des hommes armés ont fait irruption, ce mardi 9 janvier, dans l’après-midi sur le plateau d’une télévision publique (TC) à Guayaquil, dans le Sud-Ouest de l’Équateur, prenant en otage des journalistes et d’autres employés, selon les images diffusées en direct. « Ne tirez pas, s’il vous plaît, ne tirez pas ! », crie une femme au milieu des coups de feu, tandis que les assaillants, munis de pistolets, fusils à pompe et certains de grenades artisanales, frappent et forcent les personnes terrorisées à se mettre au sol. L’un d’entre eux est encagoulé, d’autres portent capuches et casquettes. D’autres encore ont le visage à découvert ou se filment avec leur téléphone portable.

« Ils sont entrés pour nous tuer »

Sur les images plusieurs d’entre eux font avec les doigts des deux mains les habituels signes de reconnaissance des bandes criminelles liées au narcotrafic qui font régner la terreur en Équateur. « Ils sont entrés pour nous tuer, mon Dieu protégez-nous. », a envoyé à un correspondant de l’AFP, dans un message WhatsApp, l’un des journalistes captifs. Des plaintes sont audibles en bruit de fond. Au milieu des coups de feu, la diffusion de ces images surréalistes se poursuit en direct pendant de longues minutes, malgré l’extinction des lumières sur le plateau et la caméra qui se fige. Jusqu’à apparemment l’intervention de la police aux cris de « Police, police ». « Les unités de la police nationale (…) ont été alertées de cet acte criminel et sont déjà sur les lieux. », a déclaré la police dans un message à la presse. Personne n’a semble-t-il été tué ou blessé dans le raid, et au moins une dizaine des assaillants ont été interpellés, a constaté l’AFP.

« Conflit armé interne »

Le président de l’Équateur Daniel Noboa a déclaré son pays en état de « conflit armé interne » et ordonné la « neutralisation » des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, selon un décret rendu public. Dans la soirée, le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture provisoire de toutes les écoles du pays. « La lutte contre les gangs a déjà fait 10 morts dont deux policiers. », a indiqué le président en fin de journée mardi. Cette prise d’otage intervient alors que l’état d’urgence a été déclaré après l’évasion dimanche de Fito, chef du principal gang criminel du pays. Fito, de son vrai nom Adolfo Macias purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de prison pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre. Cette évasion a été suivie de plusieurs mutineries et prises en otage de gardiens dans diverses prisons, le tout relayé par d’effrayantes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant les captifs menacés par les couteaux de détenus masqués. Mardi, de nouvelles vidéos sont apparues, montrant cette fois l’exécution d’au moins deux gardiens, par arme à feu et pendaison. Dans un communiqué, l’administration pénitentiaire (SNAI) a fait état de 139 de ses personnels actuellement toujours retenus en otage dans cinq prisons du pays. Le SNAI n’a pas commenté les vidéos d’exécution.

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