Pipeline Niger – Bénin : Niamey maintient la fermeture des frontières et Porto-Novo bouche hermétiquement le tuyau à Cotonou

Photo : Le président béninois, Patrice Talon, et le président de la transition nigérienne, le général Abdourahmane Tiani

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Le Bénin et le Niger entretiennent une bonne relation jusqu’à l’avènement du pouvoir militaire au Niger en 2023. Depuis lors, les sanctions de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) auquel appartient le Bénin, contre le Niger ont créé un contexte de relation tendue entre les deux pays voisins. Les sanctions liées à la fermeture des frontières des pays limitrophes du Niger ont été levées et Porto-Novo a respecté la décision communautaire en ouvrant ses frontières. Mais Niamey a maintenu les siennes fermées. Il faut rappeler que le Niger ne fait plus partie des pays membres de la CEDEAO. Avec les deux autres pays qui ont également quitté l’organisation sous-régionale, à savoir le Burkina-Faso et le Mali, ils ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans une coopération préalable sur l’exploitation du pétrole nigérien via Cotonou dans le cadre du projet Pipeline Niger – Bénin, le président béninois a donné de la voix. Patrice Talon souhaite « la réouverture des frontières nigériennes restées fermées avec le Bénin avant toute exploitation du pétrole nigérien via Cotonou ». Bonjour l’opinion de chaque béninois.

Cette décision dénote « une approche diplomatique astucieuse axée sur les intérêts économiques du Bénin »

Ce souhait du locataire du Palais de La Marina fait couler beaucoup d’encre à Niamey comme à Porto-Novo ou encore ailleurs sur le continent et dans le monde mais aussi sur le toit. Pour les compatriotes de Patrice Talon, cette décision dénote « une approche diplomatique astucieuse axée sur les intérêts économiques du Bénin ». « Une application du principe de la réciprocité. Les autorités nigériennes ne doivent pas tirer des avantages de notre état alors que nous subissons une sanction (fermeture des frontières) venant d’eux. La diplomatie de nos 2 pays frères devra jouer son rôle. », constate un internaute béninois. « C’est une décision tout à fait logique et réfléchie. Nous ne pouvons pas avoir une coopération à sens unique, d’État à État. Ça n’aurait  aucun sens que le Bénin serve de transi du pétrole nigérien alors que le gouvernement Nigérien à couper toute relation bilatérale. », ajoute un autre. « Une décision pleine de maturité. Le Bénin est un pays souverain soit il commerce avec nous en ouvrant la frontière soit il transporte son pétrole dans les bidons. », partage un citoyen béninois. Il est clair que tant que le Niger maintiendra ses frontières fermées, le Bénin va toujours regarder le tuyau du pétrole hermétiquement bouché.