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Hongrie – Russie : Cette visite de Viktor Orban, président du Conseil de l’UE, à Vladimir Poutine, déclenche un tollé parmi les dirigeants européens

Photo : Le président russe, Vladimir Poutine (D), rencontre le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, au Kremlin, à Moscou, ce vendredi 5 juillet (Valéry Sharifulin / AFP)


Une visite qui suscite l’indignation. Le président hongrois, Viktor Orban, s’est rendu, ce vendredi 5 juillet, à Moscou, pour échanger avec le dirigeant russe, Vladimir Poutine. Les deux hommes d’État ont annoncé que la guerre en Ukraine serait au cœur de leurs discussions. Cette déclaration a hérissé une partie des dirigeants européens, car elle intervient au moment où la Hongrie a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne et va à l’encontre de la position officielle des 27 États de couper les ponts avec Moscou. À l’arrivée du président hongrois en Russie, Vladimir Poutine a déclaré : « Je comprends que cette fois-ci, vous êtes venu non seulement en tant que partenaire de longue date, mais aussi en tant que président du Conseil de l’UE »

« Je m’attends à ce que vous me fassiez part de votre position (sur l’Ukraine) et de celle des partenaires européens » 

Vladimir Poutine

L’homme du Kremlin a également ajouté : « je m’attends à ce que vous me fassiez part de votre position (sur l’Ukraine) et de celle des partenaires européens ». Or, comme l’avait rappelé le président du Conseil Européen, le belge Charles Michel, la veille, « Viktor Orban n’a pas de mandat pour engager le dialogue avec la Russie au nom de l’UE ». S’il n’a pas officiellement déclaré s’exprimer au nom de l’UE, Viktor Orban a partagé une photo officielle de son déplacement, sur laquelle figure le logo du Conseil de l’UE.

https://x.com/PM_ViktorOrban/status/1809163540256698510?t=5inqEOE_UUwQH7iwrmoJ5w&s=19

Ce déplacement intervient trois jours après la première visite du président hongrois à Kiev depuis le début de l’offensive russe en février 2022. À Moscou, ce vendredi, ce dernier a déclaré devant Vladimir Poutine : « le nombre de pays qui peuvent parler aux deux camps de la guerre diminue. La Hongrie devient peu à peu le seul pays d’Europe à pouvoir parler à tout le monde ».

Viktor Orban n’a reçu « aucun mandat »

Les dirigeants de l’UE n’ont pas tardé à rappeler plus fermement que le président hongrois n’est pas habilité à parler de l’Ukraine au nom du Conseil de l’UE. Il n’a reçu « aucun mandat », a insisté ce vendredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell« Viktor Orban ne représente donc pas l’UE, en aucune manière ». « La position de l’UE sur la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine est reflétée dans de nombreuses conclusions du Conseil européen. Cette position exclut tout contact officiel entre l’UE et le président Poutine », a rappelé à son tour le Service Diplomatique de l’Union Européenne, en précisant que « le Premier ministre hongrois ne représente donc pas l’UE sous quelque forme que ce soit ».

« L’UE est unie, clairement derrière l’Ukraine. » 

Kaja Kalla

L’institution précise par ailleurs que « le président Poutine a été inculpé par la Cour pénale internationale et qu’un mandat d’arrêt a été émis pour son rôle dans la déportation forcée d’enfants d’Ukraine vers la Russie ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi renchéri sur X : « L’apaisement n’arrêtera pas Poutine. Seules l’unité et la détermination ouvriront la voie à une paix complète, juste et durable en Ukraine »« À Moscou, Viktor Orbán ne représente en aucun cas l’UE ou les positions de l’UE. Il exploite la position de la présidence de l’UE pour semer la confusion. », a fustigé à son tour la Première ministre de l’Estonie Kaja Kalla, rappelant que « l’UE est unie, clairement derrière l’Ukraine et contre l’agression russe ». Une position également réaffirmée par le chancelier allemand Olaf Scholz, ou le Premier ministre tchèque Petr Fiala.

Pouvoir non négligeable

La présidence tournante au sein de l’UE, qu’assure la Hongrie jusqu’à la fin de l’année, permet au pays qui la détient de contrôler l’agenda des réunions des 27, à l’exception de celles des ministres des Affaires Étrangères, un pouvoir non négligeable mais pas absolu, selon plusieurs diplomates européens. Budapest avait promis d’assurer une présidence « normale », malgré les nombreux différends, notamment sur la Russie, qui l’oppose à ses partenaires. « Nous agirons en tant que médiateur impartial. », avait affirmé le ministre des Affaires Européennes hongrois Janos Boka, avant d’ajouter que la Hongrie en profitera pour mettre en avant sa « vision de l’Europe » et « redresser la barre (…) dans la bonne direction ».

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